Imelda May à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 24 octobre 2011

Publié le 24 octobre 2011 par Concerts-Review

C'est un duo de D.J. les Boppin' Benvis Brothers qui accueille à coup d'une programmation rock sixties le public de l'AB qui petit à petit se masse dans la salle.
Celle ci a été quelque peu réduite pour la circonstance, les balcons latéraux ont été occultés par des draps noirs, seuls donc le balcon places assises et la fosse vont être le théâtre de la prestation très attendue du nouveau phénomène rockabilly-roots dont on parle dans les chaumières : Imelda May.
Depuis son passage à un Jools Holland Show le phénomène semble promis à une fulgurante ascension dans son Irlande natale et ailleurs. Avec la sortie de l'album Mayhem en 2010 l'Angleterre aussi a craqué pour la belle irlandaise au look burlesque, et ensuite les States. C'est dire si l'attente du public présent ce soir est forte...

Avant toute chose il faudrait qu'on m'explique pourquoi programmer un dj depuis 19h, moment de l'ouverture des portes, jusqu'à 20h45 heure de démarrage du show ?
Une heure quarante cinq à attendre sans réelle première partie c'est un peu long, non ?

Mais revenons à notre combo irlandais qui prend place dans la pénombre.
Une contrebasse virevoltante et Imelda May, perchée sur des talons hauts et moulée dans une robe bleue à ceinture rouge seyante totalement glamour, attaque immédiatement à cent à l'heure. Pas de séance de chauffe, le band est lancé pied au plancher.
Le son de la demi caisse électrique de Darrel Higham, guitariste et pour la petite histoire époux de la belle, claque dans l'espace. La basse vrombit et la voix rauque et sensuelle d'Imelda croisement entre le chant de Billie Holiday et l'énergie rockabilly se pose de manière impressionnante.


La section rythmique est super efficace et l'apport de la trompette donne une coloration jazzy des plus savoureuse.
Malgré tout on peut lui reprocher de ne pas être très souriante sur scène et de ne pas toujours donner l'impression de s'amuser. Elle fera néanmoins participer le public sur "Proud & Humble", très, très bon titre tiré de son dernier album.
Et là aussi, la dame en fait des caisses, genre vous avez vu la voix que j'ai et ce que je peux faire avec ? Pas besoin de ça pour s'en rendre compte, du talent elle en a, ça c'est certain.
Nous aurons droit à un nouveau titre sympa 'Gipsy' assez prometteur et à un enchaînement de compos toutes plus efficaces les unes que les autres.
La salle semble conquise.
Lorsqu'elle s'adresse au public pour le remercier d'être venu si nombreux Imelda May le fait avec un accent à couper au couteau qui fait sourire la salle : "Thank you very mOUch !" Ce mOUch est une pure merveille !

Après 65 minutes de show "Mayhem"redoutablement efficace fera monter la température avant un "Johnny got a boom boom" très attendu pour lequel Imelda s'empare d'une sorte de tambourin géant.
L'AB désire un rappel et l'obtiendra avec un titre en voix solo et ukulélé suivi de l'inévitable cover "Tainted Love" livrée dans une version bien personnelle et irrésistible.


"Merci d'être venus, on ne s'attendait pas à jouer devant autant de monde !" lance t-elle avant de rajouter: "Elvis , the King is in the building !" Et d'interpréter "My baby left me"-" That's allright my mama "dans un medley de classiques durant lequel nous aurons droit à un solo de batterie court mais efficace.
Imelda May n'a donc pas déçu son public ce soir même si le phénomène annoncé par les médias pouvait laisser augurer d'une performance encore plus bluffante qu'elle ne l'a été.
JPROCK