Vu de près, pris dans le cours ordinaire, on ne voit rien de sa propre vie ...

Publié le 24 novembre 2011 par Asiemute

Ce titre, un peu long, auquel j'adhère pleinement, est extrait du roman d'Olivier Adam "Le coeur régulier". Choisi par hasard, car en tête de gondole chez le libraire ;  je ne savais pas que j'embarquerais pour le Japon et que j'y ferais, une fois encore, de belles et touchantes rencontres ...

"Vu de loin on ne voit rien", disait souvent Nathan à tout propos, et cette phrase semblait recouvrir à ses yeux une vérité essentielle. Je n'ai jamais compris ce que mon frère entendait par là mais aujourd'hui je sais qu'il avait tort, que c'est exactement le contraire : vu de près, pris dans le cours ordinaire, on ne voit rien de sa propre vie. Pour la saisir il faut s'en extraire, exécuter un léger pas de côté."                 "Je voudrais trouver le calme, je voudrais être nu, transparent, transpercé, liquide, Je voudrais être la rivière, le galet, l'arbre. Me laisser griller par la lumière, m'en nourrir, sentir le vent, l'air limpide, je voudrais qu'on me délivre, je voudrais respirer, sentir. Je voudrais qu'on m'accorde, une grâce, un répit ...."                       Quatrième de couverture  

"Vu de loin on ne voit rien », disait souvent Nathan. Depuis la mort de ce frère tant aimé, Sarah se sent de plus en plus étrangère à sa vie, jusque-là « si parfaite ». Le coeur en cavale, elle s’enfuit au Japon et se réfugie dans un petit village au pied des falaises.

Nathan prétendait avoir trouvé la paix là-bas, auprès d’un certain Natsume. En revisitant les lieux d’élection de ce frère disparu, Sarah a l’espoir de se rapprocher, une dernière fois, de lui. Mais c’est sa propre histoire qu’elle va redécouvrir, à ses risques et périls.

Grâce à une écriture qui fait toute la place à la sensation, à l’impression, au paysage aussi bien intérieur qu’extérieur, Olivier Adam décrit les plus infimes mouvements du coeur et pose les grandes questions qui dérangent.

 

      Dans "Le coeur régulier", on se laisse porter par l'écriture tout en finesse d'Olivier Adam. L'auteur excelle à dire les gestes inachevés, les mots au bord des lèvres, les élans avortés, la tendresse retenue. Avec une grâce à vous mettre au bord des larmes, il parle, avec simplicité, minimalisme, de la dureté d'un monde d'individus solitaires, d'un monde sans pitié pour les plus fragiles. Je pense que si l'on part au bout du monde à la rencontre, à la découverte des autres, c'est aussi prétexte à se retrouver soi-même. Toute introspection n'est pas toujours facile à assumer, mais il suffit parfois qu'une main aimante se pose  sur votre épaule pour que votre coeur retrouve son rythme régulier ...         Etrangement, je n'avais rien lu d'Olivier Adam auparavant. Aussi, je viens de passer commande de quelques-uns de ses ouvrages chez mon fournisseur de prédilection en prévision de futures longues journées de farniente sous les cocotiers ;)           Voila, ce sera le dernier post, mais je laisse bien sûr la porte entrouverte !   Dewa mata, see you soon, à bientôt ...   Photos au Myoshin-ji, Kyoto, octobre 2009