Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, d’Anna Gavalda

Publié le 28 octobre 2011 par Vivons_curieux

Si on lui avait il y a dix ans qu’elle en serait là aujourd’hui, à passionner des milliers de français avec ses romans et
caracoler en tête des ventes de livres, cette ancienne professeure de français de Seine-et-Marne ne l’aurait certainement jamais cru. Réservée et toute en retenue, Anna Gavalda se fait discrète, n’est pas du genre à courir les plateaux de télévision, accorde très peu d’entretiens à la presse, c’est probablement ce qui fait d’ailleurs son succès en librairie : se faire rare suscite le mystère. Certains la comparent à J.D Salinger pour son ostracisme.

Prix littéraire RTL en 1999, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part est le premier roman d’Anna Gavalda, publié chez Le Dilettante. Depuis, il y en a eu d’autres, et notamment Ensemble, c’est tout qui a connu une adaptation au cinéma grâce à Claude Berri ou 35 kilos d’espoir – son unique tentative dans la littérature jeunesse – plusieurs fois adapté au théâtre.


A travers douze nouvelles, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part raconte le quotidien de personnes très différentes et pourtant si proches les unes des autres, de par leurs préoccupations, leurs espoirs ou encore leurs frustrations. Anna Gavalda fait partie de ces romancières qui ont cette capacité à pouvoir parler du quotidien de chacun de façon singulière. Cette aptitude à plonger le lecteur dans ces histoires de vie et de se reconnaître au travers des lignes. Ces individus comme les présente l’auteure « ne sont pas héroïques, simplement humains. On les croise tous les jours sans leur prêter attention ». Ces personnes ce sont cette étudiante qui essaie de se dépêtrer tant bien que mal de ses études en droit, de son job alimentaire et de ses histoires de cœur à l’oscillogramme plat ; ce jeune militaire qui se cherche et peine difficilement à trouver sa place aux côtés d’un frère pour qui tout semble lui réussir ou encore ce couple empêtré dans leur relation sentimentale qui sauve les apparences et se donner l’illusion de continuer pour y croire, coûte que coûte. Ouvrir un Gavalda c’est entrevoir la couardise de l’être humain et dévoiler les faiblesses quotidiennes de chacun. On n’en sort pas forcément indemne mais on se sent moins seul dans le dédale de notre existence.