Bluette Staeger : Une guirlande

Publié le 12 décembre 2011 par Unpeudetao

Moi, untel, le vagabond qui n’a pas de maison,
Qui dort, au fond d’une cour, sur un carton,
Ou entre Orly et le Parc Montsouris, sous un pont,
Dans mon bric-à-brac au milieu de mes chiffons,
J’ai trouvé une immense guirlande en crépon.

Un sourire s’opposant à mes humeurs vêtues d’ombres
Éclaire mes voix intérieures tristes et sombres.
En rassemblant l’amour ressuscité des décombres,
J’ai pu accrocher à ma guirlande des fleurs de lumière
Pour que la terre ne ressemble plus à un cimetière.

Afin que les esprits qui sommeillent s’éveillent
Et pour qu’en haut, bien plus haut, s’illumine le ciel,
Je l’ai offert à Jonathan Livingston le goéland,
Ce bel oiseau volontaire et libre que j’aime tant,
Qui, malgré mes ailes brisées, reste mon modèle.

L’oiseau a volé au-dessus de tous les royaumes,
Pirouettant et tirant la guirlande accrochée à son âme,
Allant vite, très vite, pour semer ce qui est infâme.
Oh, il a dû se battre contre toutes sortes de fantômes,
Il est revenu tout rayonnant du pays des gnomes.

On voit à nos pieds prendre feu des étincelles d’espoir,
Des rires et tendresses se partagent à la tombée du soir.
Tous les religieux prient et apprennent la tolérance,
Chantant la joie, la liberté, l’amitié et la délivrance.
Le goéland s’envole haut, très haut, dans la luminescence.

Bluette Staeger.
Poèmes engagés, « Amour, solidarité et action. »

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