AMPHÉTAMINES à l’adolescence, troubles neurologiques irréversibles – International Journal of Neuropsychopharmacology

Publié le 06 novembre 2011 par Santelog @santelog
Cette étude internationale confirme que l'usage d'amphétamines à l'adolescence sera responsable à long terme de déséquilibres neurobiologiques irréversibles et de comportements à risque et que ces effets pourront persister à l'âge adulte, même en cas d'arrêt total de la consommation. Cette recherche, publiée dans l'édition du 1er novembre de l'International Journal of Neuropsychopharmacology, met, pour la première fois en évidence, la rémanence à long terme des effets chimiques sur le cerveau provoqués par la consommation d'amphétamines.

Le Dr. Gabriella Gobbi de Mc Gill, avec ses collègues de l'University of British Columbia et de la Yale explique : « Nous avons observé les effets que pouvait avoir la consommation à long terme d'amphétamines sur des neurotransmetteurs importants et sur les comportements de rats « adolescents » . La chimie du cerveau de ces rongeurs est très proche de celle des humains et ce modèle animal nous a donc apporté des données qui pourraient être transposables à la consommation humaine d'amphétamines


L'amphétamine ou speed a un effet psychostimulant qui augmente la capacité de concentration et provoque l'insomnie. Ces effets s'accompagnent également d'une diminution des sensations de faim et de fatigue. Selon un rapport de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) de 2011, plus de 10% des adolescents américains ont déjà consommé des amphétamines. En Europe, le taux de consommation chez les adolescents serait de l'ordre de 2 à 7% selon les pays.


Des anomalies au niveau de l'activité cérébrale: Les souris ont reçu un des 3 dosages différents d'amphétamines au cours de leur adolescence. Lorsqu'ils ont atteint l'âge adulte, l'administration de drogues a été arrêtée et leur activité neurophysiologique et, en particulier le fonctionnement des neurotransmetteurs clés : la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline. Les chercheurs constatent des anomalies au niveau de l'activité cérébrale associées à ces trois substances neurochimiques. De telles anomalies sont généralement associées à des perturbations émotionnelles et à des maladies mentales telles que la dépression ou la dépendance.


Des changements au niveau du comportement sont constatés dans tous les groupes. Les rongeurs uniquement exposés à une dose modérée d'amphétamines au cours de l'adolescence se montrent plus hyperactifs, les comportements à risque augmentent chez tous les rats, quel que soit leur dosage.


Si les auteurs marquent une prudence dans l'application de ces conclusions à l'Homme, ils rappellent à nouveau les similitudes de base entre le cerveau humain et celui du rongeur et font part de leur préoccupation. Des résultats donc qui suggèrent que les effets de la consommation d'amphétamines peuvent persister jusqu'à l'âge adulte, même si le sujet a arrêté toute consommation.


Source: The International Journal of Neuropsychopharmacology DOI:10.1017/S1461145711001544 « Adolescent amphetamine exposure elicits dose-specific effects on monoaminergic neurotransmission and behaviour in adulthood »


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