EBOLA: Le nouveau vaccin candidat qui fait un tabac – PNAS

Publié le 09 décembre 2011 par Santelog @santelog

D'origine végétale, car cultivé sur des feuilles de tabac, ce vaccin candidat pourrait enfin permettre de contrer ce virus longiligne mais mortel et effrayant, le virus Ebola. Ce vaccin expérimental vient de prouver sa forte protection immunologique sur un modèle murin. D'ores et déjà, il est prévu qu'il soit stocké par l'armée américaine, menace bio-terroriste oblige. Des résultats publiés dans l'édition du 5 décembre des Comptes-rendus de l'Académie des Sciences américaine (PNAS).


Un peu d'histoire: Le 26 août 1976, à Yambuku, un village isolé du Congo, un virus filiforme connu sous le nom d'Ebola avait émergé, et s'était révélé comme l'un des pathogènes naturels les plus meurtriers, avec des symptômes épouvantables, comme la fièvre hémorragique et un taux de mortalité atteignant les 90%. A l'époque, 280 des 318 cas identifiés étaient morts. Peu après, une nouvelle résurgence avait causé 284 cas supplémentaires dont 151 décès dans une ville voisine du Soudan.


Charles Arntzen, chercheur à l'Arizona State University, en collaboration avec le United States Army Medical Research Institute of Infectious Diseases, a développé ce vaccin qui, en cas de confimation d'efficacité sera stocké aux Etats-Unis, pour faire face à une éventuelle résurgence de la maladie, voire à une attaque bioterroriste, une menace qui a toujours effrayé l'Amérique. Car les résurgences d'Ebola sont éphémères, épisodiques et imprévisibles. Pour cette raison, le chercheur souligne que ce vaccin candidat ne serait pas utilisé en prophylaxie.


De la famille des virus Filoviridae qui comprennent Ebola et Marburg, de structure filamenteuse, son réservoir naturel est la chauve-souris. Les singes peuvent être infectés en mangeant des chauves-souris puis transmettre la maladie aux humains par morsure ou si consommés, par voie alimentaire.


D'autres vaccins candidats: L'auteur rappelle qu'aucun vaccin humain contre le virus Ebola n'existe actuellement même si un certain nombre de candidats ont émergé voire donné de bons résultats sur des modèles animaux. Mais tous ces vaccins ont été développés à partir du virus vivant génétiquement modifié et ont tendance à perdre leur efficacité sur une période de plusieurs mois.


Ce vaccin candidat est bien différent: Le Dr. Arntzen a adopté une approche différente en créant un modèle d'ADN pour son vaccin puis en utilisant une bactérie porteuse pour le mettre en culture dans des feuilles de tabac. "Chaque feuille de tabac est comme une unité de fabrication miniature», explique le chercheur. Il s'agit d'un complexe immunitaire, un ensemble de molécules facile à reconnaître par notre système immunitaire issu de la fusion d'une protéine de surface (GP1) du virus d'Ebola liée à anticorps monoclonal qui se lie à GP1. Deux semaines après avoir été insérée à la feuille de tabac, la molécule a été purifiée puis inoculée à des souris.


…et efficace: Non seulement leur système immunitaire montre une réponse forte mais des souris vaccinées peuvent résister à une infection par le virus Ebola – manipulé dans des conditions de sécurité extrêmes-. Enfin, des tests réalisés avec adjuvant, n'ont pas apporté d'efficacité supplémentaire.


…et son mode de production végétal a beaucoup d'avantages: Les avantages de l'utilisation du tabac (plutôt que les œufs, le support habituel de culture des vaccins- sont importants. Des coûts moins importants, un process de purification facilité, un mode de séchage par pulvérisation ou par lyophilisation, et, au bout du processus, l'obtention d'un composé très stable, stockable à température ambiante et pendant de longues périodes.


Enfin, il est déjà prévu que l'armée américaine devienne dépositaire de ce vaccin, mis à la disposition du Centre for Disease Control pour une utilisation immédiate en cas d'épidémie.


Source: PNAS December 5, 2011 Published online before print December 5, 2011, doi: 10.1073/pnas.1117715108 “A nonreplicating subunit vaccine protects mice against lethal Ebola virus challenge(Visuel CDC virion du virus Ebola- Fusion de la protéine de surface GP1 avec un anticorps monoclonal)


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