La Belle et la Bête et autres contes de Mme LEPRINCE DE BEAUMONT

Publié le 16 novembre 2011 par Melisende

La Belle et la Bête
et Autres contes

de
Mme LEPRINCE DE BEAUMONT  Larousse (Petits Classiques),
2011, p. 143
Première Publication : 1757
et 1774 - 1776

Pour l'acheter : La belle et la bête et autres contes
Jeanne-Marie Leprince de Beaumont,
née Vaimboult le 26 avril 1711 à Rouen
et morte le 8 septembre 1780 à Chavanod,
est une pédagogue, journaliste et écrivain française,
auteure de nombreux contes devenus des classiques
de la littérature d’enfance et de jeunesse.

ontes merveilleux où la vertu est récompensée et les mauvaises actions sévèrement punies, les histoires que raconte Madame Leprince de Beaumont visent à la formation morale des jeunes lecteurs.
’est Méloë, il y a quelques semaines, qui m’a fait parvenir ce petit titre (et beaucoup d’autres !), juste pour me féliciter d’être arrivée au bout de mon M1. Lorsque l’on me dit « La Belle et la Bête », je pense immédiatement au Disney (mon préféré d’ailleurs) et à la version en noir et blanc de Cocteau (de 1946). J’avais très envie de découvrir un des textes d’origine (celui d’Apulée attend sagement dans ma PAL…) alors je remercie Méloë pour ce bon choix !
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Première constation en ouvrant le livre : le texte qui a donné son titre (le plus célèbre et celui que j’attends le plus) est minuscule : 15 pages à peine ! Il est suivi de trois autres petits textes tout aussi courts : Le Prince Chéri, La Belle aux cheveux d’or et Le Mouton. Même si j’ai relativement apprécié ces quatre petits contes, La Belle et la Bête reste mon grand favori (sans doute parce que c’est aussi celui que je connais le plus). Dans une moindre mesure j’ai apprécié Le Prince Chéri, un peu moins La Belle aux cheveux d’or et j’ai eu un peu plus de mal avec Le Mouton (qui m’a laissé peu de souvenirs…). Finalement, mon ordre de préférence suit l’ordre proposé par le recueil !
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Avant d’aller un peu plus loin, quelques mots sur l’histoire offerte par chacun des quatre contes.
La Belle et la Bête. Un marchand ayant trois fils et trois filles - la cadette étant la plus belle et la plus douce - part chercher des marchandises au loin. Sur le chemin du retour, il se perd dans un bois. La neige et les loups l’entourant le mettent dans une triste position jusqu’à ce qu’il tombe sur un château qui semble vide mais emprunt de magie. Il s’y abrite, s’y restaure et s’y réchauffe. Alors qu’il s’apprête à partir le lendemain matin, cueillant la rose qu’il a promis à sa plus jeune fille, une bête affreuse le surprend et lui demande réparation. La Bête accepte de laisser partir le vieil homme en échange de la promesse qu’une de ses filles viendra le remplacer. Laissant parler son bon cœur, Belle décide de prendre la place de son père…
Le Prince Chéri. La Fée Candide promet au roi de rendre son fils vertueux. Elle offre à celui-ci, une bague qui le piquera dès qu’il fera les mauvais choix. Laissant parler ses mauvais instincts, le Prince Chéri se fiche des recommandations de la fée. Il rencontre Zélie, une petite bergère qui refuse de l’épouser car elle ne supporte pas les mauvaises actions du jeune homme. Chéri enferme la jeune fille et la maltraite. Pour le punir, la fée Candide le transforme en créature difforme, à l’image de son âme (lion, taureau, loup, vipère,…). Il doit racheter sa conduite s’il veut un jour retrouver son visage d’homme…
La Belle aux cheveux d’or. Un jeune roi veut épouser la princesse très courtisée du royaume voisin. Elle refuse malgré les nombreuses tentatives. Avenant, un des courtisans du roi, propose d’aller convaincre la Belle aux cheveux d’or d’épouser son roi. Sur le chemin, il vient en aide à plusieurs créatures. Arrivé devant la princesse, celle-ci lui lance plusieurs défis qu’il devra réussir s’il souhaite qu’elle le suive…
Le Mouton. Merveilleuse, fille cadette d’un roi, déplait un jour à son puissant père qui décide de la punir. Le capitaine des gardes du royaume doit égorger la jeune fille et rapporter son cœur et sa langue au roi. Pris de pitié, il la laisse partir. Elle s’enfuit et rencontre un mouton parlant qui se met en devoir de lui conter sa triste aventure…
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J’ai aimé retrouvé dans les textes de Madame Leprince de Beaumont, les thématiques chères aux contes traditionnels, thématiques visant à apporter et enseigner quelques morales aux plus jeunes : la vertu (les bonnes/mauvaises actions et leurs conséquences), l’amour (des frères et sœurs, des parents,…), l’apparence (les bons sont parfois beaux, mais ne le sont pas forcément, comme le prouve la Bête… il faut se méfier des apparences !)… On trouve également la magie propre au genre : les fées, les animaux parlants, les objets enchantés, les métamorphoses,…
Comme tout conte qui se respecte, c’est parfois un peu « too much », mais c’est aussi ce qui fait le charme… et qui marque l’esprit des enfants !
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Si j’ai plutôt apprécié les personnages, les apparitions et agissements des figures masculines m’ont paru plus intéressants et plus « profonds ». Quelles gourdasses ces demoiselles ! Si « fades » et sans relief (exceptée peut-être la fée Candide qui un a un peu plus de charisme, mais reste sans surprise). Difficile de s’attacher aux personnages dans ces conditions, et ça me manque toujours lorsque je lis des textes du genre ou des écrits aussi courts…
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Ce que je peux reprocher à ces quatre contes de Madame Leprince de Beaumont (et aux textes appartenant à ce genre, en général), c’est que tout est amplifié, exacerbé : les sentiments, les personnages et leur comportement… Alors oui, c’est un peu la caractéristique du conte car permet de bien mettre en avant ce qu’il y a d’important mais… sur quinze pages seulement, je trouve ça un peu lourd parfois. Ou alors je suis juste devenue aigrie.
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Côté style, ce n’est pas compliqué mais ce n’est pas non plus fluide. Certes les textes sont destinés aux enfants, mais aux enfants du XVIIIe siècle. Les jeunes lecteurs du XXIe pourront s’aider des nombreuses notes en bas de page pour comprendre la signification des termes les plus désuets, mais s’ils sont comme moi, ils se lasseront vite de devoir lâcher le texte en milieu de phrase pour aller lire ce qui est écrit en dessous. (Rien de telles que de nombreuses notes de bas de page pour gâcher ma lecture, m’empêcher une lecture fluide et de m’immerger pleinement dans l’intrigue - déjà que ce n’est pas facile avec un conte si court…). Cela dit, c’est toujours plaisant de découvrir la plume d’une auteure du XVIIIe siècle - recherchée, travaillée -, mais ce n’est pas des plus abordables !
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Pour ceux qui veulent se lancer dans cette lecture pour se faire une idée du texte qui a inspiré le Disney tant aimé, je leur dis oui mais… attention ! L’histoire d’origine est beaucoup plus proche de celle mise en scène par Cocteau en 1946 (une adaptation fidèle d’ailleurs, pour ce que je m’en souviens !) que du dessin animé ! Soyez prévenus !