ÉCHOGRAPHIE: Trop d’erreurs de diagnostic en tout début de grossesse – Ultrasound in Obstetrics and Gynecology

Publié le 17 octobre 2011 par Santelog @santelog

Trop d'erreurs conduisent à des interruptions de grossesse inutiles, concluent ces chercheurs britanniques. Cette recherche qui a porté sur l'échographie en début de grossesse au moment où l'embryon mesure 5-6mm de longueur, conclut qu'il pourrait ainsi y avoir près de 400 erreurs de diagnostic chaque année au seul Royaume-Uni. Si les critères de viabilité d'une grossesse sont très variables d'un pays à un autre, il ressort de cette synthèse d'études, publiées dans l'édition du 13 octobre de la revue Ultrasound in Obstetrics and Gynecology, que des valeurs limites doivent impérativement donner lieu, car alors il y a doute, à un second examen.


Ces conclusions alarmantes sont issues de 4 études sur l'utilisation de l'échographie en début de grossesse, menées par des chercheurs de l'Imperial College London, du Queen Charlottes and Chelsea Hospital et de la Leuven University (Belgique). La recherche a porté sur les mesures des embryons réalisées dans les premiers stades de grossesse pour déterminer si la grossesse est viable ou à risque de fausse couche. Aujourd'hui ce risque est détecté en fonction du diamètre moyen du sac gestationnel et de la longueur cranio-caudale.


Des directives spécifiques à chaque pays : Les femmes se voient proposer une échographie précoce lorsqu'elles éprouvent des douleurs au bas du ventre, des saignements vaginaux, ont des précédents obstétriques, ou pour estimer l'âge gestationnel de leur bébé. Les échographies de début de grossesse sont là pour évaluer des symptômes ou des situations particulières et s'ajoutent à l'échographie de dépistage prénatal standard généralement réalisée à 10-14 semaines de grossesse. Afin d'estimer un risque, le radiologue qui effectue l'échographie se concentrera sur la taille du sac gestationnel quand aucun embryon ne peut être vu, et sur sa longueur si aucun battement de cœur ne peut être détecté. Des directives spécifiques à chaque pays et très variables d'un pays à l'autre, précisent ensuite les critères qui permettent de détecter une erreur ou un risque.


Ici, les chercheurs ont cherché à établir des valeurs limites universelles utilisables en toute confiance pour détecter une grossesse non-viable.


Parmi les 1060 femmes à grossesse àviabilité incertaine à l'analyse précoce,


·   44,6% ont poursuivi une grossesse viable,


·   55,4% ont eu une grossesse définie comme non viable selon l'échographie réalisée ensuite,


·   0,4 à 0,5% de ces grossesses se sont pourtant développées normalement, alors qu'elles avaient été diagnostiquées comme non viables.


·   En extrapolant ces résultats au Royaume-Uni, cette étude suggère que l'application du taux d'erreur de diagnostic pourrait conduire à 400 grossesses viables classées à tort comme conduisant à des fausses couches.


·   En « assouplissant » légèrement les critères utilisés pour déterminer qu'une grossesse est non viable, les chercheurs constatent qu'alors qu'il n'y a plus aucun cas d'une grossesse viable diagnostiquée à tort comme non viable.


Les chercheurs suggèrent donc de nouveaux critères qui leur semblent plus fiables et recommandent que, dans les cas « limites », l'échographie soit répétée.


Sources: Ultrasound in Obstetrics & Gynecology. Article first published online: October 13 2011


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