Calendrier de l’avent – jour 10 – Radiohead – King of Limbs par SimonH

Par Moimateo

Hello. Je m’appelle Simon, je suis un designer Français (http://studioaceofspade.com) expatrié aux United States of America depuis Janvier 2008 à la suite de la personne qui est devenue mon épouse depuis. Voilà pour moi.

J’ai découvert Radiohead en première année de BTS (2005-2006) via la chanson Creep en acoustique et une superbe animation flash. Je ne vais pas m’étendre sur le choc que la chanson et l’animation ont eu sur moi, mais ce fût profond, révélateur et intense. Après m’être fait copieusement railler pour mon inculture musicale (un type qui ne connaît pas Radiohead en 2005 ? M’enfin quand même…), je me suis empressé de mettre la main sur tous les albums gravés de Radiohead trouvable dans l’internat. Re-claque musicale. Je ne vais pas faire une liste trop étendue des titres incontournables (pas vraiment envie de faire une liste complète de leurs chansons), mais entre Creep, Paranoid android, Exit music (for a film), Karma police, Everything in it’s right place, Morning bell, Motion picture soundtrack, Packt like sardines in a crushed tin box (il existe une très bonne reprise de cette chanson faite live par David Bazan (que je vous conseille de découvrir aussi), I might be wrong, No surpises… Et j’en passe et des meilleures, Radiohead a sortit sa série de titres géniaux, étalés sur toute leur discographie. Ce qui fait que chaque album est génial aussi. Bref. On pourrait même aller jusqu’à dire que chaque album est une chanson en plusieurs mouvements, qui s’écoute d’un bloc, et surtout pas de manière morcelée, à passer des pistes, ou en mode aléatoire sur ton iMachin. Re bref.

Un léger retour en arrière s’impose. Rappelez vous 2007: Radiohead sort In Rainbows, en exclusivité mondiale sur les intertubes et explose les canons et canaux de distribution musicale aussi sûrement que Steve Jobs l’a fait.

Après une tournée mémorable (concert d’Août 2008 à Lollapalooza à Chicago), qu’allait-il se passer? Je me rappelle même avoir lu que Tom Yorke ne voulait plus tourner pour réduire son empreinte carbone… Et puis, on peu aussi lire ici et là que l’enregistrement de In Rainbows avait été une épreuve assez désagréable pour le groupe.

Donc Radiohead enregistre TKoL en sessions qui s’étalent sur une bonne année, peut être même à Los Angeles. Puis, le 14 Février 2011, ils annoncent la sortie de l’album en digital pour 5 jours plus tard. Boum. Comme ça.

Puis, le 18 vient la publication de Lotus flower sur le Dead Air Space leur blog. Lotus Flower est le seul extrait et le seul clip de l’album, mais pas un single pour autant.
Le clip est l’occasion de voir Tom Yorke danser, ce qui est hilarant.

Et alors, cet album ?

Déjà, The King of Limbs est très court : un peu moins de 38 minutes. Ça en fait le plus court de toute la discographie studio du groupe. Cette durée très courte alimente aussi quelques spéculations quand à une possible suite à l’album.

L’ensemble des pistes laisse une place proéminente à la section rythmique du groupe (Phil Selway, batterie et percussions, Colin Greenwood, basse). L’autre tendance marquante est l’utilisation massive de samples, de boucles sonores et de sons ambiants (oiseaux, vent…).

Bloom, la première chanson, est structurée autour d’une boucle de piano, de rythmes complexes et d’un arrangement de bugle composé par Jonny Greewood. Morning Mr Magpie est centrée sur un riff de guitare répété ainsi que la boucle sonore d’un rythme de charleston. Little by Little comprend des pistes et riffs de guitares entremêlés avec des percussions syncopées et denses. Feral est une piste instrumentale, un cocktail mélangeant des éléments vocaux passé à la moulinette électronique, des boucle de boîte à rythmes et une piste de basse saturée jouée au clavier. Lotus Flower reprend le coup de la basse jouée au clavier, mais y ajoute le chant aigu de Tom Yorke (elle a d’ailleurs fait l’objet de performances acoustiques avant la sortie de l’album). Codex est une ballade au piano, très lente. Give up the ghost est une ballade jouée à la guitare acoustique chantée comme en un dialogue de voix qui appellent et de voix qui répondent. Enfin, la dernière piste Separator est une piste très rythmée, qui finit sur une guitare sonnant très « Neil Young » (voir la chronique de TKoL sur Pitchfork).

D’après une interview de Tom Yorke sur NPR (radio publique US), TKoL est un « objet » très visuel, avec les images aussi importantes que la musique. Les paroles n’ont pas été écrites avec une thématique consciente, mais plutôt comme des allégories de mouvements physiques, des idées sauvages, de mutations, de créatures et autres monstres. Yorke note également son obsession pour les problématiques environnementales. En revanche, il se défend d’avoir fait de la musique expérimentale, mais explique que ces chansons sont le résultat de l’absorption constante de musique par le groupe et ses membres, de leurs apprentissages et de leurs « emprunts » à d’autres artistes.

Personnellement, j’aime bien cet album, qui s’écoute d’une traite, sans trop réfléchir. On peut très facilement se laisser hypnotiser par ces 8 chansons, sans même s’en rendre compte. Et puis, c’est Radiohead quand même. Puis, pour se convaincre un peu plus, il suffit de voir le groupe jouer l’album en live :

Cette performance a été enregistrée pour la série From the basement (littéralement, « Depuis la cave »). Si vous allez voir le site du truc, vous allez tomber sur un joli listing de chouettes performances, artistes et groupes.

Une conclusion ?
Je recommande l’achat et l’écoute de The King of Limbs. D’une traite. Et en route pour un joli voyage musical. Je trouve aussi que cette galette a toute sa place dans la discographie de Radiohead. Comme dirait l’autre, je valide. Et vous, vous en pensez quoi ?

un album proposé par SimonHartmann

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