La Belgique lance un grand emprunt pour soulager ses problèmes de dette

Publié le 25 novembre 2011 par Plusnet
BRUXELLES - Le gouvernement belge a annoncé jeudi à grand renfort de publicité le lancement d'un emprunt d'Etat ouvert à toute la population alors que la crise politique perdure dans le pays et que les taux d'emprunts s'envolent sur les marchés financiers.
Vu les difficultés sur les marchés financiers, nous voulons davantage faire appel à la capacité d'épargne des Belges pour financer la dette, a expliqué le Premier ministre chargé de gérer les affaires courantes, Yves Leterme, dans les journaux Le Soir et De Standaard.
Le gouvernement sortant, qui gère les affaires courantes depuis avril 2010, a demandé à l'Agence de la dette d'activer un emprunt d'Etat ouvert à tous à trois, cinq et huit ans ans assortis de taux d'intérêt de respectivement 3,5%, 4% et 4,2%, soit un point de pourcentage de plus que lors de la précédente émission.
La période de souscription est ouverte du 24 novembre au 2 décembre, a précisé un responsable de l'agence chargée de gérer la dette publique belge, Jean Deboutte.
Très courant dans les années 1990 en Belgique, ce mécanisme pour collecter l'épargne publique était moins utilisés ces dernières années, car il était devenu moins attractif que d'autres produits financiers. C'est la première fois depuis longtemps que le gouvernement belge décide de faire une telle publicité auprès du grand public sur ce type d'opération.
Les précédents emprunts n'avaient rapporté que 70 à 80 millions d'euros. Cette fois-ci, nous espérons obtenir un multiple de cette somme, a expliqué au Soir M. Deboutte.
Pour la première fois depuis qu'il est devenu Premier ministre en 2008, Yves Leterme en assure lui-même la publicité de ce type d'emprunt en multipliant jeudi matin les interventions sur les radios belges.
Le gouvernement sortant est obligé d'agir car les articles dans la presse expliquant nos problèmes à former un gouvernement depuis longtemps et à trouver un accord sur le budget provoquent une part de méfiance supplémentaire, a reconnu M. Leterme dans le Soir.
Lundi, plus de 500 jours après les élections législatives, le chef des socialistes francophones, Elio Di Rupo, chargé de former le futur gouvernement, avait demandé au roi Albert II de le décharger de sa mission, dans l'impasse sur les questions budgétaires. Le souverain belge lui a toutefois demandé mercredi soir de relancer les négociations.
Sur les marchés, les taux belges à 10 ans se sont envolés ces derniers jours. Mercredi, ils sont passés de 5,08% à 5,48%.
Sans attendre un nouveau gouvernement et un budget 2012 de rigueur, comme le réclame l'UE, l'équipe sortante devait décider jeudi de mesures provisoires permettant d'assurer le fonctionnement de l'Etat l'an prochain et de percevoir des recettes, dont la taxe bancaire de 250 millions d'euros, la rente nucléaire (une taxe sur les fournisseurs d'électricité, NDLR) et une taxe sur le secteur pharmaceutique, a expliqué M. Leterme.
Source: Romandie.com
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