Jean BOTQUIN (Belgique).

Par Ananda

NOVEMBRE

Un instant j'ai vu l'arbre transparent

en filigrane sur le ciel

une feuille translucide d'où s'évaporent les nervures

tel un tissu de radicelles

tel un fouet de pluie

tel un miroir de soleil d'eau picoré de rêves d'oiseaux

aujourd'hui envolés

à l'extrême des brumes d'un été déjà lointain

avec au centre des veinures

un cœur battant encore du souvenir

que recueillent les tombes

Dans tes yeux aussi je l'ai vu

l'arbre

dans tes yeux ouverts sur le vieillissement

de nos gestes et sur la solitude embaumée

des chrysanthèmes qui se fanent

Alors que les jours expriment la rouille

les fauves et les ocres lumineux

et que les vents accourent du fond des terres

Jean Botquin