La France et la mondialisation

Publié le 24 octobre 2007 par Richardb

Ce rapport sur la France (et surtout les Français) et la mondialisation a été demandé par le Président de la République à Hubert Vedrine, ancien ministre des affaires étrangères. Un rapport rapidement délivré à Nicolas Sarkozy. Trop rapidement ? il est vrai qu’on reste un peu sur sa faim devant ce court texte, ressemblant plus à un devoir d’élève de Sciences-Po qu’à un document détaillé sur une politique à mettre en oeuvre pour provoquer un changement profond.

La première partie inventorie avec détails et questionnements appropriés le rapport des Français avec le phénomène de la mondialisation. Nos peurs, nos paradoxes et incompréhensions y sont bien définis et M. Védrine apporte quelques pistes pour y remedier, afin qu’en France on aborde cet état de fait d’une autre manière ; l’avenir de la France devant se situer dans la mondialisation et non plus face à la mondialisation. La “méchante” mondialisation y est bien expliquée et on ne peut qu’être d’accord avec lui - et donc avec nos craintes - quand il nous détaille la financiarisation qui pollue notre vie et met en danger nos industries et notre économie, “l’hypertrophie de la sphère financière” et la multiplication des fonds à 15% de rendement, véritable plaie de notre société libérale.

La seconde partie aborde la politique étrangère et de défense de la France. A noter la juste proposition faite de nous rendre un peu modeste dans la forme (La France, patrie des droits de l’homme, phrase rabachée lors de chaque visite de nos élus à l’étranger) - sans remettre en question une certaine fermeté sur le fond. Ce rapport ne me semble pas apporter de vision nouvelle pour définir la position de la France dans le concert des nations qui font “la musique” du monde mais en définit bien les éléments et les “idéologies” qui le composent. Atlantisme et européisme se renforcent et notre positionnement par rapport aux USA est plus que jamais l’élément clé de notre politique étrangère.

Il évoque également “l’indifférence des élites françaises au sort du français et de la francophonie”, alors que la France est un des pays les mieux structurés quant à ses représentations diplomatiques (158 ambassades, 97 consulats).

Ce rapport est une incitation à mieux comprendre le phénomène nouveau de la réflexion globale. C’est aussi un rappel des forces de notre pays, de ses atouts et de sa position actuelle dans le rang des puissances qui comptent ; une réthorique positive un peu oubliée ces derniers temps, ce qui a conduit à tant de morosité en France.

Le rapport Vedrine devrait être mis à la disposition des étudiants de France (comme bien d’autres rapports d’ailleurs) car il est une excellente approche synthétique des nouvelles relations qui s’instituent dans le monde d’aujourd’hui. Et il occasionnerait certainement de nombreux débats.

RichardB