PARADOXIA : JOURNAL D'UNE PREDATRICE, Lydia Lunch

Par Fleurdusoleil

Résumé Éditeur : 
"Innocents, coupables, victimes, agresseurs : un seul corps. Tout en elle. Campée sur ses deux jambes, elle écrit comme elle est : elle cogne, et ça fait un bien fou.[...] Ce qui est extraordinaire, ce n'est pas l'inceste, la prise de risque, les assassins, les grandes villes la nuit quand on est une petite lascive d'à peine 15 ans, l'argent volé et les drogues dures, la vitesse et les baises animales. C'est ce qu'elle en a fait. Paradoxia."
Virginie Despentes
 Mon avis :

Lydia Lunch est une auteure qui provoque, qui choque mais qui se raconte. Paradoxia : journal d'une prédatrice est une autobiographie trashy qui retrace la vie chaotique, rythmée par les drogues, l'alcool et le sexe de Lydia, cette jeune femme qui fut brisée dès l'enfance par un père incestueux.
En quête de la réappropriation de son corps et de son âme, elle se jette dans les affres déstructeurs des paradis artificiels et d'une vie de débauche. Comme une boulimique qui mange à outrance, Lydia Lunch a tenté de nourrir un besoin extrême enfoui au fond de ses entrailles. Le sexe répondait fatalement à la soif de possession qu'elle avait forgée en elle et l'abus de drogues et d'alcool posait momentanément un baume sur la blessure profonde de son âme. En descendant aux tréfonds des enfers, elle pensait pouvoir se trouver, mais en réalité elle n'a fait que s'y perdre encore plus. Comment se construire normalement lorsqu'un adulte vous vole votre innocence ?
Au Diable Vauvert a réédité cette autobiographie de Lydia Lunch qui est parue en France la première fois en 1999. Sa couverture est plus accrocheuse.. Elle interpelle un public averti et représente visuellement un contenu des plus explicite. Ce livre est bien entendu à ne pas mettre entre toutes les mains car son axe est très cru. L'auteure a ri de certains critiques qui ont qualifiés son livre de récit pornographique et sans intérêt. Je concède que la pornographie est un terme que l'on peut employer en parlant des scènes de "baise" que Lydia Lunch décrit dans leurs détails les plus sordides. J'ai moi même eu parfois envie de passer certains passages très salaces aux limites de l’écœurement mais ils font partis de l'histoire de Lydia. Pour faire comprendre dans quel état d'esprit elle se trouvait, elle doit choquer, elle doit marquer profondément le lecteur. C'est justement cette force de caractère et cette violence en elle, qui après l'avoir entrainer au fond du gouffre, lui ont permis de canaliser sa souffrance en la couchant sur le papier.
Son écriture est donc sans concession ni tabou. Lydia Lunch donne au public, sans pudeur ni faux semblants, sa vie et son âme.  Entre ces lignes provocatrices et pleines de hargne, on découvre une femme détruite qui tente de s'accrocher à la vie. Elle est forte et courageuse  même si elle n'a que de la violence et de la douleur en elle, sa soif de vivre reste la plus forte.
C'est donc un livre qui se lit difficilement mais qui doit se lire entre les lignes.
Je remercie Babelio et Au Diable Vauvert pour m'avoir envoyé Paradoxia : journal d'une prédatrice de Lydia Lunch pour l' Opération Masse Critique.
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