Victimes de l'amiante : Le vilain jeu du gouvernement ?

Publié le 19 octobre 2011 par Letombe
Obnubilée par la primaire socialiste, L'UMP n'a pas trouvé le temps de s'exprimer sur la manifestation des victimes de l'amiante qui a eu lieu le 15 octobre à Saint-Quentin, la ville dont Xavier Bertrand est le maire !


Si l'on en croit Xavier Bertrand : « La France n'a pas besoin aujourd'hui d'un magicien, mais de quelqu'un de solide et courageux qui protège les Français »
Cette protection préconisée par le Ministre de la santé ne semble pas concerner les victimes de l'amiante qui étaient entre 2 500 et 4 000 (chiffres presse) à s'être déplacés jusqu'à Saint-Quentin dans l'Aisne pour manifester leur colère, devant les tentatives du Ministre (maire) de freiner l'éradication de l'amiante dans certains locaux et de modifier la gouvernance du Fonds d'Indemnisation des Victimes de l'Amiante (FIVA)
Depuis 2004, il y aurait eu en France, 25 360 morts imputables à l'amiante. « Chaque jour, l'amiante fait 10 morts et on estime que 100 000 personnes vont décéder sur les deux prochaines décennies » affirmait Pierre Pluta, le président de l’Association régionale de défense des victimes de l’amiante (Andeva), lui même atteint d’une maladie reconnue liée à une exposition à l’amiante, au journal L'Union Presse
Depuis le 23 octobre 2001, c'est le Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (FIVA), qui est chargé d'examiner les demandes d'indemnisation. Qu'elles soient : « professionnelle » ou « environnementale ».
Pourquoi les associations de défense des victimes de l'amiante manifestaient-elles ?
Pour faire annuler deux décrets pris par Xavier Bertrand.
Le premier : « (...) Xavier Bertrand a signé un (...) décret (...) le 3 juin 2011 sur l’amiante dans les bâtiments, qui donne une prime aux propriétaires délinquants : ils avaient 9 ans pour engager des travaux de désamiantage en particulier dans les immeubles de grande hauteur et n’ont pas respecté ces délais. Au lieu de les sanctionner, le décret leur accorde une dérogation sans date de fin (...) »
Le Second : « (...) un décret modifiant la gouvernance du Fonds d'indemnisation (...) » Selon Jean-Pierre Decods, un ancien de la construction navale, lui même victime, bien que la gestion de la FIVA soit paritaire, Xavier Bertrand, en pleine été, aurait : « (...) essayé de donner deux sièges de plus aux patrons » et surtout tenté de :« nommer un magistrat de la cour des comptes, nommé par l'État, plutôt que la cour de cassation, nommé par ses pairs, à la présidence (...) »
Ce qui aurait sans nul doute eu une influence, en ces temps de rigueur budgétaire, dans la mesure où : Le FIVA est financé par une contribution de l’Etat dont le montant est fixé chaque année par la loi de finances et par une contribution de la branche accidents du travail et maladies professionnelles du régime général de la Sécurité sociale - Source FIVA
Devant la levée de bouclier des associations, Xavier Bertrand a désigné par un premier décret, Claire FAVRE, la présidente de chambre à la Cour de cassation, à la présidence de la FIVA pour trois ans.
En même temps qu'il en faisait publier un autre modifiant les conditions d’élection du président du Fiva qui lui succédera, dans lequel il est clairement indiqué qu'il serait : Article 1 - « (...) choisi parmi les présidents de chambre ou les conseillers à la Cour de cassation en exercice ou honoraires, les présidents de tribunal administratif ou de cour administrative d'appel en exercice ou honoraires, les présidents de chambre de la Cour des comptes ou les conseillers maîtres de ces chambres en exercice ou honoraires (...) »
D'où cette inquiétude des victimes et parents de victimes
C'est donc à Saint Quentin, ville de Xavier Bertrand, semble t-il prodigieusement agacé, qu'ils ont essayé de défiler, dans le silence. Se voyant toutefois, canaliser, au point que le parcours : « choisi par les autorités permettait d'éviter soigneusement tous les axes principaux privilégiant les petites rues étroites et l'interdiction d'accès à l'hôtel de ville (...) »
Quelle a été la réaction de celui qui se revendique, membre du courant gaulliste social, et qui affirme que : « le sort des personnes exposées à l'amiante et de leurs proches est une préoccupation constante du gouvernement » ?
Et bien, selon le Courrier Picard qui était présent sur les lieux : « (...) au départ du cortège, Xavier Bertrand prenait le soleil en terrasse de la pizzeria Mario et à son terme, inaugurait une salle de musique au Palais de Fervaques, protégé par six camionnettes de gendarmes mobiles... »
Une étrange vision du : « solide et courageux qui protège les Français »
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