Gaz HFC : "nouveau" coupable du réchauffement climatique

Publié le 23 novembre 2011 par Bioaddict @bioaddict

 

Pour ceux qui en doutaient encore, l'objectif de maintien de l'augmentation de la température globale en dessous de la barre des 2 °C, est quasiment devenu mission impossible. Une récente étude montre qu'un gaz utilisé dans la fabrication de produits tels que les climatiseurs, les réfrigérateurs et les équipements de lutte contre les incendies, contribue au réchauffement climatique.

Alors que l'Organisation météorologique mondiale (OMM) vient de publier des chiffres de concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère reccords, les Nations Unies renchérissent en tirant la sonette d'alarme sur les gaz HFC, ou hydrofluorocarbures.

Alors que ces derniers sont devenus populaires pour le remplacement des produits qui ont été interdits ou qui sont en cours d'élimination dans le cadre des mesures prises pour protéger la couche d'ozone, ils sont désormais accusés de contribuer au réchauffement climatique. En effet, un rapport publié aujourd'hui par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) prévoit que d'ici 2050, les HFC pourraient engendrer entre 3.5 et 8.8 gigatonnes (Gt) de dioxyde de carbone (CO2). Cette quantité d'émission de gaz à effet de serre équivaut au total des émissions annuelles émises actuellement par les véhicules motorisés du monde entier (soit environ 6 à 7 Gt par an). Bien que ces produits chimiques ne causent quasiment aucun dommage à la couche d'ozone, ce sont des gaz à effet de serre puissants. Il ne s'agit donc pas d'une petite découverte !

Achim Steiner, le Secrétaire général adjoint de l'ONU et le Directeur exécutif du PNUE, a déclaré: "Les produits chimiques visés, initialement les CFC, ont été complètement retirés du marché mondial en 2010. Actuellement, les pays éliminent progressivement les produits qui les ont remplacés, à savoir les HCFC (...) Toutefois, un nouveau défi émerge rapidement alors que les pays agissent pour retirer les HCFC du marché, ce défi ce sont les HFC."
Plusieurs pistes de substituant à certains HFC sont actuellement à l'étude, et ce alors que l'augmentation de la population mondiale et la croissance économique laissent présager une augmentation de leur utilisation.
L'utilisation des HFC est (de même que celle du CO2, du méthane et d'autres gaz), contrôlée par la Convention-cadre des Nations Unies pour la lutte contre les changements climatiques et du Protocole de Kyoto. Les mesures destinées à protéger la couche d'ozone sont, quant à elles, prises en charge par le Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone.

"Une action coordonnée et simultanée entre ces traités peut être la clé d'une action rapide concernant les HFC," a conclu M. Steiner.

Ce rapport est la première partie d'une suite de trois rapports publiés par le PNUE. Les deux autres rapports seront lancés successivement pendant la semaine de négociations de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique, à Durban, en Afrique du Sud.

AM