Edito du 19 octobre 2011 : Argent mon amour

Publié le 19 octobre 2011 par Meidievil @gamerslive

C’est un fait, les réalisations dites AAA, nécessitant des budgets pharaoniques, ramènent des bénéfices qui pourraient bénéficier du même qualificatif. Celles-ci ne sont plus, depuis longtemps déjà, l’apanage du cinéma et des ses producteurs combinard. Ceci étant dit, j’aimerai là, tout de suite, présentement, à titre d’exemple pour étayer, furtivement, mon propos, pointer la série des Call of Duty, vénérée par des hordes de gamers pas nécessairement solitaires, et ses effets qui nous en jettent plein à la gueule à destination d’assécher nos porte-bourse et nous nourrir d’une petite poignée d’heures de headshots frénétiques. Et, alors même que l’expérience est fort courte (et à 10 € de l’heure), ça marche. Chaque année voyant son itération, dans une valse sans fin pour séduire le chaland, rassure des investisseurs plus avide d’argent que de projets d’amour à l’attention des joueurs. Or, cette stratégie pousse inévitablement au crime, à la corruption de l’âme (si tant est que nous en ayons une, ce qui est un autre débat) et à la perpétuation d’une avidité qui pourrit l’ensemble du corpus vidéo-ludique.

Ce Call of Duty, licence à pognon, n’est malheureusement pas le seul et beaucoup de projets en devenir prennent le même chemin. C’est le cas général du FPS à l’heure actuelle. Le remue-ménage publicitaire autour de Battlefield 3 en est un second retentissant exemple. Des explosions en veux-tu en voici, des surhommes armés jusqu’aux prémolaires et du shot, du shot, du shot. La profondeur de jeu peut ainsi se voire supplantée par les moyens technologiques mis en œuvre. Malgré tout, on peut aussi se réjouir de choses comme Darksiders, récent beat’em all AAA lui aussi, ou Skyrim, qui nous éloignent un peu du FPS et qui vont nous mener logiquement vers la conclusion de ce texte.

Car en effet, et je rends gloire à ces développeurs de l’infortune, il existe désormais une faune diversifiée de projets en cours et de projets aboutis qui doivent plus à l’imagination de leurs créateurs qu’à leurs réserves en banque. Il serait bien sûr trop long d’en faire l’exposé intégral. Alors je vais me réfugier derrière quelques œuvres avec lesquelles j’ai agréablement flirté récemment. En premier lieu l’inévitable Super Meat Boy, jeu accrocheur, addictif, au design juste parfait, que je n’ai d’ailleurs pas encore fini. On pourrait aussi, secondement, évoquer le tsunami Minecraft, avec ses millions de joueurs dont quelques artistes de la gâchette, ou même soyons fous Demolition Inc, bientôt en test sur GamersLive (par mes soins), petite pépite indé qui prouve, et ce sera bientôt coutume, qu’on peut s’échapper d’un chemin balisé pour le réalisme à tout prix.

Où je voulais en venir ? Au fait que rien n’est perdu. Que bientôt, et la mécanique est en fait déjà bien rodée, nous jouerons à des jeux AAA++ derrière lesquelles veillent quelques vieux briscards à l’inventivité fertile. Alors, nous pourrons sereinement aborder une nouvelle ère en matière de plaisir, une ère de plaisir total.