Bras de fer et stratégie …

Publié le 07 décembre 2011 par Chapitre5.com

Comme prévu pour nos clients, il y avait un peu de place pour monter. Le CAC a frôlé  3250, résistance vue par tous les chartistes. Pour améliorer les performances des portefeuilles- et les bonus des gérants – de fin d’année, le trading automatique pourrait le pousser vers 3400. Même situation sur les autres marchés. L’optimisme pourrait tenir pendant la 1ère quinzaine de Janvier . Mais cette même analyse chartiste annonce la baisse au delà. Car les marchés demeurent en « baisse séculaire », c’est à dire n’ont pas fini de reculer après leur hausse séculaire depuis 1976 jusqu’à 2007. Notre analyse demeure: 10 ans de bear market à partir de 2007  et un nouveau retour sur les plus bas de 2009, ou pire. 

Pourquoi ? Alors que nos media claironnent la victoire de l’ Europe? Et que l’ Allemagne est désormais dans le même collimateur des agences de notation que les USA  la France et les autres ? Sans aucun effet sur leurs écarts de taux ? 

Le déferlement de propagande dans une négociation internationale  rend le raisonnement difficile. Ce jour un officiel allemand déclare son pessimisme. Bras de fer de dernière minute pour préparer le prochain sommet de l’ UE ? On va probablement y  annoncer quelque chose de non négligeable. L’ € sera « sauvé » à nouveau. Les PIIGS ne pèsent pas assez dans le jeu pour éviter la cure d’honnêteté politique qui les modernisera par rapport à l’ Europe du nord ( hier en 1860, même scénario  pour l’ Italie du sud obligée de faire quelques progrès après l’unification …) . C’est l’intérêt de tous que l’ €  ne flanche pas: la mise hors jeu des 400 millions de consommateurs  et investisseurs d’Europe aurait des effets négatifs pour les USA et la zone Asie/Pacifique. Il faut donc le protéger. Mr. Ch. Gave, dans son livre et dans son interview sur BFM (podcast au 06/12, 9h) néglige ce facteur: un € solide permet aux USA une dévaluation compétitive pour rétablir leur activité  par l’ export. Comme toujours. Sinon, il ne leur restera que la guerre ( cf. notre post: « un cygne noir » ) pour que tout change sans que rien ne change. Le ministre US du Trésor achève une tournée en Europe pour y veiller.

Un succès à Bruxelles permettra peut-être une dernière hausse sur les marchés.

Mais la récession continue, et avec elle la déflation des actifs et de l’activité. Le monde atlantique demeure étranglé par sa dette. Les privés remboursent de leur mieux au détriment de la consommation . Les Etats européens commencent seulement à vouloir rétablir leurs budgets. Les USA sont en plein blocage politique sans volonté d’en sortir. Il y a 10 ans de surendettement à résorberLa reprise n’aura pas lieu avant d’avoir retrouvé de l’ aisance. C’est le Ba ba de la science économique (la destruction créatrice de Schumpeter). Aucun QE aux USA ou en Europe n’y changera rien. Les incantations à la relance valent celles des sorciers faiseurs de pluie. C’est vrai qu’elle finira par tomber…. plus tard.

Conséquence : Une hausse serait l’ occasion de faire des liquidités avant la prochaine chute. Pour investir 25 à 35% plus bas sur les indices. Sauf cas particulier de gros rendements très supérieurs à celui des emprunts d’ Etat dont la qualité, sur les marchés, ne vaut déjà plus celle des grandes multinationales. Ce sont les secteurs de refuge. Car on ne peut pas exclure la folie d’un gouvernement pressé de gagner des élections ou de résorber une crise sociale par la fuite en avant. Comme dans la période 1920/1940. Les peuples ont déjà oublié que leurs économies furent sauvées quand elles étaient investies en actions Royal Dutch ou IBM, Total ou St Gobain et surtout pas en fonds d’ Etat... Leurs variations à court terme relèvent désormais du mouvement brownien.