La dictature des banquiers

Publié le 18 octobre 2011 par Uscan
Ce n'est plus uniquement un slogan. Ce sont les termes mêmes d'Olivier Delamarche, analyste économique pour BFMTV, par ailleurs associé et gérant du fonds d'investissement Platinium gestion. Pourquoi une déclaration si fracassante ?
A cause de l'article 27 (1) des statuts du MES, le Mécanisme Européen de Stabilité destiné à remplacer le FESF. Dans ses statuts, le MES s'octroie une immunité totale, à lui-même ainsi qu'à ses employés et dirigeants. Aucun recours n'est possible contre ses décisions ou contre les actes commis en son sein. En revanche le MES, lui, pourra attaquer en justice n'importe quel pays membre n'exécutant pas ses ordres. Ni les lois nationales, ni l'exécutif d'un pays, ni une constitution ne peuvent s'opposer à ses demandes. Plus précisément, il est en droit de demander n'importe quelle somme à n'importe quel pays européen. Celui-ci devra payer dans les 7 jours sans possibilité de discussion ou de recours. Les membres du MES n'étant pas élus par la population, il s'agit bien de fait d'une dictature. Cette institution sera habilitée à vider les caisses des Etats sans que ceux-ci ne puissent contester ou refuser. Nous, citoyens, paieront l'addition sous forme de nouveaux impôts, de baisses de salaire, ou d'arrêt des prestations sociales.
Si le FESF a été ratifié, ce n'est pas encore le cas pour le MES qui doit l'être entre maintenant et le 31 décembre. Trichet (qui fait un clin d’œil aux Indignés) qui veut supprimer la règle de l'unanimité en Europe, pour pouvoir forcer les Etats s'il le faut, n'a pas encore modifié les règles. Il est encore temps de s'opposer à ce projet, mais il faut aller vite.
Pour vérifier tout cela par vous-même, voici sous ce lien le traité instituant le MES.

Sachez aussi que le MES sera aussi autorisé à utiliser des effets de levier. Cette même technique qui a ruinée toute l'économie par les risques qu'elle crée...
Voir aussi cet article sur le sujet.
Voyez Olivier Delamarche sur BFMTV, ou d'autres sujets liés à l'économie sont également abordés.

Sachez aussi que la Slovaquie a refusé lors d'un premier vote au parlement de débourser 7,7 milliards d'euros pour "couvrir les fautes des autres". "Notre pays est trop pauvre" répétait le parti Liberté et Solidarité (12,1% des voix) membre de la coalition. Qu'à cela ne tienne, comme pour le traité de Lisbonne, un second vote a été organisé. Les socialistes ont alors troqué leur soutien contre des élections anticipées qui pourraient leur permettre de revenir au pouvoir. C'est beau. Le FESF va dont pouvoir se mettre en service, la Slovaquie étant le dernier pays à n'avoir pas encore accepté cette nouveauté.
Jean-Claude Trichet (le même qui fait un clin d’œil aux indignés, cherchez l'erreur) a proposé que l'on abandonne le vote à l'unanimité en Europe en le remplaçant par la majorité qualifiée. Cela permettrait à l'avenir de forcer des Etats à adopter d'autres mesures dans le genre FESF, plus besoin de courir après l'avis des parlements. Un deuxième argument en faveur d'Olivier Delamarche.
Ecoutez Nigel Farage à ce sujet, c'est éloquent !

Et au fond que fait ce FESF ? Il endette encore davantage, et lourdement, tous les pays de la zone euro, pour éviter en urgence l'écroulement général. On ajoute de la dette à la dette, il s'agit simplement de gagner du temps car ces mesures, loin de régler les problème de fond (les dettes) ne font que les aggraver. La conséquence inévitable sera l'entrainement des pays qui seraient aujourd'hui assez riches pour espérer s'en sortir seuls, comme la France par exemple. Voir à ce sujet la situation en Islande. Pour avoir refusé ces politiques de fuite en avant qui consistent à empiler de la dette (cela s'appelle faire de "La cavalerie", et relève du pénal pour un particulier, mais pas pour les banques !) et pour avoir refusé de faire porter ce poids au final sur les citoyens, car c'est qui va nous arriver avec une violence sans précédent, le pays se redresse lentement.
(1) Olivier Delamarche a expliqué sur Radio Ici et maintenant le 12 octobre qu'il s'était trompé sur BFMTV, en invoquant l'article 24 au lieu de l'article 27.
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