Méfions-nous de l’escolier

Publié le 21 décembre 2011 par Zappeuse

L’escolier noir (ou escolar dans le monde anglo-saxon) porte souvent le nom erroné de butterfish (et même de “bar” pendant un temps au Royaume-Uni, sacrée arnaque !). A première vue, c’est un poisson banal, on raconte même que son goût se rapproche de celui du flétan. Il est pêché dans les eaux tropicales et tempérées. C’est une belle bête qui peut atteindre 45 kg, et il n’est même pas en voie de disparition. Pendant longtemps, les Japonais en ont fait des sushis. Mais aujourd’hui, au Japon et en Italie (et peut-être dans d’autres pays), ce poisson est interdit à la vente.
Et pourtant …  On le trouve apparemment facilement sous sa forme surgelée, je n’ai pas l’impression qu’il soit interdit en France, des recettes existent même sur le web, sans aucune mention d’un quelconque problème.
Outre le fait que l’escolier noir soit un excellent capteur de mercure, et à ce titre il est déjà déconseillé de le consommer fréquemment, c’est surtout un poisson qui, comme certains champignons, peut avoir des effets notoires et désagréables sur le système digestif. Sans être hautement toxique (on n’en meurt pas, il ne détruit pas le foie), il provoque des diarrhées parfois spectaculaires. Celles-ci sont provoquées par une huile contenue dans le poisson, que l’organisme humain est totalement incapable de digérer. De plus, s’il est mal conservé, l’escolier peut provoquer des réactions allergiques. Bref, pour le repas de ce soir, nous ferons soles. Ça, au moins, c’est sûr et c’est bon.

—> A écouter : une émission de Radio-Canada évoquant les risques de la consommation de ce poisson (6’18″)