Solstice d'hiver

Publié le 18 décembre 2011 par Aiglebleu

Les contraintes d'horaires ont obligé la petite famille à faire les cérémonies du solstice d'hiver ce WE. Ce fut un beau moment que de faire cela entre nous quatre. J'ai pu apprécier l'aise avec laquelle ma fille de quatorze ans, qui a vu ces cérémonies depuis qu'elle est bébé, vit et accompagne ces rites. Ma compagne découvre et ses commentaires démontrent que son intelligence vive lui permet de bien comprendre ce que nous faisons. La petite de 4 ans a besoin d'explication avant de participer, voilà bien une des caractéristiques des nouvelles générations. On ne leur passe plus de sapins comme dit l'expression québécoise (lui passer un sapin – lui faire avaler des mensonges – voilà ce qui peut nous rassurer pour notre avenir; les jeunes générations ne se laisseront plus berner par les mensonges du système). Nous avons eu une nuit de partage avec le feu sacré toute ensemble et la cueillette et la décoration du sapin béni, tout dans une simplicité que je n'avais plus vécut depuis longtemps. Lorsqu'on fait ces cérémonies pour un public qu'on ne connaît pas, les énergies sont un peu artificielles. Là nous avions une ambiance familiale très naturelle et simple. J'espère qu'un jour nous pourrons avoir la communauté pour pouvoir intégrer tous les éléments que comporte cette belle cérémonie.

Vous serez nombreux à célébrer ce changement de cycle cette semaine. Je vous offre un extrait de mon volume LE SENTIER DE LA BEAUTÉ pour votre méditation.

Paix et lumière et un beau temps de réjouissances à tous et toutes!

LE SENTIER DE LA BEAUTÉ - Aigle Bleu aux Éditions Invocations (extraits)

D’autres cérémonies plus fréquentes, comme les solstices et les équinoxes, étaient célébrées par toutes les nations autochtones de la terre. Nous retrouvons leurs équivalents dans les fêtes chrétiennes. Nous retrouvons Noël au solstice d’hiver, Pâques à l’équinoxe du printemps, les fêtes de Saint-Jean- Baptiste au solstice d’été et l’Action de grâce durant la période de l’équinoxe d’automne. Les fêtes des équinoxes et des solstices soulignent le changement des saisons. (…)

Trois mois après l’équinoxe d’automne vient le solstice d’hiver, qui donne lieu à la fête de la lumière intérieure. Nous vivons alors les journées les plus courtes et les nuits les plus longues de l’hiver. C’est la période de l’année où les forces de l’obscurité ont le plus de pouvoir. C’est le temps, pour le guerrier de lumière, de manifester ses qualités. Nous voulons incarner la lumière intérieure qui va briller et vaincre l’obscurité. Cette cérémonie comporte vingt-quatre heures de veille et de vigile. Une personne pratique devant l’autel toute la nuit et d’autres gardent le feu sacré. Je me souviens d’une année où le froid était tellement intense que les arbres craquaient, comme des coups de feu dans la nuit. Il devait faire environ -20 ou -25. Le givre se déposait tout autour des troncs d’arbres et des branches. Le lendemain matin, le paysage s’était paré de l’éclat de mille diamants. Quand le soleil s’est levé, la nature s’est illuminée d’innombrables arcs-en-ciel minuscules. Je n’étais pas chaudement vêtu cette nuit-là et je devais garder le feu toute la nuit. Ma chienne, qui n’est plus de ce monde, était alors avec moi. Je l’avais couchée sur mes genoux et l’abritais sous une couverture pour nous réchauffer. C’est d’elle que j’ai appris comment survivre à ce froid intense. Même sous les couvertures, elle avait froid. Elle tremblait, puis se détendait, tremblait, puis se détendait. Alors j’ai suivi son exemple. Je tremblais, ce qui provoquait de la chaleur, puis je me détendais et la chaleur me remplissait. La nature est toujours là pour nous enseigner comment faire. Durant cette nuit de veille, nous laissons s'éteindre les feux dans nos maisons. Nous cherchons et cueillons un sapin qui représente l’année qui vient, le nouveau cycle qui commence. À partir du jour du solstice, la lumière va aller en augmentant et les jours vont rallonger. La lumière à l’intérieur de nous est en relation avec la lumière à l’extérieur de nous. C’est la période de l’année où les forces de l’obscurité sont les plus fortes, et cette étape marque le début du retour de la lumière. Nous choisissons un sapin qui symbolise la nouvelle année, jeune, équilibré et beau. Avec beaucoup de prières et de cérémonies, nous le ramenons à la maison. Nous coupons les quatre branches du bas et nous en servons pour balayer l’ancienne année. Nous nous promenons partout dans la maison en chantant et en balayant l’air avec les branches de sapin, sur les murs et autour des objets. Nous brûlons ensuite ces branches dans le feu sacré et les énergies de l’année qui se termine se consument. Nous installons notre arbre à la place d’honneur et le garnissons de nos souhaits pour l’année à venir. C’est une belle célébration avec les enfants. Nous créons une magie harmonique par des représentations visuelles de nos souhaits pour l'année qui vient que nous les plaçons comme décorations dans le sapin. Pendant la nuit qui suit, les hommes gardiens du feu vont cultiver l’attitude du guerrier, l’attitude de celui qui garde la lumière toujours vivante. C’est le feu de la conscience, le feu de la veille, notre dévouement pour acquérir de la sagesse pour le plus grand bien de tous les êtres. Le symbole du feu est celui de la victoire de la lumière et de notre divinité que nous cultivons en étant éveillés et vigilants. Le lendemain matin, après notre lutte contre le sommeil et les forces de l’obscurité, la lumière revient dans le monde. Le guerrier a vaincu les forces de l’obscurité, c’est la victoire de la lumière, c’est l’illumination qui remplit le monde avec la clarté de l’éveil. Nous célébrons alors le lever du soleil près du feu sacré. Ensuite ses braises serviront à rallumer les feux dans les maisons. Ce sera un feu nouveau, celui de la victoire. Il réchauffera non seulement nos maisons, mais apportera à nos vies une lumière spirituelle. Pour terminer, un festin. Nous l’avons bien mérité. Bien que ce soit la plus courte des cérémonies de changement de saison, elle en demeure l’une des plus intenses.