Copie (presque) blanche

Par Borokoff

A propos de Nuit blanche de Frédéric Jardin

Tomer Sisley

A Paris, Vincent, un flic « ripou » braque un dealer de cocaïne et lui vole sa cargaison de drogue. Mais l’affaire tourne mal et l’un des braqueurs est tué tandis que l’autre parvient à s’enfuir. La drogue appartient à Marciano, un caïd corse propriétaire d’un casino-boite de nuit. Marciano décide de prendre en otage le fils de Vincent en échange de la drogue. Il donne rendez-vous à Vincent dans sa boite de nuit. Seul hic, Vincent s’est fait piquer la drogue entre temps…

Nuit blanche laisse songeur. Songeur parce qu’on a beau y croire, ne jamais renoncer, se dire que cette fois, c’est la bonne, qu’un thriller français va enfin parvenir à en mettre plein la vue aux Américains et concurrencer Jason Bourne, c’est encore raté…

L’espoir dans Nuit blanche est de courte durée. Le scénario du film de Frédéric Jardin repose sur une idée « casse-gueule » au cinéma, celle de situer l’action en temps réel, le temps ici d’une nuit dans une boite de nuit.

Peu de réalisateurs ont réussi l’exploit de réussir un thriller en temps réel, car le premier risque d’une telle entreprise est de rendre prévisible l’action (n’oublions pas la capacité sur-développée du spectateur à anticiper l’action), de tuer le suspense et par la-même de susciter l’ennui.

Tomer SIsley, Julien Boisselier

C’est malheureusement ce qui se produit dans Nuit blanche, malgré un Tomer Sisley enfin à l’aise (c’est-dire beaucoup moins rigide que dans les Largo) et en grande forme. Sisley semble s’être mué (par quel miracle ?) en acteur, bien aidé et entouré par d’excellents seconds rôles comme Joey Starr (décidément), Laurent Stocker, Julien Boisselier ou encore Lizzie Brocheré (la baby-sitter dans Tellement Proches).

Serge Riaboukine, en revanche, n’est pas très convaincant en Marciano, sa veine comique ressortant… au mauvais endroit.

Nuit blanche, malgré tous les efforts de Sisley, souffre d’un rythme trop lent, d’une action trop prévisible et de certaines incohérences de scénario aussi (pourquoi le « bœuf carotte » pourri joué par Boisselier ne part-il pas tout de suite avec l’argent, sachant où il est caché ?).

Ce que l’on pourrait reprocher en règle générale aux thrillers français, c’est de brosser trop superficiellement la psychologie des personnages. Ici, les rapports entre Vincent et son fils, qui lui reproche de n’être jamais là, sont décrits top sommairement voire caricaturalement.

La série des Bourne, par exemple, a cette capacité, en quelques scènes, quelques plans, de planter le personnage principal, son histoire, son « background » sans trop rentrer dans les détails mais assez rapidement pour le rendre d’emblée intéressant et « attachant ».

Ce qui est assez réussi en revanche dans Nuit blanche, c’est le final épique. L’action devient palpitante (retournement de situation inattendu) en même temps que la relation entre Vincent et son fils prend de la chair, faisant naitre de l’émotion. Enfin…

www.youtube.com/watch?v=eJZh3WMmLWQ

Film français de Frédéric Jardin avec Tomer Sisley, Joey Starr, Julien Boisselier… (01h38)

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