Avenir de la jeunesse mondiale : Traumatisme, précarité et pauvreté ?

Publié le 20 octobre 2011 par Slovar
A quelques jours du G20 social, l’OIT, publie une étude sur l'avenir de la jeunesse mondiale. Elle met en garde contre le : « traumatisme de toute une génération de jeunes travailleurs, confrontés à un dangereux mélange de chômage constamment élevé, d’inactivité et de travail précaire croissants »
Dans un précédent rapport co rédigé avec l'OCDE, l’Organisation internationale du Travail (OIT) écrivait : « Si la croissance de l'emploi devait rester faible dans de nombreux pays de l'OCDE, il sera impossible à court terme de combler le déficit d'emplois accumulés pendant la crise, qui s'élève à plus de 20 millions »
Néanmoins, nombre d'économiste, théoriciens, politiciens et autres beaux esprits, continuent de nous expliquer que, pour surmonter la crise actuelle, il suffirait de s'adapter, et que les emplois de demain compenseraient, ceux perdus aujourd'hui. En clair, en investissant dans l'innovation et dans les emplois de services le tout saupoudré de quelques dispositifs d'emplois aidés, on caserait sans peine, les millions de jeunes qui arrivent et arriveront sur le marché du travail.
C'est d'ailleurs le propos quotidien du Medef, de ses think tank et des libéraux sauce Madelin ou Novelli qui nous répètent que la mondialisation économique actuelle est une chance et que l'ultra flexibilité des salariés est LA réponse à un chômage endémique. Selon eux, pour lutter à armes égales avec les pays à basses rémunérations, il suffirait de réviser régulièrement à la baisse, outre les salaires, les conditions de travail et revoir à la hausse le nombre d'heures travaillées. Et bien entendu se débarraser des plus âgés au profit de jeunes plus maléables.
Les actionnaires heureux de cet état de fait, accepteraient en contrepartie de partager avec les salariés leurs bénéfices, comme en pu s'en rendre compte les employés d'IPSOS et de Sécuritas à qui on a proposé respectivement 45 € et 7,50 € de prime dividende.
Au-delà du discours de ces « fins analystes», il est indispensable de lire la dernière étude réalisée par l'OIT qui prédit, en fait, un avenir fait de précarité et de pauvreté, pour la jeunesse mondiale.
Dans celui-ci, préparatoire au G20, l’Organisation internationale du Travail (OIT) : « met en garde contre le « traumatisme » de toute une génération de jeunes travailleurs, confrontés à un dangereux mélange de chômage constamment élevé, d’inactivité et de travail précaire croissants dans les pays développés, ainsi qu’à une multiplication du nombre de travailleurs pauvres dans les pays en développement »
Quelques chiffres et donnés
« Le nombre absolu de jeunes chômeurs a légèrement diminué après le pic atteint en 2009 (de 75,8 à 75,1 millions à la fin 2010, soit un taux de 12,7 pour cent); il devrait descendre à 74,6 millions en 2011 soit 12,6 pour cent. Cependant, le rapport attribue cette amélioration au fait que de plus en plus de jeunes se retirent du marché du travail plutôt que de chercher un emploi. Cela est particulièrement vrai pour les économies développées et la région de l’Union européenne (...) »
Face à cette situation qui pourrait selon les auteurs du rapport dégénérer en « printemps arabe » à tout moment, Xavier Bertrand qui présidera au nom de la France le G20 social a déclaré, lors de la réunion préparatoire de septembre 2011 : « Nous avons fait progresser d'une manière décisive notre vision d'une régulation sociale de la mondialisation (...) Une mondialisation (...) qui ne donne pas tout à l'économie et rien au social »
Et d'ajouter sans rire : « Qui aurait imaginé il y a deux ans, en pleine tourmente financière, que les enjeux sociaux seraient inscrits dans l'agenda mondial, au même titre que les priorités économiques et financières ? Grâce à la présidence française, c'est chose faite »
Mais, au cas où un de ses collègues du G20 lui ferait part des brillants résultats français publiés dans le N°92 de La Lettre Trésor-Eco , datée de Septembre 2011 et consacré à l'emploi des jeunes en France, dans laquelle on peut lire en toutes lettres : multiplication des contrats courts et précaires, précarisation et déclassement, ...
Ou de la proposition de son collègue de l'UMP et Rapporteur général du Budget à l’Assemblée Nationale, Gilles Carrez, d'amputer le budget emploi de 780 Millions d’Euros !
Il est assez probable qu'il se contentera d'évoquer la suggestion quasi magique, de l'association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), préconisée par le FMI et grand fantasme du Medef, d'instaurer un contrat de travail unique, qui aurait l'avantage de partager équitablement ... le chômage entre tous. Et, surtout de ne plus réserver la précarité de l'emploi aux seuls jeunes !
Pour en savoir plus, il faudra attendre le résultat du G20 social qui se déroulera les 3 et 4 novembre 2011 au Palais des festivals et des congrès de Cannes.
Sources
Synthèse du rapport de l'OIT
Rapport de l'OIT (Eng)
Crédit et copyright photo
Paris Match