La hausse des taux menace l'unité de la zone EURO et multipli les mouvements citoyens.

Publié le 15 novembre 2011 par Plusnet

La "rigueur" passe de plus en plus mal en Europe, avec une multiplication des manifestations. Le creusement des écarts de taux entre les différents pays de la zone montre que les investisseurs n'excluent aucun scénario, y compris un éclatement de la monnaie unique. La France est à la croisée des chemins.

Les marchés financiers intègrent désormais dans leurs prévisions des scénarios de « risques extrêmes » en Europe. Parmi ceux-ci figurent un éclatement de la monnaie unique, une sortie de la Grèce de l'euro, mais aussi de pays plus importants, comme l'Italie ou l'Espagne. Le creusement des écarts de taux entre les différents pays de la zone euro fait apparaître une fracture très nette entre le Nord et le Sud. La France est au milieu, mais elle penche de plus en plus dangereusement du côté des pays vulnérables.
Les évolutions politiques en cours dans les principaux pays du Sud ne semblent pas rassurer les marchés. Le départ de Silvio Berlusconi et son remplacement à la tête du gouvernement par Mario Monti n'a pas calmé les marchés qui doutent de la capacité du nouveau chef de l'exécutif italien d'imposer le programme de réduction des déficits souhaité par la Commission européenne. Les taux d'intérêt sur les emprunts d'État à 10 ans italiens sont repassés au-dessus des 7 %.

Les emprunts allemands sont considérés comme une valeur refuge

En Espagne, en dépit des promesses de rigueur des deux principaux protagonistes aux élections législatives qui se tiendront ce dimanche, notamment le Parti Populaire, principal parti de droite et grand favori des élections, les marchés font monter la pression avec des taux d'intérêt qui dépassent désormais les 6,2 %. Des niveaux jamais atteints y compris au plus fort de la crise du mois d'août.
A titre de comparaison, les taux d'intérêt sur la dette allemande à 10 ans sont tombés à un nouveau plus bas de 1,74 %. Les experts considèrent que les pays qui se voient infliger un écart de taux de plus 500 points de base par rapport aux taux allemands sont dans une situation intenable. Or c'est déjà la cas pour l'Italie et l'Espagne, sans parler de la Grèce ou du Portugal.

Vives inquiétudes sur la situation de la France

Les conditions de financement qui sont imposées à l'Italie et à l'Espagne signifient que les marchés considèrent qu'ils pourraient ne plus avoir leur place dans une redéfinition resserrée de l'euro excluant les pays ne respectant pas les règles en vigueur du Pacte se stabilité européen. En effet, les sanctions automatiques auxquelles songent l'Allemagne en cas de non respect du Pacte sont telles qu'elles conduisent à une exclusion inévitable des pays situés hors des clous. Avec des taux d'intérêt de plus de 25 % la Grèce est déjà considérée comme ne faisant plus partie de la zone euro.
La France est désormais dans le collimateur avec un taux de 3,499 % pour les emprunts d'État à 10 ans, qui représente plus de double de la rémunération demandée sur les emprunts allemands de même durée. Un glissement de la France vers les pays les plus faibles aurait de lourdes conséquences sur le coût de financement des entreprises et des ménages, donc sur la croissance dont dépend aussi notre capacité à rétablir l'équilibre de nos comptes publics. La faiblesse persistante du CAC 40 traduit toutes ces inquiétudes.
Source : LeFigaro.fr
Union Révolution Citoyenne