[Critique] LES AVENTURES DE TINTIN : LE SECRET DE LA LICORNE (3D) de Steven Spielberg

Par Celine_diane

Le générique façon Arrête moi si tu peux, ou la houppette de Tintin qui imite l’aileron d’un requin (clin d’œil aux Dents de la mer) nous le rappellent : on est chez Spielberg, cinéaste aux œuvres diverses (SF avec Minority Report, comédie dramatique pour Le Terminal, ou frissons côté Jurassic Park). Cinéaste que l’on a le droit de trouver surestimé, voire même légèrement opportuniste. Reprendre (et massacrer) un projet kubrickien. Produire un bon paquet de bouses commerciales (Transformers 3 ou Cowboys & Envahisseurs pour les plus récentes). Adapter une BD belge en performance capture, bien conscient de la rentabilité possible d’une technique piquée à son pote Zemeckis, et déjà utilisée sur Le Pôle Express … il y a 7 ans. En retard Papy Spielberg ? Oui. Le pari - la condensation de trois volumes d’Hergé (Le secret de la Licorne, Le Trésor de Rackham le Rouge et Le Crabe aux pinces d’or) – était audacieux, le résultat, lui, est peu convaincant. Car le Tintin de Spielberg, aussi gendre parfait soit-il, est franchement… chiant.
Le rêve de gosse à 135 millions de dollars d’un cinéaste dépassé par ses disciples (Abrams et Super 8), offre à voir un héros glacé, figé en images de synthèses, irréel, sans chair ni cœur. Tintin en personnage de cinéma, cela ne marche tout simplement pas. Le bonhomme est désuet, absolument pas réinventé au goût du jour. Le film est entièrement à son image, malgré les moyens techniques déployés à l’écran. On s’y ennuie ferme, d’un bout à l’autre. Spielberg – en soignant ses décors, explosions, et actions à l’écran – oublie d’insuffler à sa proposition une bonne dose de déconne et d’humour. Son Tintin est guindé, pas drôle, pas émouvant. Difficile dès lors de s’attacher au trio du film (Haddock, Tintin et Milou). Difficile aussi d’y voir un rapport avec le mec candide et malin qui nous faisait marrer étant gamins.