Les cités futuristes sous l’influence langienne

Publié le 08 novembre 2011 par Topika

Metropolis de Fritz Lang est considéré comme un film moderne non seulement pour sa qualité technique mais aussi et surtout, pour sa vision futuriste néanmoins très réaliste du monde de demain. L’exposition de la Cinémathèque française consacrée au chef d’œuvre langien met en avant cette influence certaine que Fritz Lang a eu sur le cinéma fantastique. Et parce qu’au Grand Hôtel Français, on est admiratifs de l’esprit visionnaire de ce grand réalisateur allemand, on a souhaité approfondir le sujet.


METROPOLIS, Fritz Lang, Germany 1927
Setting: The Upper City.
First Model: City with Church
Artwork: Erich Kettelhut
Deutsche Kinemathek – Collection of Erich Kettelhut

L’influence du film Metropolis est perceptible dans de nombreux films de science-fiction. La conception futuriste du réalisateur Fritz Lang a inspiré la vision cinématographique de la ville de demain pour toutes les générations. De 2001 l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick en 1968 à Blade Runner de Ridley Scott en 1982, en passant par le Cinquième élément de Luc Besson en 1996, tous ont imaginé le futur selon Lang. Sachez que durant l’exposition, une quarantaine de films de science-fiction dont l’action se passe dans une mégalopole futuriste, sont projetés.


METROPOLIS, Fritz Lang, Germany 1927
Setting: The Upper City
Model
Deutsche Kinemathek – Photo Archive

Le futur est omniprésent, de la littérature au dessin
L’imagination de la ville de demain a toujours fasciné, quelque soient les générations. Alors que l’expression «scientifiction» date du premier numéro du magazine Amazing Stories en 1926, le genre littéraire daterait quant à lui du XIXe siècle, avec des romanciers illustres tels qu’Edgar Allan Poe, Jules Verne ou H.G. Wells. Dès 1900, les illustrateurs s’intéressent au genre. Ainsi, pour n’en citer que deux, en 1911-1912, Richard Rummell présente une série de dessins intitulée «Future New York» où l’on distingue des gratte-ciel reliés entre eux par des autoroutes en hauteur. En 1925, c’est au tour d’Harvey Wiley Corbett et de Hugh Ferriss pour l’exposition «La ville des titans», de montrer la ville de New York en 2026, avec des pistes d’atterrissage sur les toits, d’énormes immeubles en pyramide et des voies superposées.


METROPOLIS, Fritz Lang, Germany 1927
Setting: The UpperCity
Daybreak
Artwork: Erich Kettelhut
Deutsche Kinemathek – Collection of Erich Kettelhut

Le futur, source d’incertitudes
Les cités futuristes nous apparaissent ultra développées, impressionnantes, grouillantes et aux dimensions inhumaines. D’ailleurs, les croquis de la cité de Metropolis présentés à la Cinémathèque française en sont très représentatifs. Imaginés la plupart du temps dans un contexte brumeux et vertigineux, ces cités reflètent un futur incertain dominé par les puissants, où la manipulation génétique, les transmissions d’informations instantanées et la conquête spatiale sont ubiquistes au cœur de cette beauté architecturale si moderne mais si terrifiante à la fois. Couleurs blafardes, tours gigantesques aux sommets embrumés et véhicules volants, l’avenir des humains réduits en esclavage est à chaque fois menacé par l’autonomie grandissante de la technique.


METROPOLIS, Fritz Lang, Germany 1927
Setting: The City of Sons
Artwork: Erich Kettelhut, unrealized
Deutsche Kinemathek – Collection of Erich Kettelhut

Le futur, une étape pour un retour au présent ?
Comme dans la plupart des films de science-fiction, la nature reprend ses droits sur la ville en végétalisant les immeubles bétonnés en jungle harassante, tandis que la cité est sauvée par un idéaliste au grand cœur. Les puissants s’effondrent, la ville est irrespirable, la population alors délivrée, s’exile dans des campements de fortune où ils réinventent l’agriculture et le village. Finalement cette vision futuriste ne serait-elle pas une étape pour un retour vers le présent, dont nous ne savons jamais nous contenter? Une question à laquelle l’exposition tente d’apporter des réponses.

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