Une "maison galante"dans Montmartre du plus illustre des historiens de Paris : Sébastien Mercier

Par Bernard Vassor

Par Bernard Vassor

Louis-Sébastien Mercier (1740-1814) Polygraphe, littérateur, homme politique auteur de romans, de drames, critique d'art et scientifique médiocre  (il trouvait détestable les maître italiens omme Le Titien, Raphaël, Vinci et Le Courrège; il déclara que les théories de Newton et de Copernic étaient des absurdités, que la terre était plate, et que le soleil, tournait autour de la terre. Auteur de discours politiques, théosophe à ses heures, adepte de Louis-Claude Saint-Martin," le Philosophe inconnu", il était aussi swedengorgien. Marcheur infatigable, il parcourait les rues de Paris comme Restif de la Bretonne avec qui il avait bien des points communs. Réactionnaire pendant la révolution, il devint républicain sous l'empire ! Il détestait Napoléon, le despote qu'il appelait "le sabre organisé", il est à noter, et c'est tout à son honneur qu'il garda son franc-parler dans cette période de servilité totale de la presse. Il et disait ne vivre que pour voire comment tout cela finirait, son voeux fut exaucé, il est mort tout juste après la chute de l'Empereur.  Franc-maçon, il appartint à la loge des Neuf Soeurs (celle où Voltaire fut initié quelques semaines avant sa mort) fréquentée surtout par des rationalistes. Il appuya le rétablissement de la loterie, dont il avait à grands cris, dans ses écrits réclamé la destruction, et n'hésita pas à accepter un poste de contrôleur de cette institution. Il s'attaqua aussi aux artistes, en réclamant aux peintres et aux graveurs de payer un droit de patente. Il était totalement inprévisible, s'attaquant et prenant le parti opposé de toutes les théories littéraires  et philosophiques admises, traitant d'ânes ignares : Racine, Boileau, Locke et Condillac. Il tenta de réformer la langue française en y introduisant trois mille mots nouveaux à sa façon, dans un livre intitulé "Néologie, ou vocabulaire de mots nouveaux à renouveler, ou pris dans des acceptions nouvelles" (dont Restif de la Bretonne usa dans ses livres sur ses tournées nocturnes des "Nuits de Paris"). Il a laissé un travail irremplaçable sur l'histoire de Paris au XVIII° siècle avec son "Nouveau Paris", suivi de son "Tableau de Paris". ......... Fils de Jean-Louis Mercier et de Andrée Lepas son épouse, Louis-Sébastien est né en l'an 1740. Les témoins inscrits au registre de la paroisse Saint-Germain L'Auxerrois, ont été Sébastien Maréchal et Elysabeth Marie Tampon. Le père était marchand fourbisseur à l'enseigne de la Garde d'Or et d'Argent sur le quai de l'École (aujourd'hui quai du Louvre). La famille Lepas, possédait une maison, construite pour Martin Lepas, le père d'Elysabeth qui la louait 800 livres à M. d Benouville, guidon de gendarmerie, à M. de Seignelay et au sieur Damazel. C'était une maison classée dans "l'Etat des petites maisons galantes" dressées par l'inspecteur de police Louis Marais dépendant du lieutenant général de M. de Sartines. La maison était située rue de Belfond, au coin de la rue Rochechouart, à droite en entrant dans cette rue. Les époux Mercier héritèrent de cette maison le 18 décembre 1745. Il achetèrent un petit jardin attenant le 13 mai 1747 aux époux Justinard. A la mort de leurs parents les deux frères Louis-Sébastien et Charles-André héritèrent de la propriété, et la revendirent le 8 novembre 1774, vingt sept ans plus tard. Sa mère était morte lorsqu'il avait trois ans, son père fut remarié trois fois. La première avec Claude Galloy, la deuxième avec la mère de Louis-Sébastien et de Charles-André, la troisième avec Charlotte Spool. Le père est mort en 1769. Sébastien eut une soeur consanguine Anne-Charlotte, fille de la troisième femme de Jean-Louis Mercier. Le frère cadet tint l'hôtel des Trois Villes, rue de Tournon, devenu ensuite l'hôtel Foyot. On trouve son nom en 1789 dans un acte, où il porte le curieux titre de Secrétaire de la Société Littéraire d'Anapach (?) Nous pouvons raisonnablement penser que l'auteur du "Tableau de Paris" fit de fréquents séjours dans ce qui était pour lui sa maison de campagne de la rue Rochechouart. Lors de travaux autour des années 1950, on a découvert des vestiges de maçonnerie romaine de récupération et d'adduction d'eau courant du sommet de la Butte, passant par l'actuelle rue de Belfond, suivant l'avenue de Trudaine, la rue Victor Massé pour aboutir à peu près à l'emplacement du lycée Jules Ferry dont une partie à ciel ouvert de la rue de Douai ne fut recouverte que très tard. L"Aqueduc de Ceinture" donna son nom dans un premier temps à une petite partie de la rue de Douai... Mise à jour le 07/11/2011