Morin, une candidature qui vient de loin

Publié le 27 novembre 2011 par Variae

Qui connaît réellement Monsieur Morin ? Il faut l’admettre, le dernier candidat en date à l’élection présidentielle ne bénéficie pas d’une exposition médiatique et d’une reconnaissance populaire comparables à celle des grands favoris de 2012. Or l’ignorance est un poison qui ronge la République, et même la démocratie. Variae, blog reconnu d’utilité publique jusque dans les colonnes du Monde, a donc décidé de publier un rappel biographique sur le leader du Nouveau Centre, qui sera peut-être, dans un an, le premier des Français.

Les débuts à la télévision

On entend parler pour la première fois du « Résistant » normand dans les années 80, durant lesquelles, déjà soucieux de toucher au plus près le peuple français, il mène une carrière d’animateur de télévision populaire et de qualité, lançant la fameuse Roue de la fortune. Sourire de crooner de station thermale et veste croisée impeccable, il côtoie Annie Pujol, que lui subtilisera plus tard Nicolas Sarkozy (ou peut-être est-ce l’épouse de Jacques Martin? Bref, je m’égare) et croise quelques autres hommes politiques en devenir, comme Patrick Sébastien, futur fondateur du DARD.

Vite lassé du star-system, il opère une retraite médiatique pour se recentrer sur sa passion première, la clarinette, et se consacrer à la sociologie et à la philosophie.

Morin, sous son nom de scène d'alors

Les années d’étude et de recueillement

Après sa disparition des écrans de télévision, Morin entre au CNRS et se met à écrire à toute vitesse une impressionnante série d’essais de sciences humaines, devenant en peu de temps une référence mondiale en Amérique du sud et le grand spécialiste de la « pensée complexe ». C’est probablement là que naît son intérêt pour le centrisme et le centre-droit, car quoi de plus complexe que les subtiles nuances théoriques entre MoDem, Parti radical, Nouveau Centre, UDF, Droite sociale, Alliance centriste, gauche sarkozyste, villepinisme, et humanistes de l’UMP ? Il pense, écrit, s’indigne, devient copain avec Stéphane Hessel avec qui il posera plus tard en couverture de Rue89. Tout cela le fatigue beaucoup, et il prend ce qu’il faut bien appeler un petit coup de vieux.

Réfléchir, ça fatigue !

La longue marche vers le pouvoir

Fort de ses années télévisuelles puis intellectuelles, Morin est maintenant prêt pour le grand rendez-vous avec la France. Prenant la sage décision de ne pas brusquer les étapes, il commence par un stage ANPE chez un autre candidat, François Bayrou, qu’il soutient courageusement jusqu’à la veille du deuxième tour de l’élection. Là, un dilemme se présente à l’écologiste qui sommeille en lui : les députés centristes, espèce protégée par WWF, risquent de disparaître du fait de la stratégie dangereuse de son patron. Il prend alors sur lui d’organiser le sauvetage des élus UDF, en les faisant courageusement passer chez Nicolas Sarkozy. Tout aussi désireux de renouveler l’Assemblée Nationale et de la mettre aux couleurs de la France, il présente aux législatives une liste composée de non-professionnels de la politique, dont son neveu, son frère, ses secrétaires et son chauffeur. Beau geste rénovateur trop injustement oublié aujourd’hui. Il consulte ensuite un chirurgien aussi doué que celui de Silvio Berlusconi, qui lui rend toute sa jeunesse et un teint hâlé digne d’un premier ministre transalpin.

Le nouveau Morin est arrivé

Le candidat

C’est donc un homme riche d’expériences multiples (ce serait même de lui que viendrait l’expression « un Michel Morin ») qui se présente aujourd’hui devant nous. Porteur d’une pensée féconde et complexe que l’on pourrait appeler, après « l’ordre juste », le Juste Milieu, il a tous les atouts pour opérer un large rassemblement des Français au-delà des chapelles politiciennes et des intérêts partisans.

Romain Pigenel