Art contemporain, performances et soupe au gingembre

Publié le 09 avril 2007 par Marine G.

L'art contemporain et moi à la base c'est un peu comme, euh, un accordéon et une huître (??) : on a du mal à communiquer. Note bien, je suis toujours partante pour aller voir des expos dans des hangars en banlieue, des ateliers d'artistes à Belleville, des galeries pointues : simplement dès que ça sort du figuratif/toile-peinture-art... hélas, j'ai du mal à suivre. Me voilà donc partie samedi soir sans trop d'espoirs pour le Plateau dans le 19è : "une expo, un concert et un dîner - entrée libre" me dit-on (un dîner ?? dois-je amener une bouteille ?).

J'arrive en retard, je parcours l'exposition à toute vitesse (feuilles, textes, images et inscriptions sur les murs et une armada d'ordinateurs portables), je fonce vers le concert au fond, j'écoute distraitement 2/3 élans de guitare électrique/sussurements électro, ah bon déjà fini ?, c'est l'heure de manger, je m'apprête à boire un verre de mauvais vin pour éponger 3 cacahuètes...

Et là incredible but true : un somptueux buffet nous attend, rien que du frais, du beau, du maison... Salades variées mêlant pasta, chèvre, tomates ou roquette ou mangue, petits confits d'oignons et cette divine soupe qui réchauffe sur le camping-gaz (je n'ai pas encore pu récupérer les recettes mais je te tiens au courant). Puis une fondue au chocolat fraises & bananes, qui m'a tellement enthousiasmée que j'ai plongé ma manche dedans... Trop occupée à déguster, je n'ai pas pu prendre des photos de toutes ces merveilles, mais voilà la photo de Marie et Peter en plein préparation - piquée sur le blog de l'exposition. Encore un énorme merci à eux pour ce dîner généreux...

Une fois l'estomac ébloui et calé, miracle, je deviens aware disponible pour voir ce qui se passe autour de moi. Comme le l'explique Lunettes Rouges :

"Ce n'est pas vraiment une exposition, vous n'irez pas vraiment y voir des oeuvres, mais c'est l'occasion -rare- de se placer en amont de la création artistique, de tenter de percevoir ses méandres, son enfantement. Des artistes individuels, mais surtout des collectifs, venus de partout, de Zagreb à Mexico, s'installent ici pendant quelques semaines et, en direct, nous font partager leurs recherches.
(...)
C'est un laboratoire, un lieu encore indécis, une marmite où peut-être s'élabore la potion magique de demain. Peut-être. "

L'occasion d'en apprendre plus sur la synesthésie, d'écouter à nouveau les accents de guitare électrique (en pensant au magnifique concert de 400 guitares sous la direction de Rhys Chatham lors de la Nuit Blanche 2005) et de me passionner pour les enregistrements de tv-tv, un groupe de Danois qui réinventent la télé : au Danemark ils donnent une caméra aux gens de la rue pour filmer leur réalité, ici ils interviewent un prof de fançais à Copenhague ou interogent les habitants de Saint-Ouen sur les bonnes nouvelles de leur ville... Ca nous change du JT de TF1 - pour un peu je regrette de ne pas avoir la télé pour voir le projet parisien de tv-tv sur la locale.

Bref, c'est pas moi qui vais te dire si on tient la potion magique de demain, mais je suis conquise en tous cas par l'état d'esprit rigolo et ouvert de tous ces artistes. Un petit vent frais et positif souffle sur cette soirée. Le mélange des nationalités, le contraste avec le fond de l'air parisien snob et dépressif et/ou la magie de la bonne cuisine préparée avec amour ?

Société Anonyme, jusqu'au 13 mai au Plateau.