Impossible to capture

Publié le 27 février 2008 par Anne Malherbe
Quand je vous avais dit que le cabinet de curiosité était à la mode!
Voici encore un exemple avec l’exposition Impossible to capture, à la Galerie Defrost jusqu’au 8 mars.
Une dizaine d’artistes y rassemblent leurs créatures monstrueuses.
Encore une fois on relève le besoin d’inscrire le légendaire dans le monde quotidien ainsi que le goût pour un univers circonscrit dans lequel chacun expérimente les hybrides nés de son imaginaire.
Parfois on note une attirance obsessionnelle pour le morbide. Parfois des notes d’humour allègent l’ambiance qui émane de l’ensemble.
D’une manière générale, ce genre d’œuvres exprime à la fois le désir de posséder le réel et le constat que celui-ci échappe.
Charlotte Charbonnel prouve la véracité des histoire de mandragores, avec ses personnages-racines conservés sous une cloche. Ici (ci-contre: Marabilia), ce sont les restes fossilisés d'un Icare à moitié végétal.
On est dans la lignée des reliquaires de Réquichot ou des bonshommes de Jean Dubuffet,
Pierre Fauret fabrique des monstres qui pourraient figurer aussi bien dans un train-fantôme de fête foraine que dans un vieux musée d’histoires naturelles. Une magnifique main-crocodile monumentale en bronze (ci-contre — mais la photographie est surexposée ...) nous observe du coin de l'oeil.
Citons encore les vidéos de Julie Le Guern (ci-dessous), hybridation rorschachienne de la réalité, les intrigants objets en résine de François Guibert et les cygnes de Linda Molenaar, qui a travaillé près de Jan Fabre (ce qui se voit peut-être un peu trop ...).

Je ne voulais pas parler de Vanessa Fanuele, parce qu’elle détient probablement le record de l’artiste la plus citée dans ce blog, mais comme je la défends absolument, j'ai tout de même inséré (image tout en haut) la robe de mariée qui est sans doute, de l'exposition, l'oeuvre dont l'esprit se démarque le plus de l'idée de cabinet de curiosité, car on est loin ici des obsessions de l'apprenti-sorcier ou du collectionneur de choses macabres.
Comme certains de ces objets sont des multiples, et que certains de ces artistes sont encore tou jeunes, c’est l’occasion de trouver des pièces à des prix abordables: à partir de 350 euros une pointe sèche de Tony Regazzoni, 1000 euros un pièce unique (de petit format) de Pierre Fauret, 600 euros pour un personnage de Charlotte Charbonnel (et 400 euros une photograhie). (Ci-dessous: Tony Regazzoni, "Brown Carpet".).

(Toutes les images sont courtesy Galerie Defrost, Paris, et les artistes).