Entrez dans les coulisses de la télévision avec « La vie commence à 20h10″

Publié le 01 novembre 2011 par Generationnelles @generationnelle

Dans quelques minutes, vous entendrez: « On est vraiment rien sans elle / Qu’on soit noir ou blanc / Si on tend la main pour elle… ». Ces quelques paroles du générique suffisent pour imaginer l’effervescence ou l’ennui provoqué à 20h10 par l’apparition sur nos écrans de « Plus Belle la Vie ». Evidemment, quand on parle de Samia, Rudy ou Roland, ça excite ou ça rit sous cape. Pourtant le dernier prime du 20 septembre avec les héros du Mistral a réuni 5,3 millions de téléspectateurs, dont vous avez, peut-être, fait partie.

Et derrière ce genre de divertissement bien rodé, qu’est-ce qu’il y a ?

Thomas Raphaël, auteur habitué des séries télévisées du haut de ses… 28 ans, plonge dans cet univers télévisuel dans son premier roman, « la vie commence à 20h10 ».

En tombant, par hasard, sur  la série « La Vie La Vraie », Sophie Lechat ne pensait pas que sa vie allait être totalement bouleversée. Délaissant son travail universitaire -au titre follement excitant « Transitionnels ou symboliques : les objets du quotidien dans le roman français de 1953 à 1978 »-, la future prof de français se met à travailler à Paris sous les ordres de sa boss, Joyce Verneuil, accessoirement productrice de « La Vie La Vraie ». Comment cette « thésarde » en Lettres Modernes s’est-elle retrouvée à travailler au feuilleton télé suivi chaque jour par des millions de Français ? Quel sacrifice doit-on faire quand on rêve d’être écrivain et qu’on se retrouve à scénariser pour le petit écran? Est-ce un coup du hasard ou un coup du destin ?

Thomas Raphaël répond à ces questions dans un ouvrage haletant et captivant en mettant en avant qu’on ne nait pas auteur de série télé, on le devient… ou pas.

Car derrière le divertissement, le roman dévoile l’énorme quantité de travail fourni par la machine télé. Et la machine, ce sont des petites mains à la vie bien remplie qui vivent, mangent et dorment « La Vie La Vraie ». Elles doivent satisfaire les spectateurs pour être au top de l’audimat mais aussi les exigences de la directrice Joyce Verneuil, plus Anna Wintour habillée en Prada que Charlie à la tête des Drôles de Dames ! Ses ordres cocasses donnés dans l’urgence engendrent des pages sonnant tel un compte à rebours, comme dans un des meilleurs épisodes de 24 Heures Chrono. D’après l’auteur, ces situations express sont réelles, « aujourd’hui, Sections de recherches en France, Eastenders en Angleterre, et Desperate Housewives ou Modern Family aux Etats-Unis, toutes les séries fonctionnent sur le même modèle ».

Mais « la vie commence à 20h10 » n’aborde pas que le métro-boulot-studio parisien.

Replongez-vous aussi dans les couloirs sombres de la fac avec des personnages bien marqués. Avec comme représentants l’intellectuel anti télé et la directrice de mémoire psychorigide, l’univers de l’université de Bordeaux s’oppose à merveille au milieu VIP parisien. Ces personnages ne feraient que sourire s’ils n’étaient pas son compagnon ou sa mère. La vie est parfois plus forte qu’une série télé. Le couple sortira-t-il vivant de ses différences ?

Une double vie, une envie à croquer la pomme pourrie, l’industrie télé, l’apprentissage de la vie, ça fait pas mal comme sujets dans UN seul livre, trop peut-être ?

Ok, 517 pages, c’est terrifiant, mais on se calme, c’est TOUT sauf un livre-pavé.

Plus qu’un roman d’apprentissage, ce livre rappelle les meilleures auteures américaines de chick lit sucré-salé que sont Lauren Weisberger ou Sophie Kinsella.

Si vous avez un rêve comme Raiponce, vous verrez qu’y accéder est difficile et a un prix ! Amoureuses de la télé, nostalgiques de la fac… et les autres, ce livre est pour vous.

Si vous n’êtes pas convaincues, regardez la bande-annonce du livre/scénario haletant !

Alors quand commencerez-vous « la vie commence à 20h10 » ?

 Solène L.