[Critique DVD] Super 8

Par Gicquel

Un pastiche, plus qu’une parodie et Spielberg, le producteur, totalement honoré par cette retranscription hollywoodienne, si fidèle à son univers.On peut également évoquer une référence ténue au « Stand by me » de Rob Reiner, avant de regretter que ce cher Abrams n’ait pas jeté un coup d’œil à quelques classiques du genre. Sur un thème assez proche, Joe Dante et son « Panic sur Florida beach » avait plus modestement sur les décors, mais plus subtilement dans la réalisation réussit une petite merveille.

Car cette fois on a visiblement les moyens et surtout on va le faire savoir. D’entrée de jeu, la scène de déraillement, énorme, qui n’en finit pas, pose logiquement les bases d’une histoire qui autour du film catastrophe, embraie  sur la quête initiatique de quelques pré-ados .Aux débuts des années 80 ,une fille et quatre garçons s’apprêtent à tourner leur propre film à l’aide d’une caméra Super 8.

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Mais le scénario, perturbé par l’accident ferroviaire,s’en nourrit ( bravo les kids !) et prend une toute autre direction via le fantastique et l’horreur.Que les fans de ces genres cinématographiques ne se précipitent pas, l’ensemble se fait  à petite échelle .Comme si le scénariste J.J. Abrams, qui à ma connaissance signe là son premier long-métrage, nous initiait à la pratique des morts-vivants et des méchantes créatures, aussi laides qu’adipeuses.

C’est bien sûr l’une d’entre elles qui échappée d’un wagon sème la panique dans la petite ville de nos ados.Une cité tout à fait conforme au cinéma de papa Spielberg, bien propette et consciencieuse d’une Amérique si profonde que l’armée dépêchée sur place, ne daigne même pas communiquer avec les autorités locales.

Deux pères élèvent seuls, leur progéniture (Joel Courtney et Elle Fanning),au milieu du chaos

Le genre d’antagonisme qui m’amuse, car bien que tournant très vite en rond, j’ai pris un certain plaisir estival à suivre les déambulations de ces gamins campés par, qui sait, de futurs grands acteurs.

En tête Joel Courtney et Elle Fanning ( déjà formidable dans « Somewhere » de Sofia Coppola) les deux petits amoureux de cette aventure que le cinéaste filme avec l’aisance d’un vieux routard.Ce qui retarde l’ennuie d’un scénario ficelé grossièrement,dans lequel on n’évitera pas un final apocalyptique, tellement long avec tellement d’effets spéciaux, qu’il en devient spécieux.

On ne sait plus alors trop qui fait quoi, mais quelque chose me dit que la réponse est peut-être dans le générique de fin.Cette fois j’ai vraiment rigolé de bon cœur.Le Super 8 n’est donc pas mort…

LES BONUS

  • Le rêve derrière super 8

Les souvenirs d’enfance du réalisateur qui dès l’âge de huit ans attaque ses premiers films en Super 8. A l’adolescence, il s’entoure d’une équipe de copains dont la plupart participent aujourd’hui à «  Super 8 », comme Larry Fong , le directeur de la photo. Il y a donc une grosse part autobiographique dans ce film.

On peut voir par ailleurs quelques rushs des essais des années de l’enfance. C’est plutôt sympathique.

Au milieu de quelques scènes de tournage, l’apport de Steven Spielberg est souligné par plusieurs intervenants, notamment autour de «  Rencontre du 3ème type » auquel «  Super 8 » fait parfois référence. «  Il était notre mentor, sans le savoir ».J.J. Abrams raconte aussi comment il avait monter un festival Super 8. Spielberg lisant un article sur le sujet lui avait alors demandé s’il pouvait visionner ses films «  qui sont  dans un sale état » précisait le papa de E.T. «  afin de pouvoir les restaurer ». Aujourd’hui encore Abrams en est encore tout surpris.

  • Il vit

Pour tout savoir sur la création de l’extra terrestre, qui ne s’est pas fait en un jour. Comment doit-il se mouvoir, réagir… c’est intéressant à suivre