Kate MccGwire

Publié le 20 octobre 2011 par Roughdreams @popsurrealisme

« Je rassemble, assemble, réutilise, superpose, pèle, brûle, révèle, localise, questionne, duplique, joue et photographie. »

Kate MccGwire (née en 1964) est une artiste anglaise qui vit et travaille à Norwich (UK). J’ai découvert son travail l’année dernière, dans le cadre de l’exposition « Dead or Alive » au Museum of Arts & Design, à New York. La pièce qui y était exposée, nommée Discharge, m’avait alors fait une forte impression. Imaginez-vous face à une colonne de plumes de pigeons, haute de 3 m 50, semblant se déverser sur vous telle une cascade, mais qui demeure pourtant immobile, figée dans son mouvement… La beauté de la sculpture se mêle au dégout du matériel utilisé, au dégout de l’animal, communément considéré comme un rat volant dans nos cités européennes.

Le travail de Kate MccGwire révèle justement ce qu’il peut y avoir de Beau dans la dualité, en jouant sur les oppositions – aussi bien esthétiques, intellectuelles, qu’émotionnelles – qui caractérisent la façon dont nous concevons le monde. Il y parvient en faisant appel à notre dualité essentielle tant qu’être humain, à nos sens et notre raison et en utilisant des matériaux capables de susciter des sentiments contraires. Les œuvres de MccGwire possèdent une « surréalité » cohérente qui les placent au-delà de notre perception du monde. Elles convoquent la notion esthétique de l’Abject mais aussi, et avant tout, le concept freudien d’« Unheimliche » (« Inquiétante étrangeté »), « cette sorte de l’effrayant qui se rattache aux choses connues depuis longtemps, et de tout temps familières », pour citer le célèbre psychanalyste.

‘I gather, collate, re-use, layer, peel, burn, reveal, locate, question, duplicate, play and photograph’

Kate MccGwire is a british artist born in 1964, she lives and works in Norwich (UK). I discovered her work last year, on the occasion of the « Dead or Alive«  exhibition that took place at the Museum of Arts & Design, in New York city. The piece that was presented, named « Discharge », made a huge impression on me. Picture yourself in front of a 12ft tall grey column made of pigeon feathers, which seems to pour onto you though it stays frozen, inanimate… The beauty of the sculpture mixes with the unease feeling due to the use of pigeon feathers, an animal commonly considered as a flying rat in our european cities.

Kate MccGwire’s practice probes precisely the beauty inherent in duality, exploring the play of opposites – at an aesthetic, intellectual and visceral level – that characterises the way we conceive the world. She does this by appealing to our essential duality as human beings, to our senses and our reason, and by drawing on materials capable of embodying a dichotomous way of seeing, feeling and thinking. The finished work has a consistent ‘otherness’ to it that places it beyond our experience of the world, poised on a threshold between the parameters that define everyday reality. Much of Kate’s work references Freud’s ‘Unheimliche’ (the uncanny, or, literally, the ‘unhomely’); the idea, to quote Freud, of ‘a place where the familiar can somehow excite fear’. It also embraces artistic notions of the Abject.

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http://www.katemccgwire.com/