Time and again

Publié le 04 novembre 2011 par Ladytelephagy

S'il est communément admis, bien qu'avec plus ou moins de mal selon les interlocuteurs parfois bornés, que tout le monde ne perçoit pas une même série de la même façon (ce qui rend instantanément l'usage des commentaires d'un blog plus passionnant), on sous-estime un peu d'autres sensations à géométrie variable en téléphagie.
La perception du temps en est une. Pas simplement parce que nous nous nourrissons uniquement d'images qui sont la photographie d'instants appartenant forcément au passé, mais simplement parce que, de par notre passion, nous modifions juste un peu la façon dont nous pensons notre rapport au temps.


Le degré de distortion temporelle que nous expérimentons tous, c'est celui qui apparait quand on découvre un épisode pour la première fois (mais vous pouvez l'avoir ressenti avec un film, un clip ou une publicité, également).
Lorsqu'on découvre les images pour la première fois, on a tendance à avoir l'impression que la video est plus longue, alors que si on la regarde une seconde fois peu de temps après, on trouve qu'elle passe plus vite. Mais il est vrai que je n'ai jamais fait le test avec un épisode de Derrick... Il y a probablement un phénomène cognitif derrière tout cela, d'ailleurs, venant du fait, je présume, que nous analysons avec plus d'intérêt une scène que nous découvrons pour la première fois, alors que si nous la connaissons déjà, notre cerveau s'économise sûrement la peine de l'étudier en détail (c'est probablement la même raison que celle qui fait que lorsque vous relisez une dissertation ou un post pour la 10e fois, vous ne voyez plus les fautes d'oretographe).
Cette perception faussée du temps n'a toutefois pas de conséquence grave, au contraire, c'est un petit arrangement avec le réel pour mieux profiter d'une intrigue donnée.
Cependant, il y a plus vicieux : la façon dont nous concevons le temps à cause des diffusions. Et c'est là que notre cerveau finit par nous jouer des tours.
Déjà, rien que les minutes précédant la diffusion d'un épisodes semblent tordues : elles sont à la fois plus lentes en raison de la publicité qui nous fait attendre, et en même temps, rien n'est jamais prêt : on n'est pas encore en face de l'écran, le téléphone a sonné ou on nous a appelé dans une autre pièce, on a oublié le jus d'orange pulpé à la cuisine, on a froid aux pieds et le plaid est au lavage, le chien réclame ses croquettes, enfin ya toujours quelque chose, quoi, et du coup c'est la précipitation de peur de manquer l'épisode, comme si le temps s'était accéléré juste pour nous narguer.
Outre l'effet de ralentissement du temps évoqué ci-dessus, on rappellera également que pendant l'épisode, le monde est supposé se mettre en pause, et ne reprendre la marche de son (à peu près) bon fonctionnement que 45 minutes plus tard.
Mais le plus fou, c'est que notre perception de la semaine dans sa totalité peut se trouver affectée par les diffusions. Même quand on ne les suit pas à la télé, d'ailleurs, on n'est pas totalement affranchis de l'emprise du temps : le simple fait de suivre la diffusion US nous asservit tout de même au calendrier, puisque vous n'avez pas le choix et êtes obligés d'attendre que l'épisode suivant soit diffusé. Mais ce calendrier est détendu comme un pull trop porté : aux coudes, par exemple, il est plus lâche ; et ainsi on se retrouve dans la situation absurde où la semaine revêt un caractère totalement déformé.
A titre personnel, par exemple, ma semaine commence très fort avec l'attente des séries du dimanche (PanAm, Homeland, The Walking Dead parce que ça va pas bien dans ma tête, The Good Wife que j'ai reprise, peut-être bientôt Hell on Wheels ?), suivie d'un lundi tout aussi fort en émotions (avec Enlightened, Threesome même s'il n'y en a plus pour long, Death Valley, et 2 Broke Girls). Ces deux jours sont des jours où les épisodes semblent se précipiter, où il n'y a jamais assez de temps pour rien. Et puis, vient la suite de la semaine. Un vaste désert d'ennui où les seules oasis sont Suburgatory, Reed between the Lines (avec, Dieu merci, DEUX épisodes), et maintenant Boss. Ces 5 jours-là, les jours ne passent pas, c'est interminable, je me rabats sur des vieux pilotes, des intégrales, du rattrapage, et le temps passe incroyablement plus lentement, c'en est désespérant. Pour le weekend, je me réserve en général également The Slap, histoire de meubler. Et la semaine suivante, ça recommence (enfin presque, tenant compte des fins de saisons et des hiatus, d'ailleurs Threesome va incroyablement me manquer).
Mais là où la distortion est flagrante, et où on sent bien toute la subjectivité de la chose, c'est que ma semaine ne ressemble qu'à ma semaine, selon la sélection de séries que je regarde. Un téléphage ne regardant que des comédies verrait probablement la semaine avec un regard totalement différent. En fait, personne n'a la même sensation de la semaine qui passe, car personne n'a exactement le même programme hebdomadaire que moi. Nous passons le même temps à respirer pendant ces 7 jours, et pourtant, aucun de nous ne vit la durée de cette semaine de la même façon.
Et ainsi, chaque téléphage forge lui-même son temps sur mesure, souvent sans même y penser. Tout cela... simplement parce que nous regardons des séries. N'y a-t-il pas là quelque chose de prodigieux ?
Alors j'avais juste envie, curieuse comme je suis, de vous demander : à quoi ressemble votre semaine téléphagique ?

Tiens, un sujet qui me parle particulièrement, grand malade de l'organisation du temps que je suis (sûrement à cause des racines suisses...). J'ai d'ailleurs une telle organisation dans mon planning séries que je crois que rarement ressentir l'ennui que tu évoques dans ta semaine à toi. Bref, je me débrouille en général toujours avoir chaque jour quelque chose à regarder et j'ai également fixé des habitude de visionnage à tel ou tel jour de la semaine. A une époque j'écrivais même des fiches avec le planning. Oui, je suis un grand malade, je le répète. Heureusement, maintenant il y a Betasérie donc je ne le fais plus... ou moins... j'ai tout de même réussi à devenir plus souple dans l'organisation. Quoiqu'il en soit, je suis bien d'accord, comme tu dis "le téléphage forge lui-même son temps sur mesure, souvent sans même y penser". Dans mon cas par contre, j'y pense peut-être un peu trop.
Pour répondre à ta question, voici à quoi ressemble ma semaine en séries en ce moment: ça commence aussi très fort avec Homeland le lundi soir, le mardi et mercredi sont dédiés aux comédies avec 2 Broke Girls, Raising Hope et New Girl, Ringer s'ajoute au tout aussi le mercredi puis vient le jeudi/vendredi très judiciaire entre The Good Wife (suivie en diffusion suisse) et Harry's Law (que je vais prochainement devoir mettre de côté malheureusement)et enfin The Big Bang Theory (et récemment à nouveau Chuck)m'assure quelques rires pour le weekend et je termine la semaine tranquillement avec la série que je suis plus par habitude que par passion, Private Practice.

Contrairement à toi je ne regarde quasiment pas de drama (sauf certains cop show) du coup ma semaine est rythmée par les diffusion de comedies :
- Lundi : ... rien
- Mardi : Castle, HIMYM, 2 broke Girls et 2.5Men
Mercredi : Man up, Glee, Last Man Standing (oui c'est nul j'ai honte !), New Girl, NCIS et Raising Hope
- Jeudi : Modern Family, The Middle, Happy Endings, Suburgatory, Criminal Minds, Blue Mountain State
- Vendredi : Bones, The Office, Parks and Recreation, Community, The Big Bang Theory, Whitney (oui c'est nul aussi, oui j'ai aussi honte !), Rules of engagement
- Samedi : ... rien
- Dimanche : Merlin !
Au final, ma semaine est bien chargée, mais parfois mon visionnage ne correspond pas avec la jour de disponibilité des épisodes car pour certains shows les sous-titres me sont plus que nécessaires... ce qui rend l'attente encore plus insupportable !!

De mon côté, en ce moment c'est un grand bordel organisé...
Il y a:
- Dimanche, les séries que je regarde avec ma douce: Person of interest, Modern Family, Downton Abbey et How I Met.
- Une semaine sur deux, les séries dont on attend d’avoir deux épisodes, parce qu’un seul c’est trop dur (!): Downton Abbey, Bored To Death et How to Make It.
- En semaine à la pause déj, les séries que je regarde avec le type avec qui je bosse: The Walking Dead, Boss et Louie.
- Les soirs de la semaine quand la maison dort, les séries que je savoure seul: Homeland, Pan Am, The Slap (découverte grâce à toi) et American Horror Story.