PROGÉRIA: Un espoir pour ces enfants prématurément vieux – Inserm et Science Translational Medicine

Publié le 27 octobre 2011 par Santelog @santelog

La recherche scientifique autour de la Progéria, maladie qui entraine un vieillissement prématuré des enfants vient de franchir une étape importante. Objectif, Tenter de corriger les conséquences du défaut génétique à l'origine de la Progéria. Ces chercheurs de l'Inserm et de l'Université d'Oviedo (Espagne) viennent de parvenir à mettre au point un modèle mimant exactement les effets de la maladie chez l'homme. Ce modèle va donc permettre de tester sur la souris les traitements de thérapie génique pour pouvoir rallonger significativement la durée de vie et améliorer plusieurs paramètres chez des souris traitées et à terme, chez l'Enfant. Des travaux publiés dans l'édition du 26 octobre 2011 de Science Translational Medicine, soutenus par l'AFM grâce aux dons du Téléthon.



En 2003 le gène était découvert par l'équipe de Nicolas Lévy et en 2008 douze enfants avaient pu entrer dans un essai clinique combinant deux molécules dans le but de ralentir les effets du vieillissement précoce caractéristique de la maladie, les statines et les amino-bisphosphonates. L'utilisation de ces deux molécules vise à modifier chimiquement la progérine afin d'en réduire la toxicité. Si cette thérapie peut ralentir l'évolution de la maladie, elle ne permet pas de réduire les quantités de progérine.



La Progéria est une maladie génétique rare. Les enfants qui en souffrent donnent l'impression d'un vieillissement accéléré (cheveux rares, douleurs articulaires, peau fine et glabre, problèmes cardiovasculaires).


Les scientifiques ont introduit chez des souris la mutation génétique (G609G) équivalente à celle identifiée chez l'homme pour reproduire le même mécanisme pathologique que chez les enfants. Les souriceaux obtenus produisaient la progérine et, à 3 semaines de vie, présentaient des défauts de croissance, une perte de poids, des déformations osseuses ainsi que des anomalies cardiovasculaires et métaboliques, comme chez l'Enfant.



Réduire et si possible d'empêcher la production de la progérine. Pour cela, les chercheurs ont utilisé la technologie dite des oligonucléotides antisens « vivo-morpholino ». « Cette technologie est basée sur l'introduction chez les souris malades d'une séquence génétique qui réduit la production de la progérine, mais aussi de Lamine A issues du gène».


Les souris traitées par cette nouvelle technologie ont ainsi vu leur espérance de vie augmenter de façon très significative, passant à 155 jours en moyenne (soit 20 semaines) avec un maximum de 190 jours.


Les deux équipes française et espagnole envisagent aujourd'hui un nouvel essai thérapeutique à proposer aux enfants, éventuellement en association avec d'autres molécules pharmacologiques. D'autres recherches sont menées en parallèle afin de trouver des voies alternatives d'administration de ces oligonucléotides antisens.



Source: Science Translational medicine, octobre 2011 «Splicing-Directed Therapy in a New Mouse Model of Human Accelerated Aging” (Visuels Progeria Research Foundation)