Je poursuis ma relecture critique de l'oeuvre d'Edgar Pierre Jacobs.
Plusieurs thèmes déjà évoqués dans « Le Rayon U » sont repris ici. Ce qui frappe, c’est la fixation définitive du graphisme des personnages. Francis Blake et Philip Mortimer sont maintenant clairement dessinés, leurs visages ne changeront plus, de même Olrik et Starkey son fidèle second. Il n’a pas tellement le beau rôle, le colonel, dans cet épisode. Traître, toujours, mais il est loin d’être le seul. Le génie du mal, ici, c’est Magon. En revanche, nous avons droit à la panoplie du Rayon U : la caverne, le métal luminescent et radio-actif cette fois, le pont naturel, les ptérodactyles…Les barbares, qui ressemblent aux Aztèques du Temple du Soleil. Cependant, les traitres de l’Atlantide, composant la 5° colonne, portent à un certain moment des chapkas….éclairant, non ?
Les « bons » sont des sages. Leur roi, le Basileus, est représenté comme le Platon de la fresque de Raphaël « L’école d’Athènes » peinte en 1510, et la référence à Platon est explicite. Mais les éléments naturels s’avèreront les plus forts. La description du cataclysme provoqué par la chute d’un météore, avec les ravages d’un tsunami à l’échelle du monde est prémonitoire. Comme l’est aussi l’utilisation de moyens de transports comme le monorail automatique de type VAL.
Une réflexion salutaire sur la loyauté, l’amour de la patrie, la trahison, l’engagement. Des descriptions très réalistes de combats aléatoires, de techniques pas toujours efficaces malgré leur modernité, un substrat historique faisant référence à des mythes du fond des âges…
Pas aussi passionnant que La Marque Jaune ou le Mystère de la Grande Pyramide, mais à déguster avec le recul nécessaire.
L'énigme de l'Atlantide, éditions Bake et Mortimer 1996. 15€