"The Weekend" (Homeland - 1.07)

Publié le 18 novembre 2011 par Shoone

Homeland: 1.07 The Weekend



C'est lent. C'est statique. Presque rien ne se passe. Pourtant l'épisode n'en n'est pas moins brillant. Il nous emmène, le temps d'un weekend, dans une cabane en campagne, aux cotés de Carrie et Brody, la première poursuivant sa manoeuvre de rapprochement pour percer les secrets du soldat. L'occasion est alors toute trouvée pour exploiter l'incroyable alchimie entre Claire Danes et Damian Lewis. Celle-ci joue parfaitement sur l'ambiguité de leur personnages tout en rendant les sentiments de chacun très palpables.  Le duo ne manque pas non plus d'intensité, les scènes plus érotiques étant particulièrement prenantes.

Par ailleurs, la série réussit toujours à créer une réelle paranoïa autour des personnages, sans même avoir recours à de nombreux twists. Rien que par le lieu de l'action isolé, le décor naturel touffu et l'attitude de Carrie, sur le qui-vive derrière une apparence de façade détendue, l'ambiance se fait facilement oppressante et propice à la suspicion. Si bien que, même si pendant un bon moment, rien ne se passe, on ne s'ennuie pas. Certes, le rythme s'en trouve considérablement ralenti mais c'est ce qui rend plus efficace le twist final en le faisant d'autant plus trancher avec le reste. ça, en plus du fait que personnellement je n'aurais jamais pensé que Brody et Carrie tomberaient les masques si tôt. Le retournement de situation est néanmoins très bien amené. Très tôt, le trouble psychologique de Carrie est remis sur le tapis et vient donc expliquer le manque de vigilance de la jeune femme la trahissant aux yeux de Brody. La révélation de l'erreur de Carrie et la mise au clair de sa relation avec le soldat permet sinon un excellent rebondissement relançant très bien la saison. Cela ouvre de nouvelles perspectives pour leur tandem et redirige l'enquête de Carrie sur la nouvelle piste qu'est celle du sergent Walker, camarade présumé mort de Brody.

C'est à Saul qu'on doit la découverte de la traîtrise de Walker. Il obtient l'information grâce à Aileen, la jeune femme terroriste en fugue qu'il parvient à retrouver. Toutefois, avant qu'elle lâche le morceau, il faut se montrer patient durant l'essentiel de l'épisode. Mais là encore, ce n'est pas un problème. Saul en profite pour nous gratifier d'un captivant road-trip avec Aileen, au passage très réussi visuellement. A travers cette situation de voyage et ces quasi-huis-clots constants dans la voiture, la série réussit ainsi très bien à établir une ambiance intimiste, parfaite pour continuer à creuser le personnage de Saul et nuancer le portrait de rebelle d'Aileen. Le chagrin de cette dernière d'avoir perdu son compagnon de longue date était d'ailleurs des plus touchants.

Peu de temps est accordé à la famille de Brody en parallèle. Les développements effectués dans les relations familiales sont toutefois prometteurs. Entre la tentation de Jessica de renouer avec son amant et Dana qui tente de s'imiscer entre eux, la situation du foyer se complexifie. Cela entretient une bien meilleure tension que les cachoteries sur l'adultère des épisodes précédents.


En conclusion, Homeland entame sa fin de saison avec une pause dans la narration qui aurait pu ennuyer mais qui au final se révèle tout aussi fascinante que les épisodes précédents et donne d'autant plus de force aux rebondissements finaux. Elle renouvèle ainsi ses intrigues avec une superbe aisance et lance de nouvelles pistes des plus excitantes. Evidemment, le cast est toujours absolument incroyable. Danes, Lewis et Pantinkin mériteraient tous au moins une récompense pour cet épisode. ça ne m'avait sinon pas frappé jusque là, mais la série dispose aussi d'une magnifique image. Bref, Homeland est toujours une réussite, en tous points.