Le secret des cinemagraphs dévoilé par Jamie et Kevin

Publié le 26 octobre 2011 par Generationnelles @generationnelle

Avez-vous déjà vu des photos s’animer ? Un détail qui semble figé prendre forme le temps de quelques secondes ?

Si ce n’est pas le cas, vous allez tout apprendre de ces clichés animés grâce au travail de Jamie Beck et Kevin Burg. Nous avons cherché à en savoir un peu plus sur ce que l’on appelle les « cinemagraphs » et ils ont répondu aux questions que nous nous posons tous…

Échange avec Jamie et Kevin qui présentent leur travail sur www.cinemagraphs.com.

(pour voir les images s’animer, cliquez sur chacune d’elles)


Pourquoi « Cinemagraphs »?

Les cinemagraphs capturent délicatement un instant de la vie et des moments fugaces comme le rythme d’une ville ou la respiration d’une personne. C’est vivant et vit pour toujours alors qu’une photo ou vidéo n’est finalement qu’une description linéaire du temps et n’engage que l’instant où l’on appuie sur le bouton « play ». Une image dit des milliers de mots mais un cinemagraph vous y emporte.

Comment faites-vous un cinemagraph ?

Jusque là, nous n’avons déposé aucune mention pour le processus de création des cinemagraphs puisque nous sommes toujours nous-mêmes en train d’apprendre, de peaufiner et de développer le concept dans notre studio. Cependant, il existe pas mal de tutoriels non officiels qui serviront à ceux qui débutent.

Combien de temps mettez-vous pour créer un cinemagraph?

Shooter un cinemagraph n’est rien d’autre qu’un traditionnel shooting photo. Cela peut être à la fois un process qui demande du temps ou bien un moment bref capturé dans la rue. La post-production quant à elle prend en moyenne une journée par cinemagraph.


Est-ce que vous vendez des cinemagraphs pour les particuliers ?

Actuellement, non, nous ne vendons aucun de nos objets de travail mais nous avons dans l’idée de créer des collections qui pourront être présentées dans des galeries et de vendre des œuvres originales.

Est-ce que vos cinemagraphs sont sous licence pour une utilisation commerciale ?

Non, pour le moment nous n’avons pas de licence commerciale pour nos cinemagraphs. Nous préférons créer de nouveaux contenus pour nos clients.

D’où vient le nom « cinemagraph » ?

Quand nous avons commencé à créer cette nouvelle forme de photographie numérique, nous avons reçu des messages disant « ce mouvement que vous faites ». Nous avions besoin de trouver un mot qui communique le fait que nous créons quelque chose qui est différent de la photographie traditionnelle puisque le processus de capture est unique. Il était important que ce mot décrive à la fois le processus mais aussi le produit que nous créons et qui soit en même temps proche étymologiquement de la photographie classique.

Le terme « cinemagraph » est venu comme combinaison de la qualité cinématographique et de la photographie traditionnelle. Cinemagraph a été utilisé pour la première fois publiquement sur Twitter puis sur Tumblr à travers le buzz fait par la mannequin Coco Rocha suite à notre collaboration. Nous n’avions à aucun moment pu prévoir que ce terme serait utilisé si rapidement sur une si courte période ce qui est d’ailleurs une énorme fierté pour cette nouvelle forme d’art.

Nous nous sommes ensuite mis d’accord sur le mot « cinemagraph » et nous avons commencé à l’utiliser tous les jours sans faire de réelle annonce, puis c’est devenu une sorte de buzz via l’image.


Pouvez-nous du parler du processus de création ?

Pour les reportages tels que New York Fashion Week, Dogfish Head Brewery, Oscar de la Renta, nous avons capturé les moments tels qu’ils se passaient.
Pour les shoots comme la série sur la nourriture de Gilt Taste, nous avons vraiment pensé les images en amont et fait des recherches sur ce qui est « vivant » dans l’image.

Comment décidez-vous quelle est la partie qui sera en mouvement ?

Cette décision se prend en fonction de ce que nous voulons communiquer à travers cette image. En « gelant » ou animant certains éléments, vous pouvez attirer l’attention, faire réagir, générer une émotion ou une idée sur un certain objet.

Comment voyez-vous évoluer les cinemagraphs ?

Avec l’évolution de l’imprimerie traditionnelle à des formats numériques, il y a de plus en plus d’opportunités et de nouvelles possibilités pour afficher des images. Les cinemagraphs ont la capacité à donner la vie à une image et nous pensons que c’est le point le plus important et central de cette forme d’art.

Comment les cinemagraphs pourraient être exposés dans des galeries ?

Nous sommes hautement intéressés par une nouvelle forme d’affichage qui minimiserait l’utilisation du LCD et aimerions utiliser les cinemagraphs comme de vraies photographies avec un fini mat. Nous espérons donc trouver la technologie d’écrans aussi fins que le papier capable de se décliner dans toutes les tailles.


Où trouvez-vous l’inspiration ?

Tous les week ends, nous visitons le Metropolitan Museum of Art qui est devenu une sorte de refuge pour nous. C’est inspirant de marcher au milieu de si grands bâtiments au milieu de l’art qui représente chaque partie de l’histoire de l’art.
C’est là que nous nous ressourçons artistiquement parlant et que nous revenons à notre état d’artistes.

Quel est votre cinemagraph préféré ?

Kevin: J’aime le Top of the Rock car il donne une vraie sensation de hauteur et de la taille de la ville et a l’énorme pouvoir de se sentir tout petit et en même temps, vraiment immergé dans la ville de New York.

Jamie: Le meilleur reste à venir…

Quels sont vos projets à venir et ce que vous aimeriez faire ?

Quelques uns de nos rêves seraient de shooter des athlètes, des personnes reflétant la vie métropolitaine de villes comme New York et Paris, une série d’oeuvres d’art du New York City ballet et nous sommes actuellement en train de tester une idée basée sur « un portrait vivant ». Nous croyons que les cinemagraphs permettent à tout dans le monde d’être re-photographié, re-expérimenté et re-communiqué et nous attendons avec impatience tous les sujets qui arriveront devant notre objectif et toutes les histoires que nous serons si chanceux de partager avec vous.

Découvrez le travail de Jamie et Kevin sur www.cinemagraphs.com

Eloïse V.
(traduit par Eloïse V.)