la bête noir

Par Janehawkins

Cliquer pour visualiser le diaporama.

(en fin de semaine passé en visite chez ma mère, Jacob, son cousin et sa cousine)

Y’a un sujet que j’ai évité de parler sur mon blog depuis longtemps… c’est celui qui chavire nos cœurs, qui effraie et qui nous fait prendre conscience que nous sommes mortels.. J’ai jamais connu la mort d’un proche, jamais assez pour être bouleversée, jamais assez pour y penser… un peu comme cette pensée magique d’ado que nous sommes immortels et intouchables… mais quand la maladie frappe, re-frappe et frappe encore un proche… c’est wow… en fait, y’a pas vraiment de mots, juste des émotions parfois  contradictoires, ainsi les espoirs sont encerclés de peurs…. peut-être qu’elle guérira, peut-être qu’après ce sera vraiment terminé? Va-t-elle survivre à cette troisième attaque? Aussi loin de nous, aussi seule qu’elle puisse être?

Des images nous assaillit; recevoir un téléphone tard dans la nuit annonçant la venue de la faucheuse, retrouver le corps lors d’une visite surprise… tous qu’on essaie de chasser de la main, les repoussants aux oubliettes, loin, loin derrière.

En mars dernier, ma mère a été diagnostiquée avec le cancer de la langue, elle se fit opéré, sembla en santé puis vint me rendre visite… en juin,  nouveau diagnostique, cancer de la chaine de ganglions dans son cou, une grosse bosse horrible, opération dont je fus celle qui l’accompagna à l’hôpital, qui subit l’attente interminable des 8 heures de l’opération, trop émotionnel! Puis je passais les deux-trois semaines suivantes à ses côtés.

Je retournais la visiter à la fin du mois de Juin jusqu’au début du mois d’aout, pour deux semaines… lors de mon départ, au terminus d’autobus, je tâtais son cou avec inquiétude, c’était dur. Je lui conseillais d’en parler à son médecin mais ma mère étant ce qu’elle est; me répondit « inquiète toi pas c’est rien »… tout d’même, elle avait bien eu une récidive importante et rapide que son docteur avait qualifié de jamais vue!

Un autre diagnostique pendant qu’elle subissait ses traitements de chimio-radio à contre cœur car il fallut la convaincre de s’y plier… qu’elle colère ça avait déclenché. Un sentiment de rejet aussi… pourquoi, merde, ne voulait-elle pas vivre?? Déjà qu’elle était partit loin comme une fugueuse en rébellion. Bref, elle les a commencé ses traitements mais ne les a pas terminés. Au commencement, elle disait que Dieu l’avait guérit, elle le sentait dans son cœur! Elle me disait que sa nouvelle bosse avait perdu de  l’ampleur.. quand je l’ai vue en fin de semaine dernière, plus de cheveux, la bosse proéminente dans son cou toujours aussi grosse, encore plus, peut-être… j’ai trouvé  ça dure! Voyons maman, pourquoi t’es toujours si déconnectée?

On dit que la maladie, ça fait réfléchir, ça nous fait grandir… même moi l’année dernière j’avais été malade pendant plusieurs mois, lorsque le  médecin m’a prescrit des médocs, moi qui déteste ça, ça m’a fait réfléchir à l’importance que je donnais à mon corps, ma nutrition et tout… elle, c’était le cancer et elle agissait comme si ce n’était qu’un vulgaire virus! J’ai pas l’impression que ça eu cette effet déclencheur chez ma mère et ça, c’est difficile à vivre parce que…

Parce que, ce troisième cancer, il entoure la veine jugulaire… c’est donc inopérable.

Je vois bien que ma mère est triste mais elle continue de dire qu’elle est/va guérir. Je suis triste aussi et je lui ai dit que je la trouvais courageuse de vivre tout ça seule, elle sait qu’elle peut revenir n’importe quand. Je lui ai fait un câlin au téléphone, c’est tout ce que je pouvais faire… puis elle a changé de sujet, elle ne voulait plus en parler parce qu’elle sait que j’lui dirais des choses qu’elle ne voudrait pas entendre… ça la dérangerait dans sa vision tordue de la situation parce qu’avec moi, y’a pas de faire semblant!

Maintenant, j’ai peur… combien de temps reste-t-il?! Comment va-t-elle partir, seule ou entouré? Vite ou lentement, en nous permettant de lui dire au revoir une dernière fois parce que si ce cancer prend de l’expansion de l’intérieur il écrasera la veine jugulaire et ma mère en mourra. Quel autre dénouement peut-il y avoir? Qu’es-ce que je peux faire? Que sera la vie sans elle? Que dirais-je à mon fils? Comment vivrait-il cela? Ça ne fini plus…

Pour l’instant, ça semble si lointain, même si j’y pense souvent, c’est un peu comme un mauvais rêve, une chanson fatiguant qui nous trotte en tête… je réalise tout en ayant l’impression de ne pas réaliser, c’est illogique mais c’est comme ça que je me sens.

Avez-vous vécu une perte? un maladie??

Jane