L’aimant Tautou

Par Borokoff

A propos de Vents contraires de Jalil Lespert 3 out of 5 stars

Benoit Magimel

A Paris, Paul mène une vie d’écrivain brisée. Sa femme, médecin, a disparu un an plus tôt sans laisser de traces, le laissant seul avec leurs deux enfants. Ne supportant plus la vie parisienne, Paul décide un jour de partir habiter près de la maison de son frère aîné, à Saint Malo. Son frère à qui il n’a plus donné de nouvelles depuis presque dix ans…

Adapté du roman éponyme et sorti en 2009 d’Olivier Adam (qui a participé au scénario et en a signé d’autres prestigieux comme celui de Welcome, 2009 ou Je vais bien, ne t’en fais pas, 2000), Les vents contraires, premier long métrage de Lespert est construit sur une intrigue moins conventionnelle qu’elle n’y parait au premier abord même si elle comporte un certain nombre de clichés.

Un écrivain dévasté et se sentant incapable d’aller de l’avant, rencontre en Bretagne des gens qui lui redonnent peu à peu goût à la vie au point qu’il va leur en venir en aide. Parmi eux, un déménageur, un quinquagénaire au chômage, une (très) jeune Bretonne qui passe soin permis et même… une policière.

La mise en scène n’est pas transcendante mais peut s’en remettre à une brochette d’acteurs excellents et bien dirigés, à commencer par un Benoit Magimel (Paul, donc) assez magistral en trentenaire paumé qui, à travers l’épreuve qu’il endure, va se remettre en question et réaliser à quel point il n’a toujours pensé qu’à lui.

Les clichés, c’est ce grand frère (Alex, pourtant superbement interprété par Antoine Duléry), figure pour Paul à la fois de « lâche », de « faible » qui s’est sacrifié pour leur « salaud » de père. En plus, Alex est stérile et cocu. Cela fait beaucoup même si l’on conçoit sa tristesse de ne pas avoir eu d’enfants et sa jalousie de Paul, toujours mis sur un pied d’estale par leur père…

Il faudrait écrire un livre sur la mélancolie qui imprègne chacun des personnages joués par Magimel, la tristesse qui s’imprime toujours sur son visage. Tout en simplicité et en sobriété, il est émouvant en écrivain « nihiliste » et qui n’écrit que des livres sur le « désespoir » (dixit une vieille amie de sa mère jouée par Aurore Clément).

Autour de lui, une troupe d’acteurs complètent ce casting idéal, d’Isabelle Carré à Marie-Ange Casta en passant par Bouli Lanners, Ramzy Bedia. Les deux acteurs qui jouent les enfants de Paul sont remarquables eux aussi…

On est émus (mais pas bouleversés), et c’est le principal. Mais que alors dire d’Audrey Tautou, de son charme, de ce côté énigmatique et envoûtant ? En quelques plans, elle parvient à magnétiser littéralement le spectateur. Dommage qu’on ne la voit pas plus souvent au cinéma. Pardon, si, bientôt dans La délicatesse

www.youtube.com/watch?v=VO4SrWfFVTw

Film français de Jalil Lespert avec Benoît Magimel, Isabelle Carré… (01 h 31).

Scénario : 3.5 out of 5 stars

Mise en scène : 2.5 out of 5 stars

Acteurs : 4 out of 5 stars

Dialogues : 3 out of 5 stars

Compositions : 3 out of 5 stars