L’allemagne n’arrive plus à vendre ses obligations

Publié le 24 novembre 2011 par Fcollette
L’allemagne n’arrive plus à vendre ses obligations

« L’émission obligataire à dix ans, la dernière de l’année, lancée mercredi dernier par l’Allemagne, a rencontré une très faible demande, Berlin n’arrivant à placer que 3,6 milliards d’euros pour une offre de départ de 6 milliards d’euros. C’est dire que 35 % de l’émission de « bund », pourtant réputé comme la référence de la zone euro sur laquelle tous les investisseurs sont censés se précipiter, n’a pas trouvé preneur. » [ la tribune ]

Une première explication avancée par les responsables allemands serait d’une part la surabondance de titres allemands déjà mis sur le marché et d’autre part la faiblesse du taux proposé (1,98%), inférieur aux émissions précédentes (par exemple 2,09% en octobre). De plus, les gros investisseurs seraient déjà fortement pourvus d’obligations allemandes et ne souhaiteraient en reprendre.

Cette explication constitue certainement un des éléments de l’explication globale, elle se heurte cependant à un simple fait qui est que  si les titres en circulation pour financer la dette allemande sont maintenant perçus comme étant en surnombre,  cela signifie avant tout que les marchés ne sont plus intéressés par ces titres.  Pire, cette nouvelle émission donne un signal négatif aux marchés, montrant des besoins de financements non couverts, alerte qui devrait se traduire rapidement par une augmentation des taux allemands.

Il semble évident que l’Allemagne paye là avant tout pour la fragilité de sa situation, et que cet mésaventure est liée à la récession qui s’annonce en Europe, récession qui trouve sa source dans l’addition des politiques d’austérité que mettre en place les exécutifs des pays membres, les uns après les autres.

Louée systématiquement pour ses bons résultats, l’Allemagne pêche pourtant sur un point majeur :

Sa croissance (3% cette année contre 1,6% pour la France) est essentiellement construite sur son commerce extérieur, en particulier avec les autres pays membres de l’Europe. Au vu de la situation et des politiques de restriction mises en place par ceux-ci, on comprend que les marchés commencent à douter de la capacité de remboursement de l’Allemagne et commencent à demander des taux plus important au vu des risques.

De plus, la situation de sa dette n’est pas vraiment celle que l’Allemagne annonce officiellement. En effet, lors de la crise de 2008 elle à constitué un fond spécial  le « Sondervermögen » qu’elle a sorti de budget par un articfice comptable légal mais peu louable. [ le monde ]

Cet incident doit être rapproché de la mésaventure identique dont à été victime le FESF il y a quelques jours, incapable lui aussi de trouver sur le marché le financement d’une émission de 3 billions d’euros.[ ladette.fr ]

Ces événements devraient donne à réfléchir aux promoteurs des euro-obligations comme solution miracle, c’est structurellement l’économie européenne qui inquiète les marchés, peu importe que la recherche de financement soit mutualisée ou non.

Ils montrent aussi une fébrilité des marchés, toujours en attente d’une véritable solution politique à la crise financière et qui, comme les citoyens européens, n’assistent qu’à des rafistolages empilés les uns sur les autres.

Publié sur LaDette2012.fr

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