Je vous arrête tout de suite : il n’est pas question ici d’une fontaine À VIN, d’où le breuvage, qui mérite quand même mieux qu’une tuyauterie métallique pour emplir nos verres, coulerait à flot. Ce serait le meilleur moyen de mettre ce blog hors la loi, puisque je n’ai même pas la licence IV. Non, il s’agit d’une fontaine EN L’HONNEUR DU VIN, et puis aussi de l’eau, pas celle qu’on boit mais celle qui coule dans la Garonne. On l’a donc bien compris, il s’agit d’un énième monument en l’honneur de Bordeaux, bâti sur la place Amédée Larrieu.
Ce fut Eugène Larrieu qui fit un don à la ville pour qu’elle construise un monument à la gloire de son père, Amédée, qui, je crois, fut préfet de Bordeaux. Eugène était alors le propriétaire d’un château viticole de grande renommée (appellation Pessac-Léognan, mon péché mignon), c’est dire qu’il avait les moyens d’offrir une telle sculpture.
Nous sommes au tournant des XIXè et XXè siècles. Art vaguement rococo (impression perso), ensemble très expressif, bourré de symboles. La femme est forcément nue, l’enfant invariablement potelé, la grappe de raisin est lourde, et il y a aussi, qui crache l’eau quand la saison arrive, le poisson d’espèce improbable.