LE DIAPASON DES MOTS ET DES MISÈRES de Jérôme Noirez

Par Phooka @Phooka_Book



Éditions J'ai Lu
5,60€223 pages
Résumé


Recueil de nouvelles mêlant monstres colonisateurs usurpateurs d'identité, colonies d'escargots tueurs et autres univers apocalyptiques.




4ème de couv de l'ancienne édition


Le Diapason des mots et des misères
Au diapason des mots et des misères, l'existence dissone, le silence a un écho, la folie tient la baguette, le désir grelotte, les morts pourrissent au grand air, les araignées se mêlent de téléphonie, les enfants sont au supplice, la nostalgie est une atrocité, et tes aïeux te font payer le simple fait d'être né.


Ce diapason, tu ne t'accorderas jamais avec lui. Tu ne l'étoufferas pas non plus entre tes doigts. La musique qu'il désordonne n'a ni début ni fin. Tu n'as plus qu'à t'asseoir et à écouter. Avec un peu de chance, peut-être que tu deviendras sourd.
L'avis de Phooka:
Pourquoi avais-je ce titre en tête? Je suppose que j'en ai entendu parler (ou plutôt lu sur des blogs). Des avis enthousiastes, c'est sûr car lorsque j'ai vu qu'il était sorti en poche, ni une ni deux, je me suis jetée dessus.Que dire?Que c'est fantastique (dans tous les sens du terme)?Que c'est incroyablement bien écrit (du moins de mon point de vue non expert)?Que c'est d'une noirceur ... noire?Que c'est inquiétant? Féroce?Oui, tout ça et encore bien plus.Mais malgré tout .. c'est à consommer avec modération!Enfin en tout cas pour moi. J'ai adoré ces nouvelles mais je suis bien incapable d'en enchaîner plus de deux à la suite (et déjà deux c'est mon record!) sous peine de dépression profonde.Douze nouvelles et trois contes pour enfants morts-nés, ça fait quinze courtes histoires qui donnent le plus souvent envie de fuir loin du monde.Le tout avec un interlude musical!Si,si, il y a une partition au milieu, un interlude donc. Il faut que je demande à mon gamin de me la jouer.Et d'ailleurs il y a beaucoup de rapport avec la musique et il a fallu que je lise l'article de ActuSF pour voir que l'auteur avec été professeur de musique (et aussi enseignant en maternelle). Ça explique énormément de choses ... La leçon de piano finale par exemple ... Je crois bien que je vais le prêter à certains prof de l'école de musique de mon gamin ce bouquin tiens .. :))Je ne sais pas comment parler de ce recueil, je vous le dis tout net!Le cafard cosmique ou  Gizeus le font tellement bien déjà.
C'est noir, si noir, tellement noir .. mais tellement bien en même temps. Difficile à expliquer. J'ai à la fois été attirée par ces nouvelles, et en même temps parfois, je ne pouvais pas c'était trop dur. Catherine Dufour dans sa postface dit que c'est un concentré de noirceur et qu'on en a retiré toute gaité. C'est exactement ça. Et dit comme ça, ça ne donne pas envie hein? Oui mais c'est oublier l'écriture de Noirez et là franchement chapeau. En quelques lignes vous êtes happés dans son monde, en quelques pages il a décrit un instant, un évènement ou non-évènement et vous êtes "dedans". C'est incroyablement intense
Jérôme Noirez parle beaucoup de l'enfance. Mais quelle enfance! Loin des cours de récré des rires et des cavalcades. Des enfants qui n'attendent qu'une chose ... la fin. Et pour moi, les trois contes de la fin (les contes pour enfants morts-nés) sont parmi mes préférés. C'est incroyablement cruel et fascinant. On fait gloups en lisant, comme dirait Dup, mais on ne peut pas ne pas le lire.
Des récits sombres et une écriture lumineuse donnent au final des nouvelles étonnement belles. On ne peut pas y être insensible et je suis sûre que tout le monde appréciera ces textes, mais il faut seulement le lire par une belle journée ensoleillée avec les oiseaux qui chantent tout autour ...