"Semper I" (Homeland - 1.04)

Publié le 26 octobre 2011 par Shoone

Homeland: 1.04 Semper I



Après un mois de surveillance intensive de Brody n’aboutissant à aucun résultat, l’heure est venue pour Carrie, à son grand dam, de mettre un terme à l’opération. Si cet aspect « big brother » de la série m’a plu dans ses premiers épisodes, j’accueille plutôt bien ce bouleversement. Il était temps qu’on passe à autre chose. Je m’en réjouis d’autant plus que cet « autre chose » est on ne peut mieux amené et très prometteur. De fait, malgré l’absence de preuves durant sa surveillance, Carrie n’oublie pas ses suspicions. Observer aussi longtemps Brody l’a même rendu encore plus obsédée par le soldat comme le montrent ses commentaires en début d’épisode devant la routine du personnage. La fin de la surveillance la force par conséquent à trouver une autre solution pour confirmer sa folle théorie. C’est la qu’intervient le rapprochement direct des personnages. Il relance alors parfaitement la série, décloisonnant totalement l’intrigue et lui offrant un bon lot de nouvelles perspectives.

En comparaison, les intrigues de Brody et sa femme Jess ne sont peut-être pas aussi passionnantes. Bien sûr Morena Bacarin et Damian Lewis sont toujours formidables ensembles, que ce soit dans les scènes plus tendres ou dans le conflit. Le passage de leur dispute était d’ailleurs particulièrement intense et authentique. Seulement il m’est avis que la situation stagne un peu trop et qu’on devrait veiller à ne pas faire s’éterniser le mensonge sur l’adultère. Heureusement, la série pense à rendre cette affaire un minimum prenante en jouant sur un doute sur la connaissance de Brody de la liaison. On nous fait donc assimiler l’attitude perturbée du personnage à de la rancœur envers sa femme. La série réussit ainsi à évoquer en même temps le traumatisme de Brody et l’adultère de Jessica. Reste qu’une fois le flou disparu, on retourne à la case départ.

J’ai bon espoir toutefois que l’apparition de pressions politiques sur le soldat vienne bousculer un peu plus la famille. Bon, on en est pas encore là, cet intérêt de la classe politique n’étant qu’introduit dans cet épisode avec l’arrivée du personnage de Lizzie, conseillère du vice-président. Pour autant, la prise de contact avec Brody ne traîne pas et celui-ci gagne tout de suite en envergure en prenant à coeur son rôle médiatique. Et il continuera d’en prendre s’il accepte par la suite les enjeux politiques reposant lui.

A part ça, je vous dois un petit mea culpa. J’ai compris à tort la semaine dernière que l’homme emménageant en banlieue à la fin de l’épisode était Abu Nazir. En réalité, il semble n’en être qu’un sous-fifre. Mille excuses donc. Pour autant, lui et sa partenaire réussissent à rendre la menace un minimum concrète en donnant une impression d’organisation lorsqu’ils évitent de se faire repérer par Carrie. L’enquête de celle-ci, se retrouvant ainsi pour l’instant dans l’impasse, pourrait d’ailleurs s’avérer ennuyeuse. Heureusement, la méfiance de Estes, son patron, qui incite même un employé à surveiller la jeune femme, vient pimenter le tout. L’évocation de son passé commun avec Carrie rend d’autre part l’intrigue moins froide et amène quelques enjeux sentimentaux qui pourraient être intéressants combinés à l’évolution de l’enquête.


En conclusion, malgré quelques moments d’ennui devant les intrigues plus familiales, on ne voit pas le temps passer. On peut toujours compter sur les performances d’un cast exceptionnel et on se réjouit de voir peu à peu la sauce monter grâce à quelques twists intéressants qui viennent relancer la dynamique de la série.