Baisha, à deux roues…

Publié le 09 décembre 2011 par Stephaniehk

Il ne fait pas chaud ce matin mais il fait très beau. Ce sera idéal pour notre excursion du jour: les environs de Lijiang en vélo

A l’heure du petit déjeuner, l’hôtel raisonne des sons cristallins du guzheng.

 

Après avoir salué comme il se doit le célèbre monsieur de la statue (longues explications avec Maxime!!), nous enfourchons nos bicyclettes pour une journée en plein air.

La sortie de Lijiang est un peu mouvementée, survivre au milieu des automobilistes chinois n’est pas une mince affaire. Nous encadrons les enfants au mieux mais nous ne sommes rassurés qu’une fois sortis…

A une dizaine de kilomètres au nord de Lijiang, nous atteignons Baisha, un petit village qui fut autrefois la capitale du royaume Naxi. Cette capitale fut transférée à Lijiang car les terrains autour de Baisha ne permettaient pas le développement de l’agriculture.

Le palais Dabaoji témoigne de ce fastueux passé:

 

Des cours zens, des panneaux de bois travaillés avec soin, des couleurs encore vives… la visite est agréable. Nous sommes d’ailleurs seuls!

Les différents pavillons présentent des petites expositions photos retraçant l’histoire de la région.

 

Les enfants auraient-ils trouvé leur voie?!

 

Ce bâtiment abrite des fresques réalisées par des artistes tibétains entre le XVème et le XVIème siècles. De nombreux panneaux ont été saccagés par les Gardes Rouges mais elles sont aujourd’hui placées sous haute protection. Il est d’ailleurs interdit de les prendre en photo…

… ces clichés sont donc un peu… volés

Après cette étape culturelle, nous passons un peu de temps dans une maison où toute la famille est spécialisée dans la broderie. A l’aide de fils de soie, des tableaux parfois énormes sont reconstitués. En dessous de chacun d’entre eux, le nombre de jours nécessaires est indiqué: on compte parfois en années!!

Ce type de tableaux n’est pas du tout notre tasse de thé, mais le résultat reste impressionnant. Il vaut mieux être patient

Les enfants aiment beaucoup ce genre de visite et on ne manque jamais de leur proposer d’essayer:

 

On a eu du mal à les déloger mais c’est tout de même l’heure des adieux:

La rue principale de Baisha est largement dénaturée par les échoppes à touristes et les restaurants dont certains affichent un look beaucoup trop moderne. C’est le type d’évolution que l’on peut redouter pour Shaxi

 

Au menu ce midi, encore des momos, de l’omelette, du yak… mais également la spécialité locale en dessert: un roulé à base de pâte de riz fourré avec du sucre brun. Je me suis régalée

 

Fin de visite de Baisha…

Les femmes naxi portent des tenues dans les tons bleu indigo:

 

La société naxi reste patriarcale mais les femmes y tiennent un rôle majeur. Ainsi, hommes et femmes sont autorisées avoir des relations sans pour autant avoir de résidence commune. L’homme retourne ensuite dans sa famille. Les enfants qui naissent de ces unions sont élevés exclusivement par les mères et la notion de paternité reste très secondaire. Les femmes héritent de tous les biens et les plus âgées font office d’arbitres au sein de la communauté. Dernier détail amusant: l’importance de la femme se détecte jusque dans la langue. La juxtaposition des signes ‘pierre’ et ‘femelle’ évoque le rocher, alors que ‘pierre’ et ‘mâle’ donnent ‘caillou’

Nous voici repartis sur les routes. Il faut rester vigilants: peu de voitures mais… des vaches ou carrément du riz ou de la paille qui sèchent au milieu des voies!

… quand ce n’est pas la route qui disparait entière sous les travaux…

 

Soudain, il y a comme un poids à l’arrière du vélo de Xavier:

C’est l’heure de la sieste! Pauvre petit bonhomme… enfin, il a l’air bien en fait

Ca nous a rappelé quelques souvenirs…

Arrivés dans les rues de Shuhe, nous devons mettre pieds à terre. On essaye donc d’arrimer Alexis à la selle pour qu’il continue de dormir:

 

 

Nous croisons un autre Shaman…

 

Ce village possède aussi un réseau de canaux et joue clairement la carte du mini Lijiang. C’est un peu surfait du côté récent…

 

… mais toujours mignon dans le vieux bourg:

 

Xavier trouve que le village abuse de la notoriété de son illustre voisine. Pourtant, j’apprécie la proximité de la nature et notamment la présence de jardins en bordure des ruelles – un aspect qui n’existe pas à Lijiang où les maisons semblent compressées les unes contre les autres.

Ce puits restauré possède trois vasques. Dans le sens de l’écoulement de l’eau, les vasques sont dédiées: à l’eau potable, au lavage des légumes, puis au lavage des vêtements et/ou aux chevaux.

Ce panneau est un peu moins clair que ceux de la veille. A votre avis: être raisonnable, en matière de shopping, cela veut-il dire acheter peu (l’acheteur est raisonnable) ou suffisamment (pour que le commerce local vive)?! J’avoue que je reste perplexe!

 

En retournant sur la place principale du village,nous tombons sur cette belle antiquité française

 

Nous repartons en direction de Lijiang, tournant le dos cette fois au mont enneigé du Dragon de Jade:

Victimes d’un incident technique à l’entrée de Lijiang (un dérailleur cassé!), nous profitons de la pause forcée pour gravir le talus le long de la route:

Il s’agit d’un réservoir artificiel où quelques courageux font des longueurs, équipés de flotteurs/ballons de baudruche.

Dernière escale avant de rendre les vélos: le musée de la culture Naxi, situé au nord du parc de l’étang du Dragon Noir.

Il présente quelques magnifiques parchemins retraçant l’histoire de l’écriture naxi.

Un chaman est également présent pour écrire (et vendre) des messages écrits en pictogrammes.

Comme nous n’avons fait qu’une vingtaine de kilomètres à vélo, il nous reste assez d’énergie pour finir d’explorer la vieille ville de Lijiang.

Nous décidons d’aller voir le puits des 3 yeux. Il illustre le principe expliqué plus haut tout en étant moins transformé par les rénovations.

 

Tiens, serait-ce un chien hong kongais en vacances dans le Yunnan?!

 

Nous passons près de la résidence de la famille MU, un ancien chef naxi, complètement reconstruite après le tremblement de terre de 1996.

 

 

Dernières minutes pour le shopping…

 

 

Les enfants sont toujours aussi curieux

C’est la fin d’une très belle journée que les enfants ont a-do-rée. Moi qui m’inquiétais des 25km annoncés en vélo, je sais à présent de quoi ils sont capables: ils ne voulaient pas s’arrêter.

Il faut maintenant quitter Lijiang, comme à l’arrivée, à l’aide d’une carriole, la vieille ville étant exclusivement piétonne.

 

Et je ne peux conclure sur Lijiang sans vous faire écouter cette chanson qui a accompagné toute notre visite: c’était un véritable lavage de cerveaux, toutes les 10 boutiques vous pouviez être sûrs de l’entendre!!! Heureusement, elle est plutôt sympa à écouter.

Je n’ai aucune idée du titre ni de l’interprète mais grâce à la magie ‘google’ je l’ai retrouvée (d’autres touristes ont été marqués et en parlent!)