Le rapport Attali proposait la possibilité pour les élèves de noter leurs professeurs : « L’évaluation des professeurs ne peut pas reposer uniquement sur les notes qu’obtiennent leurs meilleurs élèves ni sur l’examen d’inspecteurs (…) Elle doit aussi reposer sur une évaluation de leur pédagogie par leurs élèves … » ; Un site internet a mis cette proposition en ligne très rapidement et aujourd'hui, Net2be est la proie des professeurs et de leurs syndicats. Depuis un mois, ce site propose donc aux étudiants de noter leurs profs avec ce leitmotiv: "Ton prof est intéressant ? Il est sévère mais juste ? Dis le lui. Ca lui fera plaisir. Ton prof est chahuté par la classe ? Il manque de motivation ? Ses cours sont embrouillés ? Dis le lui aussi ! Il a le droit de progresser".
Le site fait couler beaucoup d'encre dans la presse, sur les ondes et même sur son propre site ! (CF sur le forum de Note2be, "les profs sont-ils des intouchables ?") Depuis lundi dernier le site est même cité devant la justice. Son fondateur, Stéphane Cola, chef d'entreprise de 39 ans, ancien candidat UMP dans le VIIIe arrondissement de Paris est en effet poursuivi par le syndicat majoritaire dans les collèges et lycée Snes-FSU et une cinquantaine d'enseignants. Les deux parties se sont opposées sur trois questions de fond : la protection de la vie privée, la garantie statutaire des enseignants d'être notés de manière contradictoire et par leur hiérarchie, la liberté d'expression. Le tribunal des référés doit faire connaître aujourd'hui sa réponse à la demande de suspension du site. De son coté, la Commission nationale de l'Informatique et des libertés (Cnil) doit rendre sa décision le 6 mars concernant la protection de la vie privée.
A suivre donc cette initiative qui prouve que Web 2.0 et respect de la vie privée ne font pas toujours bon ménage ...
François JEANNE-BEYLOT