Jacques Gamblin tente un mélange des genres que l'on aurait aimé aimer...

Publié le 14 novembre 2011 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

La personnalité de l'acteur est attachante. Sa sensibilité touchante. Sa proposition audacieuse. Sa mise en danger  courageuse.  Jacques Gamblin a pensé un spectacle autour de la rupture amoureuse, du  travail de deuil d'une histoire achevée, et de la solitude post séparation. Posant des mots sur les maux, il a également souhaité leur adjoindre des images, faisant appel pour cela à la danse contemporaine. Pour différentes raisons, le spectacle en lui-même, et non l'association de ces deux arts, ne fonctionne pas tout à fait.

D'abord parce que les textes, dont chacun reconnaîtra la qualité et l'agréable sophistication, oscillent en permanence entre une poésie, un onirisme inspirés, et un humour plus réaliste, pour ne pas dire terre à terre, qui casse véritablement l'ambiance et empêche le spectateur de s'immerger dans ce climat propice au rêve et à la danse... Ensuite,  parce que les passages dansés, justement, sensés prolonger ses paroles, ne prolongent pas grand-chose...

Loin de nous l'idée de critiquer les talents de danseur de Jacques Gamblin qui s'en sort avec les honneurs, ni ceux des deux artistes présents à ses côtés sur le plateau. Mais si les gestes interviennent lorsque les mots ne suffisent plus, il est indispensable de leur inculquer du sens. Ou au moins du sentiment. Et ils en manquent terriblement ici, faute d'un travail chorégraphique un peu poussé. Rien, hormis un solo d'une belle densité de Bastien Lefèvre dans une sorte de tentative désespérée pour  sauver un amour perdu, qui ne nous prenne aux tripes ou ne nous fasse vibrer.

Dommage.

Vraiment.

"Tout est normal, mon coeur scintille". Au Rond-Point jusqu'au 3 décembre.