Top14 : Un oeil sur la descente.

Publié le 05 décembre 2011 par Lben

Chronique du lundi 5 décembre 2011.

Qui va descendre en ProD2 ? Une question angoissante que beaucoup de présidents se posent tout au long de la saison. Et en ce moment, plus particulièrement, où tout peut basculer au moindre enchaînement de contre-performances. Faisons un point sur la situation…

Pas mal de clubs se croyaient à l’abri de la rélégation. Un bon recrutement, une équipe ayant fière allure semblaient les meilleures assurances pour ne pas risquer de glisser vers le bas du classement. Il faut pourtant se rendre à l’évidence : les 2 équipes qui finiront aux places maudites de 13ème et 14ème seront des bonnes équipes ! Fini le temps où les derniers faisaient peine à voir. Le niveau est maintenant très relevé et tous les clubs ont des atouts à faire valoir et un système de jeu qui tient relativement la route. Alors qui ???

Commençons par ceux qui semblent déjà sauvés : Agen et le Stade Français.

Si Clermont et Toulouse sont intouchables et Toulon, Castres, Montpellier et le Racing-Métro paraissent largement à l’abri d’un tel soucis, il n’en était pas de même d’Agen, habituel client du bas de tableau, et du Stade Français, dont les soubresauts de la fin de saison dernière auraient pu avoir des incidences sur le sportif. En ce qui concerne les Parisiens, l’arrivée de Mario Ledesma en tant qu’entraineur des avants, de Paul Williams, de Paul Warwick, Gehrard Moster, David Lyons et Felipe Contepomi notamment, ont redonné de la profondeur à l’effectif Parisien ainsi que des bases solides. Et même si la belle série Parisienne ne durera pas éternellement, les joueurs de la capitale devraient pouvoir disputer une place dans les 6 premiers, ce qui paraissait impossible il y a quelques mois encore.

Pour Agen, leur départ canon a porté ses fruits. La pelouse d’Armandie est redevenue inviolable et tout semble bien partie pour assurer le maintien bien avant la fin de la saison, cette fois. Et ce, notamment, si les Agenais négocient bien la série qui va de la 14ème à la 17ème journée ( Brive, Biarritz et Castres à domicile, Lyon en déplacement ). Ce serait une belle réussite à porter au crédit du duo Lanta Deylaud qui ont su tirer ce club vers le haut, aussi bien sur les performances de l’équipe pro que dans la formation de jeunes joueurs prometteurs.

Ceux qui ne croyaient pas pouvoir tomber si bas : Perpignan et Biarritz.

Pour ces 2 récents champions de France, le mal de tête parait aussi tenace qu’inattendu. Les symptomes étaient pourtant présents dès la saison dernière, mais, en aucune manière, ces 2 clubs ne pouvaient penser que tout irait aussi mal. Les Biarrots sont dernier du championnat et il n’est même plus question de parler de qualification européenne. Une belle série de victoires leur permettrait juste de se mettre à l’abri. Mais la question est quand et où, tellement le sort s’acharne sur l’équipe. Impossible de récupérer Dimitri Yachvili, toujours blessé, Damien Traille qui fait défaut le jour du match, obligeant à recomposer la ligne de trois-quarts. Quand ça va mal… Il faut arrêter l’hémorragie, mais quand ? Le prochain déplacement à Paris ? Cela parait compliqué. La réception de Toulon pour le réveillon ? Les Varois, avec le zeste de rigueur apporté par Bernard Laporte montent en puissance. A Agen, alors ? Pour gagner à Agen, il faudrait retrouver un minimum de confiance avant. Le match contre Toulon sera donc essentiel. Une victoire et la marche avant peut s’enclencher à nouveau. Une défaite et la saison peut tourner à la catastrophe.

Pour Perpignan aussi, le mal est profond. En se séparant de Jacques Delmas à la suite d’un complot Catalo-Catalan, le pire est à craindre. Il n’y a plus de véritable stratégie de jeu, juste une accumulation de fautes, empêchant l’équipe de mettre ses adversaires sous pression. Paul Goze se doit de corriger le tir très vite et de trouver un manager capable d’apaiser une équipe en plein doute et de redonner du sens au jeu Catalan. Et le plus vite sera le mieux…

Ceux qui se voyaient plus beau qu’ils n’étaient : Bayonne et Brive.

Bayonne avait recruté du lourd, du très lourd avec Lauaki et Tialata au sens premier, et Phillips, Heymans et Rokocoko au sens second. De quoi jouer les premiers roles. Manque de chance, la fusée Bayonnaise ne décolle toujours pas. Les victoires à domicile sont laborieuses et les défaites à l’extérieur sans appel. Logiquement, Alain Afflelou devrait faire connaître son mécontentement très vite, histoire de réveiller une équipe qui semble se contenter de ses maigres résultats. Les entraîneurs pourraient en faire les frais, malheureusement. En tout cas, l’Aviron a besoin de réagir dès la prochaine venue de Castres et de s’inventer un véritable futur, plutôt que de se contenter de quelques petites victoires, car cette saison, encore, risque de passer pour pertes et profits et le lunetier égo-centré va finir par se lasser.

Côté Brive, le début de saison avait été bon, mais le terrible enchaînement des réceptions du RM92, Toulouse et Clermont, avec un déplacement à Bègles au milieu, devait être le véritable juge du niveau de l’équipe. Et pour le moment, c’est mal parti. 2 défaites et 1 nul avant de recevoir Clermont. Les Brivistes voient doucement se rapprocher le bas du classement. Et, pire, le calendrier ne facilite pas les choses ensuite. L’enchaînement du déplacement à Agen, plus les réceptions de Montpellier et Perpignan au changement d’année, pourrait définitivement marquer le passage en zone relégable pour cette équipe.

Ceux qui savaient que ce serait dur mais qui ne lâchent rien : Bègles et Lyon.

Les 2 promus ne s’attendaient pas à une balade de plaisir en accédant au Top14. Malgré tout, les Lyonnais, qui avaient recruté du lourd avec Januarie, Marchois, Koyambole et Leguizamon pensaient surement souffrir un peu moins. Mais ils sont toujours vivant et peuvent continuer à rêver. Cela va pourtant être compliqué. Leurs 3 prochains adversaires sont Toulon, Toulouse et Clermont. Autant dire qu’une victoire relèverait de l’exploit. Ensuite 3 rencontres qui scelleront définitivement le sort des Lyonnais : réception d’Agen, de Brive et du Racing-Métro, sans parler du match en retard à Bègles début février. Moins de 3 victoires en 7 rencontres rendraient le maintien utopique.

La belle surprise de cette saison est l’équipe de Bègles-Bordeaux qui commencent à accrocher pas mal d’adversaires à son tableau de chasse et peut rêver  d’une 12ème place à la fin de la saison. Le succès face à Brive, ce week-end, est plus qu’une simple victoire. Faire chuter un adversaire direct compte toujours double et la manière à laquelle cela a été réalisé, essai au bout du bout des arrêts de jeu, va permettre à tous d’emmagasiner de la confiance et de croire en la force de cette équipe. Attention à Perpignan qui est leur prochain adversaire…

Un pronostic difficile à faire :

Quoi qu’il arrive la compétition par le bas sera serrée jusqu’au bout. Mais, à moins de hausser leur niveau de jeu très vite, les Lyonnais devrait, malgré tout, marquer le pas rapidement. Leurs 7 prochaines rencontres devraient creuser l’écart avec les autres équipe et il deviendra alors difficile, pour eux, de revenir. Pour la 2ème place, la lutte se fera au couteau et elle durera jusqu’au bout. Il se pourrait, d’ailleurs, que la rencontre Brive – Bordeaux de l’avant dernière journée soit le match décisif pour décider du 2ème condamné. Un match peut-être déséquilibré au départ où les Bordelais n’auraient besoin que d’un simple bonus défensif pour se maintenir. En tout cas le combat par le bas est, cette saison, passionnant…

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