Humour anglais au service des femmes

Publié le 29 mars 2011 par Beesecrets @Beesecrets
Je l'avoue, j'ai un faible pour les films venus d'outre-manche et particulièrement pour leurs comédies.
Superbe surprise que ce nouveau film de Nigel Cole, déjà à l'origine de Calendar's girls.

We want Sex EqualityAu printemps 68 en Angleterre, une ouvrière découvre que, dans son usine, les hommes sont mieux payés que les femmes. En se battant pour elle et ses copines, elle va tout simplement changer le monde...
"Un film comme les Anglais savent les faire, qui, partant d'une réalité sociale, n'oublient jamais que l'idée est de distraire." Source: Le Journal du Dimanche


Tiré d'une hisoire vraie (genèse du film dans la suite de l'article), cette comédie nous rappelle le long chemin parcouru et qu'il reste à parcourir pour l'égalité des sexes dans le monde du travail.
Et même si le film reste une comédie, on ne peut qu'applaudir le courage de ces femmes qui luttent pour leurs droits.
Ce film est encore à l'affiche en V.O.S.T (il serait dommage de se priver de ce délicieux accent...) au cinéma COMOEDIA 13, rue Berthelot. 69007 Lyon
Genèse du film
“On a du mal à imaginer qu'à l'époque l'usine Ford de Dagenham était quelque chose d'aussi colossal”, nous rappelle le réalisateur Nigel Cole. “C'était la plus grande usine d'Europe, elle faisait vivre près de 55 000 employés qui produisaient jusqu'à 500 000 voitures par an. En 1968, un petit groupe de femmes était employé en tant qu'ouvrières-couturières pour assembler les sièges des voitures. La direction de Ford venait juste de les déclasser sur l'échelle des salaires, en les considérant à tort comme exerçant un travail 'non qualifié'. Elles étaient d'autant plus en colère qu'elles se savaient plus qualifiées que la plupart des hommes qui, eux, n'avaient pas subi ce déclassement salarial.C'est ainsi que la grève a commencé. Celle-ci a pris de plus en plus d'ampleur à partir du moment où, les femmes ne cousant plus les sièges destinés aux voitures, Ford a été contraint d'arrêter la production et des milliers d'ouvriers ont été licenciés. L'affaire s'est transformée en crise nationale.”
“Nous savons comment l'histoire s'est terminée, et avec le recul il est évident que cette grève allait avoir une incidence majeur”, poursuit Nigel Cole.“Mais au moment où elle s'est déroulée, ces femmes ont dû assumer l'énormité de leur responsabilité, surtout après avoir perdu le soutien de leurs maris, de leurs pères ou de leurs enfants, dont la plupart travaillaient aussi à l'usine. Au départ, les hommes les soutenaient, même s'ils ne les prenaient pas très au sérieux, parce qu'aucune femme n'avait jamais fait grève auparavant. A cette époque le travail des femmes était considéré comme moins essentiel que celui tenu par les hommes. Mais, à mesure que les enjeux se sont précisés et que l'emploi des hommes a été menacé, une partie d'entre eux s'est retournée contre les grévistes. Ils considéraient qu'elles feraient mieux de s'effacer, de laisser tomber leurs revendications et de les laisser retourner travailler.”
Sauf qu'à la fin, ce combat a non seulement changé leur statut au sein de l'usine, mais surtout le droit des femmes à travers le pays :“La situation était telle que Barbara Castle, LA femme politique la plus influente à l'époque, est intervenue en leur faveur”,raconte Nigel Cole. “Elle a négocié un accord avec les ouvrières de Dagenham qui s'est ensuite concrétisé par une loi (Equal Pay Act 1970). Ainsi, ces femmes sans histoires, qui n'avaient jamais été impliquées dans la moindre action politique auparavant, se sont retrouvées du jour au lendemain au ministère du travail, face à une politicienne aguerrie, et ont provoqué une véritable révolution dans l'histoire du droit des femmes.”
Stephen Woolley, le producteur de 'We Want Sex Equality', rappelle que l'action de ces femmes s'est déployée au cours d'une année riche en agitations et soulèvements politiques : “1968 a été l'année des grandes manifestations parisiennes et on sentait le vent du changement souffler à travers le monde. Cet incident, d'abord mineur, à Dagenham s'est transformé en véritable évènement. Tout a commencé par une simple revendication interne sur la réévaluation de leur travail, mais les ouvrières ont vite décidé d'élargir le débat sur l'égalité salariale entre hommes et femmes. C'est ça qui a provoqué un scandale. Ce mouvement a soudainement déclenché des répercussions au niveau mondial. Les multinationales étaient réticentes à l'idée d'avoir à payer l'équivalent du salaire d'un homme à une femme.
“Ayant déjà produit d'autres films avec les années soixante pour décor, cette fois-ci Stephen Woolley a voulu se concentrer sur les aspects plus méconnus et surtout moins glamour de cette période :“Le film nous rappelle que tout n'était pas rose pour l'ensemble de la population et qu'une partie des travailleurs continuait à se sentir dominée, même si, bien sûr, leur quotidien n'était pas forcément plombé par la morosité et le désenchantement. Les femmes de l’usine, par exemple, étaient des forces de la nature, faisant preuve d'humour même dans l'adversité.”
Après avoir lu le scénario, la plupart des techniciens et des acteurs ont été choqués de découvrir qu’ils ignoraient cette histoire : “J'avais honte de ne pas avoir été plus au courant”, déclare Andrea Riseborough, qui joue le rôle de Brenda. “Ayant fait mes études dans une école de filles, j'ai été déçue qu'on ne m'ait pas fait prendre conscience du rôle prépondérant qu'avait eu ces femmes dans la marche vers l'égalité des salaires. C'est cet aspect-là et le fait que ma grand-mère ait travaillé dans une usine quasiment toute sa vie en étant extrêmement mal rémunérée, qui m'ont motivée pour faire ce film.”
En fait, plusieurs acteurs ont un lien personnel avec l'histoire de Dagenham : “J'ai grandi dans l'Essex donc je connaissais l'existence de cette usine, et certains membres de la famille de ma mère y ont travaillé”, raconte Daniel Mays, qui joue Eddie, le mari de Rita. Pour Jaime Winstone, qui incarne Sandra, le choix était d'autant plus évident que sa mère et sa grand-mère, couturière, ont toutes les deux travaillé dans une usine : “C'est même ma mamie qui m'a appris à coudre pour le tournage!” Quant à Bob Hoskins, il se souvient avoir lu un petit article sur ces femmes grévistes en dernière page d'un quotidien en 1968: “Je m'étais même demandé : “Mais enfin pourquoi est-ce que ça ne fait pas la Une? Bien sûr qu'elles devraient recevoir le même salaire!” Cette histoire est restée en moi. Je m'étais senti exactement comme Albert, le personnage que j'incarne à l'écran, vis-à-vis de ce combat. Quand le projet a émergé, j'ai tout de suite été enthousiaste à l'idée d'y participer.”
Notes de Production
“C'est grâce à une émission de radio intitulée 'The Reunion' que m'est venu l'idée de 'We Want Sex Equality'”, explique le producteur Stephen Woolley. (Le principe de cette émission est de réunir un groupe de personnes ayant participé ensemble à quelque chose de spécial par le passé). “Ces femmes étaient à l'antenne pour évoquer la grève qu'elles avaient menée en 1968. A l'époque, elles travaillaient dans des conditions très pénibles à l'usine Ford de Dagenham. Mais comme elles ne représentaient qu'un faible pourcentage des effectifs, leurs revendications n'avaient pas d'écho. Ford a fait la sourde oreille jusqu'à ce qu'elles décident de se battre. Cette histoire m'a fasciné, notamment parce que ces femmes étaient tellement innocentes et apolitiques au départ. Elles n'avaient pas de compte à régler. Elles voulaient simplement être traitées d'égal à égal. Pour elles, ce combat était avant tout une affaire de bon sens.” Son associée Elizabeth Karlsen ajoute : “Ce n'étaient pas des féministes radicales ou des intellectuelles new-yorkaises. C'était la voix des opprimées.”
Stephen Wooley et Elizabeth Karlsen se rendent ensuite à Dagenham pour rencontrer ces femmes : “Elles étaient super”, dit-il en souriant, “vraiment marrantes. Mais on a vite compris qu'on ne pourrait pas s'inspirer de l'histoire d'une seule de ces femmes.Ça aurait été trop intime. Après tout, on faisait un film, pas un documentaire. La grève a bien existé et les femmes ont bien rencontré la ministre Barbara Castle. Si nous sommes restés fidèles aux évènements, Rita, elle, est un personnage de fiction créé à partir des témoignages de deux ou trois femmes du groupe.”
Pour retranscrire l'état d'esprit de ces indomptables grévistes, les producteurs hésitent d'abord entre plusieurs scénaristes avant de faire appel à William Ivory, qui avait principalement travaillé pour la télévision jusque là. L'écriture du scénario achevée, l’étape suivante consiste à convaincre le réalisateur Nigel Cole : “Nigel a grandi dans la région de Dagenham (Essex), à l'époque de la grève”, raconte Stephen Woolley, “du coup il comprenait très bien qui étaient ces femmes et quelle était la psychologie des personnages. Nous savions aussi qu'il était la personne idéale pour diriger un film choral à la manière de 'Calendar Girls'.”
Nigel Cole a eu un coup de foudre pour le scénario:“J'ai tout de suite su que c'était un film pour moi. J'y ai trouvé ce savant dosage d'humour, de comédie et d'éléments dramatiques, qui me correspond. Je ne fais pas de comédie à proprement parler parce que j'aime qu'il y ait un peu de 'contenu' dans mes films. Mais je ne m'attaque pas non plus à des histoires glauques ou tragiques. Je suis d'un naturel trop léger pour ça. Par ailleurs, pour des raisons que je ne m'explique pas, je m'intéresse plus aux histoires de femmes.” A ce titre, le réalisateur dresse certains parallèles entre 'We Want Sex Equality' et 'Calendar Girls': “Les deux films font la part belle à des femmes ordinairesqui se retrouvent imbriquées dans quelquechose qui les dépasse et les fait évoluer. Elles apprennent à gérer des situations auxquelles elles n'ont pas l'habitude d'être confrontées. Le ton de ces longs-métrages est très proche. Mais les femmes de Dagenham sont vraiment différentes de celles de 'Calendar Girls'.”
En ce qui concerne le choix des décors, l'usine était la pièce maîtresse : “C'est la pierre angulaire du film”, explique Elizabeth Karlsen, “or les bâtiments de Dagenham n'existent plus. Nous avons trouvé une ancienne usine Hoover au Pays de Galles qui était parfaitement adaptée aux besoins du tournage puisqu'elle n'était plus en activité. Dans le temps, elle employait près de 5000 salariés mais, malheureusement pour eux, elle a été définitivement fermée quelques mois avant notre arrivée en juillet 2009.” Les conséquences pour la population sont comparables à certaines situations décrites dans le film : “Le coeur de la ville a été arraché”, témoigne Nigel Cole, “ses milliers d'employés se retrouvent au chômage. On s'est tous sentis concernés, politiquement, et ça nous a renforcé dans l'idée que l'histoire que l'on racontait était importante et toujours d'actualité. Tourner dans cette usine nous a beaucoup aidé parce que tout le monde pouvait ressentir ce que ça faisait de travailler dans un endroit pareil. Par ailleurs, on a essayé d'embaucher le plus de personnes du coin, n'hésitant pas à placer desannonces un peu partout, à la bibliothèque municipale par exemple, et résultat, près de cinquante femmes ont joué les grévistes. Elles sont aussi allées à Londres pour les scènes qui s'y déroulent et se sont vraiment amusées.”
Pour se préparer au rôle de Rita, Sally Hawkins a visité Dagenham : “On dirait une ville fantôme, il s'en dégage une réelle tristesse. En même temps, cette région est passionnante parce qu'elle est vraiment marquée par l'histoire. L'usine Ford a crée des milliers d'emplois. Les gens y sont venus en masse dans les années soixante. Pour pouvoir jouer Rita, j'ai dû adopter les modes de pensées de l'époque. Bien qu'il reste de nombreux champs d'inégalités et de préjugés à combattre, tourner ce film m'a fait me rendre compte de la chance que nous avons aujourd'hui. Les femmes de ma génération ont tant d'opportunités qui auraient été inaccessibles à celles de 'We Want Sex Equality'. C'est aussi pour connaître leur point de vue que j'ai tenu à rencontrer les trois femmes dont mon personnage est inspiré. Elles ont été adorables. Si le scénario de William Ivory est aussi vivant, c'est parce qu'il a remarquablement bien retranscrit leurs personnalités. J'ai appris, au passage, qu'elles sont toujours en prise avec les problèmes sociaux actuels et aimeraient même avoir un entretien avec Gordon Brown! J'ai beaucoup de chance de jouer dans un film où les personnages féminins ont autant de consistance, ce n'est pas courant. Le message de 'We Want Sex Equality' nous pousse à aller au devant des défis qui se présentent à nous. Par exemple, dans le cinéma, ce sont encore les hommes qui restent décisionnaires. Ça me frustre énormément. Mais les femmes de Dagenham nous ont montré la voie. Il est fondamental de lutter pour ce en quoi on croit. Même quand ça fait peur.”
Sally Hawkins a beaucoup apprécié l'ambiance des quarante jours de tournage : “Je me suis fait de très bonnes amies”, dit-elle en souriant.“Il est rare qu'un tel sens de l'amitié, de la camaraderie entre filles puisse se développer sur un plateau, et c'était d'autant plus crucial sur ce film. Les femmes de Dagenham étaient solidaires parce qu'elles s'aimaient. On a encouragé cette atmosphère sur le plateau. Mes partenaires sont une troupe de femmes brillantes, au charme fou et qui ont vraiment fait corps avec leurs personnages, qui les ont fait vivre. Je n'ai jamais autant ri pendant un tournage. Les hommes aussi ont été formidables. Danny Mays, qui joue mon mari, est merveilleux et passionné par ce qu'il fait. Nigel Cole est tout simplement magnifique, drôle et intelligent. Il était tellement motivé pour continuer à explorer toutes sortes de possibilités et nous pousser en avant ! J'étais heureuse qu'il mène la barque parce qu'on a besoin de pouvoir faire totalement confiance aux gens avec qui on travaille, et j'ai eu ça sur le plateau.”
Andrea Riseborough, qui joue Brenda, confirme :
“Ce tournage a été une des expériences les plus joyeuses de ma carrière. C'est la troisième fois que je fais un film avec Sally et c'est un plaisir toujours renouvelé. Mes autres partenaires et moi n'avions
jamais travaillé ensemble, mais nous sommes devenues proches très rapidement et il y a eu une forme de mimétisme avec nos personnages à mesure que le film progressait. Nigel Cole possède l'art de faire
sentir à chacun que son rôle est essentiel, que ce que nous faisons est vital et a de la valeur. Pour un acteur, travailler avec lui est une occasion qu'on ne
peut pas laisser passer. Sur le plateau, nous avions l'impression d'avancer vers un but.Nous ressentions tous le fait que cette histoire méritait d'être racontée
et qu'on était en train de le faire de notre mieux.”
Andrea Riseborough s'est également plongée dans l'histoire de l'usine et des femmes de Dagenham :
“J'ai trouvé des heures et des heures d'interviews où ces femmes parlaient de leur combat à la fois au moment des faits et rétrospectivement. Ça m'a
donné une idée beaucoup plus précise de leurs physiques, de leurs manières de parler, toutes ces nuances qui forgent un personnage. Nous avons
aussi visité et filmé le quartier dans lequel elles vivaient, et avons appris à nous servir des énormes machines avec lesquelles elles cousaient l'intérieur des voitures. Cette démarche nous a beaucoup
servi. Leur travail était long, pénible, et ces femmes étaient reléguées dans le bâtiment le plus délabré de l'usine. Une partie du toit était cassée, du coup
l'atelier était glacial en hiver et il faisait une chaleur étouffante en été.”
Pour Rosamund Pike, qui incarne Lisa, la femme du directeur de l'usine, le film joue aussi sur la corde sensible des spectateurs :“Il est très émouvant”, ditelle,
“Sally est époustouflante dans le rôle de Rita. On regarde une femme repousser ses propres limites, tester sa détermination, son courage et ses capacités intellectuelles. Malgré quelques blessures,
elle sort grandie de ce défi.” Ayant déjà travaillé auparavant avec plusieurs membres de l'équipe sur 'Une Education' et 'Orgueil et Préjugés',Rosamund Pike s'est sentie très à l'aise pendant le tournage:
“L'atmosphère était familiale, nous étions comme une petite communauté.Nigel est très encourageant et attentif. Il sait ce dont a besoin un acteur et il prend le temps de régler les choses. Il aime que tout
ne soit pas parfaitement policé, que le réel fasse irruption. Ça me plaît beaucoup. Il comprend très bien les femmes. Il savait à quel point son film reposait
sur les femmes et leur quête d'égalité. Dans ce contexte,mon personnage est important parce qu'il est issu de la bourgeoisie et montre qu'il peut y avoir une unité entre femmes de différentes classes
sociales. Le fait que ce ne soit pas seulement la lutte d’une seule classe me tenait à coeur.” Les hommes gardent également un excellent souvenir du tournage. Bob Hoskins témoigne : “C'était merveilleux d'être un des rares hommes sur le
plateau. Les figurantes venaient me pincer les fesses!” “Avec Bob Hoskins, Roger Lloyd Pack et Kenneth Cranham au casting, j'ai eu la chance d'être entouré de légendes nationales”, confie Daniel Mays,
qui joue Eddie, le mari de Rita. “En plus, la passion de Nigel Cole est contagieuse, on s'est tous enflammés pour cette histoire, c'est l'origine du Girl Power!”
Andrea Riseborough, qui joue Brenda, confirme :“Ce tournage a été une des expériences les plus joyeuses de ma carrière. C'est la troisième fois que je fais un film avec Sally et c'est un plaisir toujours renouvelé. Mes autres partenaires et moi n'avions jamais travaillé ensemble, mais nous sommes devenues proches très rapidement et il y a eu une forme de mimétisme avec nos personnages à mesure que le film progressait. Nigel Cole possède l'art de faire sentir à chacun que son rôle est essentiel, que ce que nous faisons est vital et a de la valeur. Pour un acteur, travailler avec lui est une occasion qu'on ne peut pas laisser passer. Sur le plateau, nous avions l'impression d'avancer vers un but. Nous ressentionstous le fait que cette histoire méritait d'être racontée et qu'on était en train de le faire de notre mieux.”
Andrea Riseborough s'est également plongée dans l'histoire de l'usine et des femmes de Dagenham : “J'ai trouvé des heures et des heures d'interviews où ces femmes parlaient de leur combat à la fois au moment des faits et rétrospectivement. Ça m'adonné une idée beaucoup plus précise de leurs physiques,de leurs manières de parler, toutes ces nuances qui forgent un personnage. Nous avons aussi visité et filmé le quartier dans lequel elles vivaient, et avons appris à nous servir des énormes machines avec lesquelles elles cousaient l'intérieur des voitures. Cette démarche nous a beaucoup servi. Leur travail était long, pénible, et ces femmes étaient reléguées dans le bâtiment le plus délabré de l'usine. Une partie du toit était cassée, du coup l'atelier était glacial en hiver et il faisait une chaleur étouffante en été.”
Pour Rosamund Pike, qui incarne Lisa, la femme du directeur de l'usine, le film joue aussi sur la corde sensible des spectateurs : “Il est très émouvant”, dit elle, “Sally est époustouflante dans le rôle de Rita. On regarde une femme repousser ses propres limites, tester sa détermination, son courage et ses capacités intellectuelles. Malgré quelques blessures, elle sort grandie de ce défi.” Ayant déjà travaillé auparavant avec plusieurs membres de l'équipe sur ''Une Education' et 'Orgueil et Préjugés', Rosamund Pike s'est sentie très à l'aise pendant le tournage: “L'atmosphère était familiale, nous étions comme une petite communauté. Nigel est très encourageant et attentif. Il sait ce dont a besoin un acteur et il prend le temps de régler les choses. Il aime que tout ne soit pas parfaitement policé, que le réel fasse irruption. Ça me plaît beaucoup. Il comprend très bien les femmes. Il savait à quel point son film reposait sur les femmes et leur quête d'égalité. Dans ce contexte, mon personnage est important parce qu'il est issu de la bourgeoisie et montre qu'il peut y avoir une unité entre femmes de différentes classes sociales. Le fait que ce ne soit pas seulement la lutte d’une seule classe me tenait à coeur.”
Les hommes gardent également un excellent souvenir du tournage. Bob Hoskins témoigne : “C'était merveilleux d'être un des rares hommes sur le plateau. Les figurantes venaient me pincer les fesses!” “Avec Bob Hoskins, Roger Lloyd Pack et Kenneth Cranham au casting, j'ai eu la chance d'être entouré de légendes nationales”, confie Daniel Mays, qui joue Eddie, le mari de Rita. “En plus, la passion de Nigel Cole est contagieuse, on s'est tous enflammés pour cette histoire, c'est l'origine du Girl Power!”