Sebanãdo à la Citerne du Panier et autres découvertes (by Justine)

Publié le 23 novembre 2011 par Lifeproof @CcilLifeproof

Sebanado, série "Green zone", tirage numérique contrecollé sur Dibon, courtesy www.sebanado.fr

Ce samedi j'ai fait 3 découvertes intéressantes de lieux artistiques marseillais, en compagnie de mes copines de lifeproof venues me rendre visite pour notre réunion annuelle (nous vous préparons quelques nouveautés dès le mois de janvier 2012, soyez attentifs!). Le matin, petit passage rapide à la Galerie Gourvennec-Ogor. J'ai tout de suite aimé le galeriste, Didier Gourvennec Ogor, sympathique, naturel et accueillant, fait assez rare pour le souligner dans le monde des galeries sélectes.

Vue de l'exposition Dieter Detzner à la Galerie Gourvennec Ogor.

Parfait ambassadeur du lieu et des artistes qu'il représente, Didier m'a donné l'envie de revenir souvent et longtemps pour expérimenter les choix artistiques qu'il nous propose. A ce propos je signale ce soir à 19h30 une conférence organisée à la galerie, avec Pierre Falcon, Hervé Castanet, Richard Skryzak, Renée Adjiman et Véronique Villiers : « En quoi l'art interroge-t-il la psychanalyse? ».

Continuant nos pérégrinations dans la ville, et après avoir fait découvrir le quartier Euroméditerranée à mes hôtes, nous arrivons dans la Rue Saint Antoine du Panier. Une dynamique toute particulière s’est emparée de cette rue qui abritait jadis l’un des plus anciens établissements hospitaliers de Marseille, tenu par les Chevaliers de Saint-Antoine. Dans ces murs étaient soignés au début du XIIème siècle les malades « ardents » ou encore ceux que l’on prenait pour des fous de l’époque, hantés par des démons et autres créatures moyenâgeuses… Les symptômes délirants étaient en fait provoqués par l’ergot, un champignon du seigle que les malheureux avaient contracté en mangeant leur pain quotidien.

Sebanãdo, série "Green zone", tirage numérique contrecollé sur Dibon, courtesy www.sebanado.fr

La Citerne du panier a investi une petite partie du bâtiment (110m² tout de même), pour y développer des activités culturelles associatives intéressantes. Là encore, l’accueil est chaleureux. Christophe nous présente le lieu et l’artiste avec enthousiasme. Il s’agit d’un jeune photographe Marseillais connu sous le nom de Sebanãdo. L’exposition regroupe 2 séries de photographies de moyens formats contrecollées sur dibon, un travail propre et bien présenté. Le titre « Zone naturelle protégée » fait un double écho aux œuvres : la série Green Zone propose des personnages aux visages masqués par des plantes vertes dans des paysages industriels désertés. L’autre série « Unknowns » met en scène des groupes que l’on peut supposer être des familles ou des amis réunis autour de plages sauvages qui rappellent le Sud-Ouest, ou plus près de chez nous, le littoral Montpelliérain entre Carnon et la Grande Motte. Ces scènes de flânerie dominicale sont toutefois rendues étranges par le fait que les visages des personnages ont été remplacés cette fois par une sorte de ballon noir, que l'on pourrait croire fait d’une matière pneumatique.

Sebanado, série "Unknowns", tirage numérique contrecollé sur Dibon, courtesy www.sebanado.fr

J’ai bien aimé ce travail autour de l’anonymat. Anonymat d’un lieu dans la série Green Zone : rien de moins glamour que ces portes d’entrepôts fermés ou ces façades nues. Anonymat des personnes : un être sans visage est dénué d’identité, nié dans sa personnalité, réduit à un végétal décoratif.

A contre-courant de la tendance qui nous pousse à nous exposer à une rapide et factice notoriété sur les réseaux sociaux, sur notre téléphone portable, partout où il nous est possible d’exprimer « I like this » « I hate that », sous-entendu « I am this » et « I am that »… Sebadano me plait bien avec ses mises en scènes simples et son parti pris efficace. C’est esthétiquement réussi, cela appelle à une réflexion instantanée sur nos propres identités, et active en nous la mécanique du souvenir : car qui n’a pas, au moins une fois dans sa vie, joué dans les dunes face à la mer ?

Je serai bien repartie avec une œuvre sous le bras. Comptez entre 400 et 700 EUR le tirage, un cadeau idéal à la veille des fêtes de fin d’année. Mais dommage pour moi mon anniversaire vient juste de passer.

Vue de l'exposition "Ce qui est perdu, un cycle méditerranéen- Medhi Meddaci" chez HLM.

Quelques numéros plus loin, autre ambiance chez HLM/ Hors-les-murs, nouvelle structure de monstration sous l’égide du réseau des galeries Marseille-expos. Je suis contente de m’attarder sur un projet vidéo qui m’interpelle : « Ce qui est perdu, un cycle méditerranéen » de Mehdi Meddaci capte même l’attention de mon mari qui est pourtant retord face à l’art vidéo. "Ce qui est perdu c'est l'histoire, les êtres chers, le temps". Ce qui reste ce sont les images, la sensation, la mémoire. C'est ce qui fait oeuvre". 

Le mouvement lent de la scène qui se joue sous nos yeux, sur grand écran bigger than life, est d’une poésie hypnotique. Certes il y a une narration (autour du père, d'Alger, de Montpellier, de Beyrouth) à laquelle on peut ou pas adhérer. Mais ce qui m’a surtout plus c’est la grâce qui émane de la gestuelle décomposée par la lenteur du film, de cet entre-deux permanent: entre deux techniques (statique de la photographie/animation vidéo), entre deux rives (Alger /Montpellier),etc.

Etc parceque mon quota temps d’écriture pour Lifeproof est déjà dépassé, mes autres activités m’attendent et c’est avec regret que je vous quitte !  Mais…suivez-le guide, tous les chemins mènent à l’art contemporain…

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Galerie Gourvennec Ogor

7 rue Duverger, 13002 Marseille

Dieter Detzner, jusqu’au 3 décembre 2011.

Du mardi au samedi de 10h à 13h et de 15h à 20h.

http://www.galeriego.com/

Mercredi 23 novembre, 19h30 : Pierre Falcon, Hervé Castanet, Richard Skryzak, Renée Adjiman et Véronique Villiers : « En quoi l'art interroge-t-il la psychanalyse? ».

La Citerne du Panier

17 Rue Saint-Antoine,13002 Marseille

Sebanãdo, « zone naturelle protégée », jusqu’au 17 décembre 2011

Du Mardi au samedi : 14H – 19H ou sur rdv

http://www.laciternedupanier.com/

HLM

20 Rue Saint Antoine, 13002 Marseille

Les Ateliers de l’image : Ce qui est perdu, un cycle méditerranéen- Medhi Meddaci , jusqu’au 3 décembre.

www.marseilleexpos.com