L'anniversaire du Roi - épisode 1

Par Asianmike

Le 5 décembre, c'est une date importante dans le calendrier thaïlandais, c'est l'anniversaire du roi. La journée est fériée et les festivités commencent déjà quelques jours avant apparemment. C'est ce dont je me suis rendu compte en allant au Wat Phra Keo, temple qui jouxte le Palais Royal, en skytrain puis Chao Praya Express. Effectivement, le niveau du fleuve est bien plus haut que la dernière fois que j'ai emprunté une de ces navettes fluviales. Et par endroits, les maisons ou un temple chinois ont encore quelques dizaines de centimètres d'eau.
Je descend à l'arrêt Tha Chang. En fait, je suis venu jusque là décidé à suivre à peu près le trajet d'une balade conseillé par le Lonely Planet. Elle va certes dans des endroits que je connais déjà mais devrait aussi me mener au Wat Mahathat qui si j'en crois une information glanée hier propose une séance de méditation tous les jours à 13h. Je traverse le petit marché juste derrière le quai. Il y a beaucoup de monde. Puis je me dirige vers le square devant le temple attiré par une effervescence qui m'intrigue. J'aperçois un décor vu dans un flash télé sur une chaîne thaï en zappant hier soir. C'est ici qu'ont eu lieu les festivités filmées pour l'anniversaire du Roi. Deux grands arbres, un doré et un argenté avec des guirlandes de feuilles jaunes dorées sont à chaque extrémité de l'allée qui traverse la grande étendue du square. Les gens se font photographier devant et dedans mais surtout, ils peuvent trouver une feuille vierge et y inscrire quelque chose. Au milieu la réplique d'un mur d'enceinte de temple avec une scène, c'est là que le spectacle du soir doit avoir lieu. Je reviendrai donc. 



Plus loin, une petite exposition à la gloire du Roi et de la Thaïlande et une centaine de mètres derrière une sortie de chedi temporaire est dressé. Et beaucoup de monde marchent autour les paumes des mains jointes renfermant une fleur de lotus. La procession se fait en famille et avec plus ou moins de dévotion et concentration. Je vois aussi bien une jeune écolière qui fera ses trois tours de chedi le téléphone calé entre l'oreille et l'épaule, qu'un vieillard courbé marcher avec une ferveur qui inspire le respect, ou une petite fille qui a bien du mal avec sa grosse fleur. Au sommet, si j'en crois le journal, des dents de bouddha prêtées pour l'occasion par le Bouthan. A chaque coin est posté un policier.
Je retourne au petit marché pour manger puis emprunte Thanon Maharat peuplé de marchands d'amulettes. L'un d'eux me prend à partie en Anglais et m'annonce qu'il faut que je lui achète une amulette pour qu'elle me protège d'un accident de voiture. Me prédire un accident pour me vendre une amulette c'est peu limite comme technique de vente. En plus, ça m'intéresse pas de me sauver la vie, moi, c'est une amulette pour trouver l'amour que je veux. Il m'aurait raconté une belle histoire à l'eau de rose avec un "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" ( enfin pas trop quand même ) à la fin, je lui aurais acheté son talisman. Le Wat Mahathat, n'est clairement pas le plus beau de Bangkok, surtout qu'actuellement une partie est en travaux, mais c'est celui, qui semble-t-il, regroupe la plus grande communauté de moines et est le plus actif religieusement. Je trouve le bâtiment principal, il y a énormément de monde, plus ou moins attentif, plus ou moins endormi, alors qu'un moine assis sur un petit pupitre parle de saison des pluies, de Thaïlande et de bonheur. Enfin, pour les quelques mots que j'ai compris. Je ne sais pas si c'est ça la séance de méditation mais le débit de son discours est trop important pour que je puisse m'imaginer méditer. Au bout de quelques minutes, je repars donc. Je longe l'enceinte du Wat Phra Keo et croise les stands des diseurs de bonne aventure tous très occupés. Ils sont très consultés et leurs avis très importants pour les Thaïlandais. S'en suivent des étales en tout genre, livre, truelles, robinets, téléphones, amulettes ect... Je remonte à la station Tha Thien et ses petites boutiques encore inondées de d'une vingtaine de centimètres dans le Chao Praya express direction l'hôtel.
Une petite sieste et c'est reparti. Je veux retourner voir les festivités qui commencent à 17h, si j'ai bien interprété un panneau que j'ai vu. Bon il est 18h mais tant qu'il fait pas nuit, je pense que c'est moins intéressant. Pour y aller, je décide de changer et prendre le métro jusqu'à Hua Lamphong et de là je finirai le trajet en taxi. En bas de l'escalator qui mène à la sortie, j'entends de la musique et une fois à l'air libre, je vois qu'une immense fête avec une scène et une ribambelle de stands a pris ces quartiers juste à côté de la gare. J'y fais un tour. Il y a beaucoup de stands de nourriture mais aussi du tir à la carabine avec une petite fille qui aimerait bien y jouer mais c'est papa qui tire les bouchons, un manège, pour les enfants, une grande roue, enfin une roue moyenne en fait, bref de quoi s'amuser. Sur la scène après un spectacle d'ombres thaïlandaises, trois chanteuses se succèdent, ont peu mesurer leur popularité ou celle de leur beauté à la quantité de roses que leur remettent des hommes pendant leurs performances. C'est la dernière qui gagne haut la main avec neuf roses ! C'était aussi ma préférée ;) Une des danseuses a visiblement flashé sur moi et me fait discrètement signe de l'appeler.


Bon d'accord ça fait partie de la chorégraphie. Des mouvements de danse qui d'ailleurs sont très amusants car tout en exagération dans les mimiques et dans les poses. Avec tout ça il se fait tard, je me suis laissé distraire et ne suis pas allé jusqu'au square Sanam Luang où j'étais ce matin. En tout cas, si l'anniversaire de Sarkozy donnait lieu à de pareilles fêtes peut-être que sa popularité remonterait. Demain soir, me laisserai pas distraire, d'autant que la Wat Phra Keo sera exceptionnellement ouvert à la visite la nuit.